Découvrez le vélo hybride E-xelius de Lapierre

E-xelius de Lapierre, un vélo hybride

Le vélo de route électrique est désormais un concept abouti et de nombreux constructeurs l’ont décliné sur leurs modèles. Lapierre a choisi le fer de lance dans sa gamme compétition : le Xelius pour accueillir une motorisation Fazua. Notre curiosité nous a poussé à tenter l’essai de cette belle machine motorisée, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à son grand-frère musculaire le Xelius SL.

Lapierre e-Xelius 700

Ce qui frappe immédiatement, en voyant pour la première fois ce vélo, c’est sa ressemblance parfaite avec le Xelius SL. Elle a surpris plus d’un cyclosportif avec lesquels j’ai pu rouler lors de cet essai. Il faut avoir un oeil averti pour remarquer que ce vélo possède une assistance électrique. Posés côte à côte on ne distingue pas immédiatement la différence, à part la généreuse poutre diagonale du cadre qui accueille la batterie, l’allure de profil est strictement identique.

Dans la famille Xelius ... SL ou e-Xelius

Il faut s’attarder au niveau du pédalier, pour remarquer que l’étoile n’est pas la même et que le tube diagonal et celui de selle se rejoignent dans un boîtier aux formes généreuses. Un oeil avisé remarquera quand même que le e-Xelius est équipé de disques de 160 (140 pour le SL) et que le dérailleur Shimano possède une chape longue pour faire monter la chaîne sur la denture de 34 (d’une cassette malheureusement en Shimano 105). Ensuite, il faudra soupeser les deux vélos pour constater qu’il existe une sérieuse différence au niveau du poids : 7,5 kg pour le Xelius SL 700 Disc et 13 kg pour le e-Xelius 700. Mais on verra, lors de cet essai, que si elle parait importante sur la balance elle ne le sera pas vraiment sur la route.

e-Xelius Lapierre

Côté look, rien à dire. La machine est noire, très classe, et le signe “E” de couleur orange affiche son identification. Le boîtier du Di2 est posé sous la potence maintenu par une patte Lapierre. Il pourrait être intégré dans le cintre avec le nouveau boîtier de Shimano, comme certaines marques le proposent. L’intégration du système Fazua batterie et moteur est parfaite et ne dénature pas la ligne du Xelius, je dirais même qu’elle renforce la ligne du vélo et lui donne une allure puissante, un peu agressive dans le prolongement de la tête de direction. Il n’y a pas de doute on va chevaucher un vrai vélo de course.

Fazua le petit poucet devenu grand

L’importance du stand Fazua, au dernier salon Eurobike, était révélatrice de la croissance de cette petite startup munichoise créée en 2013. Cette jeune marque, fondée par 4 associés et dirigée par Johannes Biechele, est devenue en très peu de temps celle qui équipe aujourd’hui les “e-road bike” des marques les plus prestigieuses. La motorisation Evation qu’elle a créée est la plus compacte du marché. Elle se fait si discrète, qu’on l’aperçoit à peine. Tout se cache à l’intérieur des tubes de cadre et ne rajoutent que 4.6 kg au total. L’un des avantages de cette motorisation réside dans l’absence de résistance lorsqu’on a passé la limite légale imposée par l’Union européenne (25 km/h). Tous les produits sont développés à Munich, mais aussi fabriqués en Allemagne. D’où une maitrise parfaite de la qualité.

Motorisation Fazua

(A) Au niveau du boîtier de pédalier on trouve la transmission de puissance directement sur la chaîne – jusqu’à 60 Nm. Couple de mesure utilisateur 1,3 Kg. (B) Le bloc moteur agissant jusqu’à 25 Km/h Nominal 250W – jusqu’à 400W 1.9 Kg. (C) La batterie remplaçable de 250Wh – jusqu’à 50Km 36V 1,4 Kg.

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Une appli pour votre Fazua

Avec Fazua pas de console sur le guidon. La marque propose une application gratuite à télécharger sur votre smartphone. Elle permet notamment d’avoir un perçu technique, état de charge de la batterie et pour le support, accès direct au service Fazua. Je ne l’ai pas testée.

Les premiers tours de roues

J'observe ce qui peut-être me permettra de pourvoir perpétuer le plus longtemps possible mon avenir cycliste. Alors je me dis : un jour pourquoi pas ?

