Le Pont du Gard est un pont-aqueduc romain à trois niveaux, situé à Vers-Pont-du-Gard, près de Remoulins, dans le département du Gard en France. Il enjambe le Gardon, ou fleuve Gard, permettant le passage de l’aqueduc romain qui acheminait de l’eau d’Uzès à Nîmes.
Depuis 1840, le Pont du Gard est un monument historique. Il a été ajouté à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en décembre 1985. Il s’agit du pont-aqueduc le plus élevé connu dans le monde romain. C’est une attraction touristique majeure dans le Gard pendant l’été et est facilement accessible en bus depuis Nîmes, Alès via Uzès et Avignon via Remoulins.
L’aqueduc romain de Nîmes
Le Pont du Gard abrite un aqueduc qui s’étend sur près de 50 km (49 702 m). Il transportait de l’eau de la source d’Eure à Uzès près de Saint-Quentin-la-Poterie jusqu’à la ville romaine de Nemausus, aujourd’hui appelée Nîmes. L’eau de source provient en partie de la rivière Alzon, qui traverse les environs d’Uzès, et de l’eau collectée du mont Bouquet, situé plus près d’Alès. L’aqueduc lui-même est un chef-d’œuvre de l’ingénierie, témoignant de l’extraordinaire maîtrise de ces anciens constructeurs : la différence de niveau entre les points de départ et d’arrivée n’est que de 12,6 m, avec une pente moyenne de 24,8 cm par km. En raison de la topographie, l’aqueduc serpente à travers les petites montagnes et vallées d’Uzès et de Nîmes.
Architecture du Pont du Gard
Construction sur trois niveaux avec des pierres extraites localement des carrières romaines environnantes, le sommet du pont domine le Gard, à faible débit, à 48,77 m de hauteur, et mesure 275 m à son point le plus large.
- Niveau inférieur : 6 arches, long de 142,35 m, large de 6,36 m, haut de 21,87 m.
- Niveau intermédiaire : 11 arches, long de 242,55 m, large de 4,56 m, haut de 19,50 m.
- Niveau supérieur : 35 arches, long de 275 m, large de 3,06 m, haut de 7,40 m.
Le troisième niveau de l’aqueduc mesure 1,80 m de haut, 1,20 m de large, avec une pente de 0,4 %. Ce niveau a perdu 12 arches, mesurant initialement 360 m. Il était précédé par une culée de 130 m de long. Une structure de régulation a été découverte au bord de la culée en 1988. Les arches mesurent 16 pieds romains de large (4,75 m), tandis que les piliers mesurent environ 10 pieds par 10 pieds (3 m).
L’observation de la face interne des grands piliers de pierre du deuxième niveau du pont révèle le travail des constructeurs romains : des techniques de découpe des blocs (traces de découpes d’escoude) et des techniques de construction (blocs posés en tuile et en tête et blocs saillants où des échafaudages étaient installés).
En approchant, on peut voir la précision des assemblages : chaque bloc a été taillé sur place pour le relier aux autres. La pierre de Vers utilisée pour la construction du pont provient de carrières voisines. Il s’agit d’une calcaire coquillier d’une texture assez grossière, se prêtant très bien à la découpe.
De nombreuses traces et gravures jalonnent la surface du pont. Ce sont des marques d’assemblage indiquant les positions des clés de voûte, par exemple, “FRS II” (frons sinistra II, c’est-à-dire face gauche 2) ou des symboles tels que le phallus, symbole apotropaïque (c’est-à-dire servant à détourner les influences maléfiques), ou différentes marques laissées par les constructeurs de toutes les époques, qui ont tous contribué au Pont du Gard.
Le pont présente une courbure convexe dans les niveaux supérieurs du côté amont. Cette déformation a longtemps été attribuée au désir des constructeurs de garantir la solidité de la structure, comme on le ferait pour un barrage en arc. Suite à des mesures de micro-topographie effectuées en 1989, elle est maintenant interprétée comme le résultat de la dilatation diurne sous l’effet du soleil, qui provoque un déplacement d’environ 5 mm ; les pierres reviennent à leur place pendant la nuit. La répétition de ce phénomène au fil des siècles a conduit à la forme actuelle du pont.
