La démence sénile est un problème de santé publique majeur, touchant 1,2 million de personnes en France. Il est essentiel de sensibiliser le public et de déconstruire les idées reçues afin de préserver la qualité de vie des personnes atteintes et de leurs proches aidants.
Qu’est-ce que la démence sénile ?
La démence affecte les capacités de jugement, de pensée et d’apprentissage. Elle se caractérise par une perte de mémoire, des changements d’humeur et de comportement radicaux, ainsi qu’un déclin cognitif progressif. Bien que la démence touche généralement les personnes de plus de 65 ans, elle n’est pas une conséquence normale du vieillissement et ne touche pas toutes les personnes âgées. Il s’agit d’un groupe de symptômes cliniques formant un syndrome avec trois stades : initial, intermédiaire et avancé. Il est important de souligner que l’expression “démence sénile” est contestée car elle stigmatise les personnes âgées atteintes de cette condition, alors que le vieillissement n’en est pas la cause. La maladie d’Alzheimer est la forme de démence la plus connue, mais il existe également d’autres variantes telles que la démence à corps de Lewy, la démence vasculaire, la démence fronto-temporale et la démence associée au VIH. De nombreux patients souffrent d’une combinaison de ces différentes formes et d’Alzheimer.
Quels sont les symptômes ?
Les symptômes de la démence sénile peuvent varier d’une personne à l’autre et se caractérisent souvent par :
- Des difficultés à mémoriser : événements, tâches quotidiennes, étapes d’un processus, etc.
- Des troubles du comportement et de la personnalité : psychoses, altération de l’humeur, agitation, anxiété, etc.
- Des difficultés à résoudre certains problèmes et à effectuer des tâches familières.
- Une désorientation dans l’espace et dans le temps.
- Une incompréhension auditive et visuelle entraînant une confusion.
- Des troubles du langage : difficultés d’élocution ou d’écriture.
- Des troubles de la conscience, du jugement, de la vigilance et de la concentration.
- Des hallucinations, de la paranoïa et des délires.
Les troubles de la mémoire sont caractéristiques de la démence sénile, tandis que le trouble de la confusion affecte principalement l’attention. Il est difficile de déterminer précisément quand la démence commence, car la mémoire diminue naturellement avec l’âge et cela ne signifie pas nécessairement que la personne est atteinte de démence, tant qu’elle est capable d’effectuer des tâches familières. À un stade avancé, la démence devient fatale car les fonctions cérébrales essentielles sont détruites.
Quelles sont les causes de la démence sénile ?
La démence est causée par la dégradation des cellules cérébrales qui ne parviennent plus à communiquer entre elles. Cette dégradation peut être d’origine génétique, physiologique, liée aux habitudes de vie ou à l’environnement. Selon la partie du cerveau affectée, les effets de la démence peuvent varier. La démence peut également être la conséquence de maladies telles que la maladie de Parkinson, la maladie de Creutzfeldt-Jakob, un traumatisme crânien ou une tumeur. L’alcoolisme et la toxicomanie peuvent également provoquer une démence réversible, tout comme certaines maladies auto-immunes, des encéphalites ou la présence de toxines. Il est à noter que certains médicaments peuvent également entraîner une démence.
Pour confirmer le diagnostic de démence sénile et en identifier la cause, il est nécessaire de procéder à un examen clinique, à des analyses sanguines, à des examens d’imagerie cérébrale et à des tests cognitifs.
Que faire en cas de démence sénile ?
Prévention
Étant donné que la démence et la maladie d’Alzheimer sont souvent entourées de préjugés, les patients peuvent essayer de dissimuler leur état. Il est essentiel d’être vigilant pour repérer les signes et de consulter rapidement afin de comprendre ces signes, qui peuvent également être liés à d’autres problèmes de santé guérissables et réversibles (traumatisme crânien, hématome sous-dural, hypothyroïdie, etc.), même chez les personnes âgées.
La préservation de la santé cardiovasculaire et cérébrovasculaire constitue l’un des piliers de la prévention de la démence, étant donné l’importance du système vasculaire dans le fonctionnement du cerveau. À cet égard, une alimentation saine joue un rôle bénéfique pour le cœur et le cerveau.
Tout type de stimulation intellectuelle contribue à réduire les risques de démence. La lecture, la pratique de langues étrangères, les mots croisés, les jeux de société, le scrabble et l’exercice des centres d’intérêt sont favorables à une bonne santé cérébrale. Lorsque la maladie se manifeste, il est possible de continuer à stimuler ces activités en les adaptant. L’activité physique améliore le sommeil, les capacités motrices et oxygène mieux le cerveau. Enfin, il est essentiel de maintenir des liens sociaux, car l’isolement aggrave la maladie.
Traitement
La démence évolue différemment selon les formes et les individus, sur une période allant de 2 à 10 ans.
Il n’existe pas de traitement curatif pour la démence sénile. Le traitement vise principalement à atténuer les symptômes et à protéger les capacités cognitives. Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, où une concentration excessive de protéines dans le cerveau nuit à la production et au fonctionnement de l’acétylcholine, un neurotransmetteur, le traitement vise à prévenir sa dégradation.
Si le patient souffre de pathologies qui causent ou aggravernt une démence, ces pathologies sont traitées. Lorsque la démence évolue rapidement, les troubles du sommeil, de la mobilité et la dépression doivent être gérés. Les patients ont besoin d’une assistance constante pour s’habiller, se nourrir, se rendre aux toilettes ou se laver. Dans la moitié des cas, les troubles du comportement nécessitent une prise en charge en maison de santé.
Lorsqu’il n’est plus possible de maintenir le patient à domicile, il est nécessaire de prévoir une entrée en établissement spécialisé. Accompagnés par du personnel soignant formé, les patients peuvent vivre dans un environnement stable, stimulant et sécurisé. L’adaptation à un nouvel environnement peut être difficile et peut temporairement aggraver la maladie, mais les choses finissent par s’apaiser.