Des véhicules électriques de La Poste : un fiasco économique et écologique ?

Des véhicules électriques de La Poste : un fiasco économique et écologique ?

Alignés côte à côte, parfois empilés les uns sur les autres, les véhicules jaunes arborant le logo de La Poste semblent s’étendre à perte de vue sur les photos relayées par certains internautes. Ce cimetière de Citroën Berlingo et de Peugeot Partner témoignerait, selon l’un des posts Facebook les plus relayés sur le sujet, d’un fiasco économique et écologique du groupe français, photographié en janvier 2015 : « Voilà comment ont fini les 250 Berlingo et Partner électriques que La Poste avait reçus seulement 4 ans avant ».

Le pré-déploiement de La Poste

Pour l’anecdote, La Poste lance en 2007 un appel d’offres pour 250 véhicules électriques dans le cadre d’un plan visant à réduire de 20 % les émissions de CO2 de sa flotte. Ces 250 véhicules, produits par PSA-Venturi, sont destinés à assurer la livraison de courrier en milieu urbain. La Poste déploie alors ses véhicules dans 13 agglomérations de France.

En 2015, Venturi cesse toute activité de production de véhicules électriques. C’est à ce moment-là que les 250 véhicules reçus par La Poste sont envoyés en destruction, dans une casse spécialisée dans la dépollution des véhicules électriques. Cela a entraîné des dépenses de 10,6 millions d’euros pour l’entreprise publique, dont 1,25 million d’euros d’aide de l’État.

La vérité sur la casse des véhicules électriques

Contactée par 20 Minutes, La Poste confirme avoir commandé ces 250 véhicules électriques Venturi qui ont été utilisés de 2010 à 2015. Il s’agissait d’un pré-déploiement pour tester cette nouvelle technologie. Conformément au contrat signé, les véhicules ont ensuite été revendus au constructeur, selon une pratique courante dans l’industrie automobile.

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La société monégasque Venturi précise que ce sont Citroën et non eux qui ont récupéré les véhicules à l’échéance du contrat. Le groupe a décidé de ne pas les remettre en circulation en raison de l’évolution des technologies et de la non-conformité de certains composants. EuroCasse a été mandatée pour assurer le retraitement des véhicules, batteries comprises.

L’histoire selon Morgan

Morgan, l’expert automobile qui a pris la plupart des photos des véhicules électriques de La Poste, confirme les avoir prises il y a quelques années à l’EuroCasse de Coulommiers. Selon lui, la plupart des véhicules étaient flambant neufs, certains avec moins de 1 000 kilomètres au compteur. Ces véhicules n’ont pas été utilisés régulièrement, ce qui a conduit à leur mise à la casse, car les batteries ne peuvent rester débranchées plus de deux semaines.

La Poste continue avec les véhicules électriques

Malgré cette anecdote, La Poste continue d’utiliser des véhicules électriques à grande échelle. Après les véhicules pré-déployés, l’entreprise a déployé une flotte électrique suite à différents appels d’offres. Ainsi, La Poste persiste dans sa volonté de réduire les émissions de CO2 de sa flotte et de contribuer à la préservation de l’environnement.

C’est donc une histoire qui a fait grand bruit sur les réseaux sociaux, mais qui ne traduit pas un fiasco économique et écologique de La Poste. Les véhicules électriques sont un enjeu majeur de la transition vers une mobilité plus propre, et La Poste s’inscrit dans cette démarche en déployant une flotte de véhicules électriques à grande échelle.