La construction
Le pont a été entièrement construit en maçonnerie sèche, c’est-à-dire sans utilisation de mortier. Les pierres – dont certaines pèsent six tonnes – sont maintenues ensemble par des agrafes en fer. Le calcaire coquillier provient de la carrière d’Essel située à moins d’un kilomètre du monument. Les blocs ont été assemblés à l’aide d’une cage d’écureuil dans laquelle les ouvriers se tenaient, fournissant au treuil la puissance nécessaire. Des échafaudages complexes ont été construits pour soutenir le pont pendant sa construction, dont les marques sont encore visibles à la surface. Les supports des échafaudages sont visibles à de nombreux endroits et, sur les piliers, on peut voir les bords saillants qui soutenaient les assemblages en bois semi-circulaires utilisés pour soutenir les arches. La construction aurait pris environ 15 ans, avec 800 à 1 000 ouvriers sur le chantier. On estime que 50 400 tonnes de blocs de pierre ont été utilisées. Chacune des grandes arches est composée d’arches indépendantes liées les unes aux autres (quatre au niveau inférieur, trois au niveau intermédiaire), ce qui confère à l’ensemble du pont la capacité de résister aux légers mouvements et tassements inévitables avec le temps. Cette partition des arches en anneaux indépendants se trouve uniquement dans la région de Narbonne, par exemple sur les ponts romains de Sommières, Boisseron, Ambrussum et Nages-et-Solorgues.
L’aqueduc situé sur le troisième niveau a un sol en mortier et en galets et des murs en pierres et en moellons. Un homme peut facilement y entrer pour l’entretien. L’étanchéité est assurée par un mortier de tuiles, de couleur rougeâtre.
Le pont après l’abandon de l’aqueduc
Dégradation
Du Moyen Âge au XVIIIe siècle, le pont était utilisé comme passage pour traverser la rivière. Les piliers du deuxième niveau étaient évidés pour laisser plus de place à la circulation croissante, mais cela a dangereusement déstabilisé toute la structure. À partir de 1702, les évidements des piliers ont été partiellement comblés et, contournant chaque pilier, des arches en encorbellement ont été construites pour élargir le passage.
Redécouverte et restauration
La Renaissance, qui mettait l’Antiquité sur un piédestal en tant que modèle de perfection, n’a pas manqué de remarquer le Pont du Gard, l’un des monuments romains les plus spectaculaires encore debout en France.
Charles IX est passé devant le pont en décembre 1564 lors de sa tournée royale de France (1564-1566), accompagné de la cour et des personnalités les plus importantes du royaume : son frère le duc d’Anjou, Henri de Navarre et les cardinaux de Bourbon et de Lorraine.
Dès 1647, l’évêque de Nîmes alertait les États du Languedoc que le pont était en danger de ruine. Il précise, dans son discours aux députés, qu’une somme de 1500 livres avait déjà été collectée pour les réparations, mais qu’elle était bloquée “aux mains (…) des bourgeois de la ville du Saint-Esprit”. Le 10 janvier 1659, Louis XIV et la cour, alors dans le sud de la France pour négocier la paix dans les Pyrénées, sont allés voir le Pont du Gard. De 1743 à 1747, l’ingénieur Henri Pitot a ajouté un pont routier solide aux arches du niveau inférieur. En 1998 et 2002, le Pont du Gard a été frappé par de violentes inondations qui ont gravement endommagé les environs, mais n’ont causé aucun dommage au pont. Cependant, lors de la dernière inondation, l’eau est montée pour recouvrir les trois quarts des arches du niveau inférieur.
