Des voitures délaissées qui méritent le détour : opportunité ou perte d’argent ?

Ces voitures dont personne ne veut : Vel Satis, Multipla, Croma SW etc., de bonnes affaires en occasion ?

Il existe des voitures pour lesquelles lorsque vous dites à vos amis “tiens, pourquoi tu ne t’achètes pas une de ces occasions ?”, la réponse est invariablement “non mais tu rigoles, jamais de la vie !”. C’est de ces voitures dont nous allons parler. Les voitures dont personne ne veut. Les vilains petits canards, les laissées pour compte, bref, les “intouchables” de l’automobile. Pourtant, parmi ces mal-aimées, certaines sont en fait tout simplement de très bonnes affaires. Ou du moins, certaines versions, ou certaines années.

Celles qui sont “trop moches”

Une catégorie assez fournie, à l’intitulé délibérément provocant. Parlons plutôt de physique “pas facile” pour ces autos au design (au choix) trop osé, trop insipide, trop en avance sur son temps ou trop décalé.

Le Fiat Multipla

On ne pouvait évidemment pas passer à côté de cette incarnation du moche. Oups, pardon… De l’originalité. La première apparition du monospace compact de Fiat a fait énormément jaser. Son “bec de canard” en premier lieu. De fait, le physique de ce transport de troupe (rappelons qu’il disposait de six places en deux rangées de trois) ne pouvait évidemment pas plaire à tout le monde. Mais ses qualités sont ailleurs. Pas du côté de la finition, très moyenne. Mais son habitabilité était remarquable, ses aspects pratiques aussi. Sa tenue de route de karting, grâce à des voies larges, et des moteurs suffisants et sobres en diesel (JTD), ajoutés à des coûts d’entretien réduits finissent de faire de lui un choix à envisager en occasion, lorsque l’on a un tout petit budget. Et la fiabilité, aussi bien en essence qu’en diesel, est franchement bonne. Bien sûr, son manque de sex-appeal fait que les cotes sont (pour l’instant) très basses. De 3 000 € à 5 000 € pour un modèle de moins de 150 000 km. Attention, il devient rare et son originalité est telle que les cotes… remontent ! Le modèle restylé, plus consensuel, est presque moins plébiscité.

Le choix Caradisiac : un modèle 1.9 JTD 110 ELX de 2002

La Renault Vel Satis

Hideuse, dérangeante, baroque diront certains, il est clair que la Vel Satis n’a pas été considérée comme un prix de beauté. Ses lignes carrées et alambiquées, ses volumes déséquilibrés, son hayon “cassé”, n’ont pas transporté les foules en concession. Succédant à une Safrane plus classique, elle a fait un flop. Mais ce n’est pas la seule raison, on le verra aussi plus tard. Cependant, une fois à l’intérieur, la berline Renault retrouve des couleurs. L’espace est géant, le confort remarquable, c’est un véritable salon roulant, et très bien équipé pour l’époque. La qualité de finition approche celle des premiums. Le restylage a (un peu) amélioré la plastique, beaucoup la fiabilité. On trouve aujourd’hui des modèles avant restylage qui ne coûtent plus que 6 à 7 % de leur prix neuf. À partir de 2 500 €. Parfois 3 000 € pas plus pour un modèle V6 essence ou diesel d’après restylage. De véritables aubaines, car cela représente une décote de 95 %. Dans le même temps, une BMW Série 5 équivalente ne sera pas à moins de 7 000 € (plutôt 9 000 €), et avec plus de kilomètres !

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Le choix Caradisiac : un modèle 2.0 dCi 175 Initiale à partir de 2007, ou un V6 3.5 241 Initiale BVA à partir de 2007

La Citroën C6

Elle avait pourtant tout pour plaire. Mais cette grande berline, si elle a servi de véhicule d’apparat à quelques responsables politiques, n’a pas séduit la clientèle habituelle des chevrons. Trop chère, trop étriquée dedans, mais aussi trop classique dans l’habitacle, peut-être. Du coup, aujourd’hui, elle s’échange contre des bouchées de pain. En neuf, il fallait compter entre 40 000 et 58 000 €. En occasion aujourd’hui, on trouve les modèles les plus chers, soit ceux à 58 000 € neuf, à partir de 6 000 € pour un kilométrage raisonnable (130 000 km), et même en dessous de 4 500 € pour des kilométrages plus élevés (180 000 km). Et cela en profitant d’un V6 diesel de 208 ch ! Alors si les défauts de cette C6 ne vous rebutent pas, si vous appréciez son style et son charme, foncez !