Je découvre depuis peu l’électrique et je n’ai aucun a-priori ni blocage intellectuel sur ces vélos qui aujourd’hui sont au coeur des débats les plus vifs entre les “pour” et les “contre”. J’ai adoré tester récemment le gravel Canondale Synapse Neo et c’est avec plaisir et beaucoup de curiosité journalistique que je m’intéresse aujourd’hui à ce concept “e-road”. Jean-Yves Couput, un cycliste chevronné et particulièrement attentif aux évolutions du vélo, a essayé le Pinarello Nytro équipé du même moteur que ce Lapierre. Son compte-rendu favorable n’a fait qu’amplifier mon envie de tester ce e-Xelius. J’atteins l’âge “cible” de ce type de produit, et bien que j’adore l’effort musculaire qui a bercé ma vie sportive, j’observe afin de pourvoir perpétuer le plus longtemps possible mon avenir cycliste. Alors je me dis : un jour pourquoi pas ?

J'observe ce qui peut-être me permettra de pourvoir perpétuer le plus longtemps possible mon avenir cycliste. Alors je me dis : un jour pourquoi pas ?

Petits réglages de base et direction mon circuit de test habituel vers Roquefavour, pour régler tout ce qui doit l’être sur un vélo tout neuf sorti du carton. Arrêt au bout de 2 km : plus de jus sur le Di2. Retour à la base, démontage de la selle : la prise de la batterie n’était pas assez enfoncée. Rassurez-vous, si vous devenez client Lapierre tout cela sera pris en charge par votre vélociste qui vous livrera un vélo réglé. Moi j’ai reçu le vélo emballé et effectivement cette prise doit être enfoncée avec un outil pour qu’elle ne se débranche pas à cause des vibrations. J’ai gonflé mes pneus à 6 bars ; ce sont des Conti GP 4000 S II 700X28, comme sur le SL.

On est vite devenu ami, mon e-Xelius et moi

Sur cette première sortie j’apprécie ma position parfaite sur ce vélo, que je ne connaissais pas. On est vite devenu ami, mon e-Xelius et moi. Le système de pilotage du moteur est hyper simple : on et off, et sur on 3 niveaux d’assistance : vert, bleu, rouge. Par contre, il faut démonter le bloc “moteur / batterie” pour allumer le moteur qui se coupe automatiquement au bout de 8 heures. C’est l’un des points négatif du système Fazua, mais rassurez-vous ce démontage est super facile. On appuie sur un bouton et le bloc se détache très simplement. J’en profite pour signaler qu’une clé permet de verrouiller ce bloc moteur/batterie sur le vélo pour éviter le vol. Au passage, si l’envie vous prend, vous pouvez également retirer le bloc moteur/batterie pour utiliser ce vélo normalement, en l’allégeant de 3,3 kg. Un cache carbone sera proposé par Fazua. Si vous ambitionnez un long périple vous pourrez emporter une seconde batterie (1,4 kg) dans vos bagages. Mais vous le verrez, au travers de notre test longue distance, ce e-Xelius vous offrira déjà de belles possibilités.

J'apprécie l'effet "hybride" de ce vélo. C'est un subtil cocktail de watts, mixant les watts musculaires aux watts électriques. Ce vélo n'est pas une mobylette : c'est un vélo sportif.

Sur les premiers kilomètres, je découvre en mode moteur sur “off” les avantages de l’inertie sur les parties roulantes. 13 kg lancés sans moteur et le compteur affiche un bon 30 km/h tranquille. Dans le petit col de Coudoux, en mode “eco”, ça grimpe tout seul à condition d’accompagner le mouvement. J’apprécie l’effet “hybride” de ce vélo. C’est un subtil cocktail de watts, mixant les watts musculaires aux watts électriques. Ce vélo n’est pas une mobylette : c’est un vélo sportif.