En 2000, le gouvernement français, dans le cadre d’une campagne Grand site national, avec l’aide des autorités locales, de l’UNESCO et de l’Union européenne, a financé un projet de développement pour assurer la préservation de ce monument exceptionnel menacé par l’afflux de touristes. Il a donc été décidé que le pont ne serait accessible qu’aux piétons et que les infrastructures pour les visiteurs seraient améliorées, notamment la construction d’un musée. Le projet a été critiqué pour son coût (32 millions d’euros) et pour les dommages causés au paysage. Pourtant, les nouveaux bâtiments sont incrustés dans la roche et invisibles depuis le monument, dont ils imitent la couleur. Une attention particulière a été portée au paysage, qui avait été dégradé par le tourisme de masse. Il a maintenant été restauré et valorisé par un chemin. Enfin, la promenade dans la tuyauterie en haut de l’aqueduc est désormais interdite. Il s’agit de l’un des monuments français les plus visités, avec 1,4 million de touristes en 2001. Ce projet de développement a été conçu par l’architecte Jean-Paul Viguier. Le site est géré par la Chambre de commerce et d’industrie de Nîmes-Bagnols-Uzès-Le Vigan.
Le Pont du Gard vu par les écrivains
“Dans une belle journée d’automne, après un déjeuner de figues excellentes, je pris un guide et j’allai voir le Pont du Gard. Jusque-là je n’avais vu aucun monument romain qui fût parvenu jusqu’à nous, et je m’attendais à trouver celui-ci digne des mains qui l’avaient élevé ; car une seule fois la réalité a surpassé mon attente ; ce fut l’unique fois de ma vie où la réalité l’ait jamais surpassée, et les Romains seuls pouvaient faire cet effet. L’aspect de cet édifice noble et sublime me frappa d’autant plus qu’étant au milieu d’un désert, où le silence et la solitude rendent l’édifice plus saisissant et l’admiration plus vive, bien qu’on l’appelle un pont, ce n’est rien autre chose qu’un aqueduc. On ne peut s’empêcher de s’écrier : quelle force a pu transporter ces énormes pierres aussi loin d’aucune carrière ? et quel motif a pu réunir tant de millions d’hommes pour travailler en un lieu qu’aucun n’habitait ? Je restai là plusieurs heures, dans une ravissante contemplation des trois étages ; je respectais tant l’édifice que je n’osais pas le fouler des pieds…. Le bruit de mes pas sous les immenses arceaux me faisait croire que je pouvais entendre les voix de ceux qui les avaient élevés. Je me perdais comme un insecte dans l’immensité. Je me faisais petit, je sentais quelque chose qui m’élevait l’âme, et je me disais : Ah ! que je fusse Romain ! ” Jean-Jacques Rousseau, Confessions, Tome I, Livre VI, 1782.
“Le site vierge, la solitude complète du lieu, le bruit de l’eau qui coule ajoutaient une poésie sublime à l’architecture imposante qui se tenait devant mes yeux.” Mérimée, Notes d’un voyage dans le Midi de la France, 1835.
“Heureusement pour le plaisir du voyageur né pour les arts, d’où que se porte son regard, il n’y rencontre nulle trace d’habitation, nulle apparence de culture: thym, lavande sauvage, genévrier seuls créations de ce désert, exhalent leurs solitaires parfums sous un ciel d’une sérénité éblouissante. L’âme se retrouve à elle-même, et l’attention est nécessairement rappelée sur cette œuvre du peuple-roi qui siège en face des yeux.” Stendhal, Mémoires d’un touriste, 1837.
“Soudain, nous avons vu se dresser au-dessus du feuillage sombre des chênes verts et des oliviers, se détachant sur le ciel bleu, deux ou trois arches d’une teinte chaude, jaunâtre; c’était la tête du géant romain. Nous avons continué à avancer et, au premier virage de la montagne, nous l’avons embrassé dans sa totalité, à une centaine de pas de nous.” Alexandre Dumas, Midi de la France, 1837-1841.
“J’ai prêté une attention soutenue à cette construction grandiose. On l’approche de très près avant de la voir : le ravin qu’elle enjambe s’ouvre brusquement et révèle le spectacle, qui est d’une beauté extrême.” Henry James, Voyage en France, 1877.
Sources:http://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_du_Gard
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