Dépassée par l’ampleur des événements, la préfecture du Rhône a dû se tourner vers des groupes électrogènes fonctionnant au gazole pour recharger les voitures électriques des ministres réunis lors d’un sommet politique européen. Une situation pour le moins cocasse révélée par le quotidien Le Progrès.
Plus de 200 points de recharge à Lyon
Pour justifier l’utilisation de deux groupes électrogènes fonctionnant au gazole, le service de presse de la préfecture a indiqué que son site n’est équipé que de quatre bornes de recharge. Or, une simple recherche sur le site Chargemap révèle qu’il existe plus de 200 points de recharge à Lyon, dont la plupart disposent de deux bornes. Quelques chargeurs rapides sont également présents dans la région. Il semble donc que le manque d’imagination et d’anticipation de l’équipe chargée de l’organisation soit la principale cause de cette situation.
Une recharge nécessaire pour tous les véhicules ?
Les navettes électriques utilisées par les ministres sont des Peugeot e-Traveller, qui disposent d’une autonomie WLTP en cycle mixte de 330 kilomètres. La distance entre l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry ou la gare TGV et le Centre des Congrès de Lyon est d’environ 25 kilomètres. Quant au trajet entre Lyon et Grenoble, il ne dépasse pas une centaine de kilomètres. Il est donc difficile de comprendre pourquoi il a été nécessaire de recourir à des groupes électrogènes.
D’autres alternatives possibles
Si l’équipe organisatrice se sentait dépassée par le nombre de véhicules électriques, elle aurait pu prendre d’autres mesures. Par exemple, elle aurait pu établir une carte attribuant une borne à chaque véhicule et organiser une rotation aux chargeurs rapides. Il aurait également été possible de faire appel à des organisateurs de rallyes en voitures à énergies alternatives, qui sont habitués à gérer ce genre de situation.
Les groupes électrogènes au diesel, une alternative dépassée
Pourquoi utiliser des groupes électrogènes au gazole alors qu’il existe d’autres alternatives ? Par exemple, il serait possible de les alimenter avec de l’huile de friture, comme cela avait été envisagé par Bruno Ricordeau d’Atypik Travel Organisation pour ses Green Expedition. Ou encore, il serait possible d’utiliser de l’hydrogène en utilisant le générateur Shyva développé en France par la société H2X Ecosystems. Ces solutions auraient été parfaitement adaptées au sommet consacré à la politique européenne en matière de santé.
Il est temps que les instances dirigeantes fassent appel à ces solutions développées par le tissu industriel français et les sociétés de services pour promouvoir une mobilité durable. Il est regrettable de constater que ce n’est pas toujours le cas, comme en témoigne cette situation absurde lors d’un important sommet européen.