On se met à aimer l’inertie

En physique, l’inertie d’un corps, dans un référentiel galiléen (dit inertiel), est sa tendance à conserver sa vitesse. Sans influence extérieure, un corps va conserver sa vitesse, ainsi qu’un mouvement rectiligne uniforme. L’inertie est directement liée à la masse de l’objet : plus cette dernière est élevée, et plus l’inertie est grande. Il en est de même pour le vélo et le poids élevé d’un vélo peut devenir un “ami” surtout lorsqu’il est électrique. Le poids du vélo est un handicap en montée, et c’est pour cela que les vélos des champions et plus particulièrement ceux des grimpeurs doivent être légers. Mais, si vous disposez d’une assistance électrique, l’inconvénient du poids sera gommé et la masse lancée, même au-delà de 25 km/h, sera votre complice. Quelques petits coups de pédales pour entretenir le mouvement et je vous assure que les 13 kg de ce Lapierre se font totalement oublier. On serait même plus rapide sur certains tronçons qu’avec un poids plume qu’il faut alimenter en watts musculaires sans arrêt pour maintenir sa vitesse.

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Le test longue distance

Photo Luc Royer

Ce test était pour moi l’objectif principal de mon essai. Lorsque je l’ai découvert et que nous avons échangé avec Jean-Yves sur ce concept “e-road” c’est forcément l’usage que j’ai trouvé le plus intéressant. Imaginons un père et son fils. Le père, bon sportif mais atteint par l’âge, aimerait bien faire de longues virées avec son fils en pleine force de l’âge … Oui mais voilà les deux ne peuvent plus rouler à la même vitesse, surtout dans les bosses un peu longues. C’est un peu le scénario que nous avons joué avec Stéphane Pochat (patron du magasin Culture Vélo d’Aubagne), qui compte-tenu de nos âges respectifs pourrait être mon fils) sauf que nous étions tous les deux en e-Xelius et que la différence pourra se mesurer sur la consommation de la batterie à l’arrivée.

Rendez-vous chez moi à Aix … Les batteries sont chargées, on prend la route. Je mets un peu de moteur sur les petites montées, mais dans la partie descendante vers la Durance au pont de Cadenet ce sera l’inertie qui va m’entraîner comme une balle. Stéphane ne se plaint pas de ma lenteur : c’est bon signe. Je vais remettre la sauce dans la combe de Lourmarin. On retrouve Luc Royer (Chilkoot) en bas du col du Pointu. Il nous a fait la gentillesse de venir faire quelques photos de notre balade dans le Luberon. Le vent est présent et en contre-partie nous avons un ciel d’une luminosité incroyable. Il me faut consommer un peu plus de ma précieuse batterie. On voit les Alpes enneigées sur notre gauche, et à Céreste on se pose pour manger une salade et boire une bière. On discute avec Luc et on lui raconte tout le bien que l’on pense déjà à mi-parcours de ce e-Xelius au comportement routier parfait. Luc nous suivra pour faire des photos jusqu’à Grambois … On suit Mirabeau, Saint-Paul sur Durance pour retourner chercher Pourrières et entamer un pénible retour vers Aix face à 80 km/h de vent. Mes petites leds vertes, du mode éco, sont réduites à un duo sur les 9 du début … Je vais cracher ces 2 dernières pastilles Valda sur la partie finale pour lutter contre le Mistral. Je vais devoir monter la dernière cote du Tholonet avec les watts musculaires qui me restent dans les jambes. Après tout, 13 kg ça se gère et ce ne sera pas nécessaire d’appeler la dépanneuse.

Photo Bike Café

Bilan 170 km et 2500 m de D+ … J’aurais aimé faire 200, cela aurait pu être faisable, mais avec ce vent j’aurais fini dans le dur. Stéphane aurait pu faire bien plus : il est plus jeune et entraîné, il n’a mangé que 40% de sa batterie et surtout sur la fin à cause du Mistral. Une bonne bière IPA d’Aquae Maltae chez Le Paul Jack et on se quitte non sans partager à chaud nos souvenirs de cette belle sortie ensemble.

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Le test sortie cyclosport

Changement de scénario le dimanche suivant, 2 jours après. Sortie avec mon club cyclosport, je voulais rester discret sur le vélo, mais certains avaient déjà vu sur Strava que je roulais sur un “e-road” de Lapierre. D’autres, habitués à me voir tourner avec pas mal de vélos de test, n’ont même pas vu le “e” devant Xelius … Une belle partie de manivelles avec des pointes à 40 km/h sur le plat (sans moteur bien sûr) : merci l’inertie.

