Si Renault peut sembler se convertir tardivement à la technologie hybride rechargeable, son Captur E-Tech n’est pas dénué d’arguments pour autant. Avec sa gamme qui commence à 31 700 € (prix juin 2020), bonus de 2 000 € déduit, ce petit SUV se classe d’emblée comme le plus abordable des “plug-in hybrid”. Tout en se distinguant par une boîte de vitesse très originale, qui se dispense des lourds embrayages et remplace les synchros par des crabots au meilleur rendement.
Un fonctionnement transparent
En pratique pour le client, cela ne change rien à l’usage. Levier sur D, ou sur B pour disposer de plus de frein régénératif, l’électronique s’occupe de tout, à savoir gérer les rapports et l’utilisation d’un ou de plusieurs moteurs, le tout en fonction de la puissance sollicitée et du niveau de charge de la batterie lithium-ion. Cette dernière offre une capacité de 9,8 kWh, une valeur certes modeste comparée à d’autres hybrides rechargeables mais qui permet déjà de rouler assez longtemps en 100% électrique.
47 km d’autonomie électrique en ville
Nos mesures sous protocole ISO 9001 en attestent : cette petite batterie, qui a aussi pour vertu de limiter le poids et le coût total de ce Captur E-Tech, nous a permis de parcourir, 47 km en ville et 36 km sur route. De quoi largement envisager des trajets domicile-travail sans brûler de sans plomb, à condition évidemment de brancher ce Captur, sachant que le plein prend 5 h sur une prise domestique, ou au mieux 3 h sur une Wallbox 16 A.
Un vrai confort de conduite
Ce Captur séduit aussi par son confort de conduite. A l’absence de bruit s’ajoute du brio grâce aux 205 Nm de couple du moteur électrique. Ainsi, ce Captur E-Tech s’avère aussi vif que la version thermique TCE 155 EDC jusqu’à 70 km/h, moment où s’enclenche le deuxième rapport électrique. Ensuite, le tonus s’émousse mais reste suffisant. Et on peut atteindre jusqu’à 135 km/h sur autoroute mais comme sur toute hybride rechargeable ou électrique, l’autonomie y fond vite (25 km).
Roulage électrique privilégié en ville
Lorsque sa batterie est faible, le Captur E-Tech passe automatiquement en mode hybride (My Sense). Dans ce cas, tout est fait pour optimiser la consommation. Sachez qu’en ville, le roulage en mode électrique prédomine grâce au freinage régénératif qui récupère de l’électricité à chaque décélération. Autre bonne surprise, malgré un petit temps de réaction en début de course, le dosage du freinage de ce Captur est aisé, ce qui est loin d’être la règle sur la plupart des hybrides rechargeables. Enfin, parce qu’il reste à des régimes bas quand il démarre, le moteur essence demeure la plupart du temps inaudible, prolongeant la quiétude qui règne à bord.
Bilan positif sur route
A l’assaut de la route, le bilan est également positif. Si on peut regretter de sentir parfois quelques légers à coups, et que la boîte soit un peu lente pour rétrograder quand on écrase l’accélérateur, avec dans ce cas un niveau sonore forcément moins monacal, le Captur E-Tech réjouit par ses performances. Grâce au renfort des deux blocs électriques, dont l’alterno-démarreur qui ajoute 34 ch et 50 Nm, on profite, en puissance cumulée, de 160 ch et d’environ 280 Nm de couple. Pour dépasser, de 80 à 120 km/h, le Captur E-Tech ne demande que 6,4 s, soit quasiment comme l’essence 1.3 TCe 155 EDC7… malgré un net surpoids (+ 236 kg soit 1 606 kg).
Sobre même batterie faible
La dernière, et surtout la meilleure surprise, c’est que même batterie faible, l’hybride du Losange s’avère sobre à la pompe. Selon nos mesures, cet E-Tech se contente de 6,3/100 km en moyenne, n’abuse pas sur autoroute (7,6/100 km) et épate en ville avec seulement 5,6 l/100 km soit, mieux que le diesel 1.5 Blue dCi 115 ch EDC7. Alors, serait-ce le Captur idéal ? Pas forcément. Si on retrouve les qualités générales du SUV Renault (matériaux soignés, confort hormis quelques trépidations en ville, châssis sûr…), il faudra faire quelques sacrifices.
Un coffre qui perd des plumes
Le premier, c’est que la batterie lithium-ion loge sous la banquette coulissante et qu’elle repousse le réservoir de carburant (dont la capacité chute de 48 l à 39 l) sous le plancher de coffre. Or, comme ce dernier reçoit également la batterie 12 V et le logement pour le câble de recharge, on perd en hauteur et en volume de chargement (100 dm3). Par rapport aux autres Captur, cet E-Tech s’avère également, poids élevé oblige, moins à l’aise sur route sinueuse avec un museau davantage sensible au sous virage sur chaussée glissante.
Un surcoût encore conséquent
Enfin reste le tarif. Même si cet E-Tech, vraiment sobre, est le moins cher des rechargeables, il demande encore 3 700 € de plus qu’un Captur 155 EDC à finition identique, si vous n’avez pas droit à la prime à la conversion majorée. Si les entreprises s’y retrouveront grâce à l’exonération de TVS (taxe sur les voitures de société), les particuliers devront rouler au moins 50 000 km à l’électricité pour amortir leur achat. Tandis que les gros rouleurs préfèreront le 1.5 Blue dCi 115 EDC, plus sobre en moyenne d’un litre au cent sur route et autoroute, et affiché 3 200 € de moins.