Je me mets dans sa roue puis à côté de lui. Je le sens inquiet ...

On arrive à Salon-de-Provence et là il y a une longue cote pour remonter vers les Alpilles et la route qui mène à Vernegues. Je m’étais fait discret mais une voiture venue à l’arrière du groupe voulait passer et je passe le moteur dans le bleu pour me dégager. Jean-Paul, un bon rouleur du groupe, me voit démarrer et revient sur moi dans un déhanchement rageur et me double. J’entends les boyaux de ses roues en carbone mordre l’asphalte. Je me mets dans sa roue puis à côté de lui. Je le sens inquiet, habituellement dans ce genre de cote Jean-Paul est loin devant moi. Je sors la caméra de ma poche et je prends même des photos. En haut de la bosse on s’arrête pour attendre le groupe et je lui dévoile la supercherie. Il n’avait vu que du feu … Avec ce type de vélo il faudra respecter une certaine éthique de comportement au sein d’un peloton. Ça peut agacer certains cyclistes qui ont gardé un esprit compétiteur.

Bilan

Photo Luc Royer

Je trouve ce concept “e-road” très intéressant. Il donne la possibilité à certaines personnes qui ne pouvaient plus rouler avec leur groupe, à cause de l’âge ou de la santé, de revenir dans le peloton. Il peut aider certaines personnes qui ne peuvent pas s’entraîner suffisamment à accéder à des montées de cols qu’ils ne pourraient pas réaliser en musculaire. Chacun pourra trouver son usage ou pas. J’ai apprécié mes deux scénarios qui couvrent une partie des possibilités. Il faut souligner que, outre le fait d’être “assisté”, on roule sur un “VRAI” vélo de course. Ce vélo fonctionne comme son frère Xelius SL et son esthétique n’est pas entachée par son système d’assistance.

Photo Luc Royer

Le Xelius est un excellent vélo, confortable et à l’aise dans les longues montées. Je me suis senti hyper bien dessus même au bout de 7 heures de selle. À part deux petits détails comme la cassette et l’intégration du Di2 je pense que l’on pourrait encore améliorer sa partie cycle avec équipements plus légers. Lapierre a réussi son coup car le e-cycliste sera valorisé par ce vélo qui est beau et qui de base est un excellent grimpeur. Le client e-Xelius achètera un vrai vélo de course qui ne dénotera pas au sein d’un peloton de cyclosportifs.

Avis sur la motorisation Fazua

Les + :

  • Moteur dynamique et bloc motorisation très léger (plus léger que la concurrence)
  • Autonomie importante au regard de la capacité de la batterie
  • Batterie petite et légère permettant d’envisager le transport d’une seconde batterie pour des raids plus longs.
  • Aucune résistance mécanique et faible bruit d moteur.
  • Fabrication allemande.

Les – :

  • Nécessité d’enlever le bloc moteur pour démarrer le système qui restera actif pendant 8 heures.
  • Pas de suivi console, il faudra télécharger une application dispo sur smartphone.

Caractéristiques

  • Cadre : NEW eXELIUS SL CARBON DISC, THRU AXLE
  • Fourche : XELIUS SL 100% CARBON DISC, THRU AXLE
  • Jeu de direction : FSA ORBIT C33 CARBON 1″1/8 1″1/4+ 15mm top cover
  • Pédalier : New FSA FAZUA ARMSET, Carbon, 50 x 34T 170 mm(XS,S) 172.5 mm(M), 175 mm(L,XL)
  • Potence : ZIPP Service Course 6° 31,8 mm 90 mm(XS,S) 100 mm(M) 110 mm(L) 120 mm(XL)
  • Tige de selle : LAPIERRE CARBON 27,2*350mm
  • Cintre : ZIPP Service Course 80 ANAT 40 cm(XS,S) 42 cm(M,L) 44 cm(XL), LAPIERRE VEXGEL Tape black
  • Dérailleur Avant : Shimano Ultegra Di2 FD-R8050F FOR REAR 11s
  • Dérailleur Arrière :Shimano Ultegra Di2 RD-R8050GS, 11s
  • Freins : Shimano SMRT800S 160mm F/R
  • Manettes : New Shimano Ultegra Di2 2x