Le choix Caradisiac : un modèle 2.7 V6 HDI 208 Exclusive BVA de 2008/2009

La Renault Wind

L’idée n’était pas mauvaise. Proposer un cabriolet sur base de Twingo, quelque chose de décalé, pour deux personnes, avec un grand coffre. Et un style bien différencié. Trop ? Il semblerait. Car la Wind s’est pris un gros vent. Ses qualités dynamiques, réelles, ses moteurs pétillants (dont celui de la Twingo R.S.), son coffre effectivement volumineux, sa présentation bien différente de celle de la minicitadine lui servant de base, rien n’y aura fait. Son look extraterrestre, ses yeux de batracien, son toit pivotant n’ont pas séduit, et la commercialisation a pris fin sans tambours ni trompettes au bout de 4 ans seulement. Renault voulait en écouler 150 000 exemplaires chaque année pleine, ce sera 13 000 en tout sur les 4 de sa courte vie. Ce modèle découvrable a pourtant des qualités, nous en avons énuméré certaines. Et aujourd’hui, même si personne ne s’y intéresse, les prix restent assez soutenus, plus que ne laisserait supposer le désamour la concernant.

Le choix Caradisiac : un modèle 1.6 133 ch Gordini, de 2011/2012

La Fiat Croma 2 SW

On a pu l’apercevoir rapidement en région parisienne car certains taxis ont utilisé ce modèle. Mais en dehors de ça, peu l’ont croisée, et tout le monde l’a oubliée. La Croma, après avoir été une berline des années 80 et 90, revient en 2005 avec un look de monospace, ou de grande berline deux volumes, à la manière d’une… Vel Satis. Elle a fait un véritable bide, avec son look sans relief, et sa commercialisation s’est arrêtée au bout de 5 ans. Pourtant, c’était une familiale pétrie de qualités. Espace, volume de coffre étaient des atouts, la dotation en équipement ainsi que la qualité de fabrication aussi. Une des Fiat les mieux finies de tous les temps. Et dotée de moteurs efficaces et parfois puissants (jusqu’à 200 ch en diesel avec le Multijet 5 cylindres). Une sévère décote de près de 90 %. La fiabilité ne pose pas de souci particulier, tordant le cou aux idées reçues sur la marque.

Le choix Caradisiac : un modèle 1.9 Multijet 150 Elegance de 2008

La Seat Toledo 3

La Seat Toledo s’est pas trop mal vendue tant qu’elle est restée une berline tricorps (ou fausse tricorps pour la première génération, avec son hayon). Mais le troisième opus, commercialisé fin 2004, basé sur le monospace compact Altea, et donc doté d’un profil 2 volumes et d’une grande hauteur, a lui connu une mévente redoutable. D’autant que la découpe de son hayon a rappelé à beaucoup celui de la… Vel Satis (encore elle !). Bref, un loupé. Du coup, une fois de plus, les prix sont serrés en occasion, et de bonne affaires sont à faire, avec des modèles diesels performants 2.0 TDI 140 ch de moins de 150 000 km, huit ans dans les jantes, et moins de 5 000 €. Même un Renault Scénic, pourtant ultra-répandu et donc avec une tension à la baisse de ses tarifs en seconde main, est plus cher pour un modèle équivalent, d’au moins 1 500 €. La Toledo profite de plus d’une belle habitabilité et d’un volume de coffre digne de ce nom (500 litres). Sa qualité de finition est moyenne, mais elle vieillit assez bien au final.

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Le choix Caradisiac : un modèle 2.0 TDI 140 Stylance de 2006/2007

La Lancia Thesis

L’adjectif qui correspond le mieux à la Lancia Thesis est sans aucun doute “baroque”. Un peu trop pour le public français… Son style inimitable n’a pas provoqué le coup de cœur du public. La voiture du Président italien n’a pas fait mouche, y compris en Italie d’ailleurs. Pourtant, sa qualité de fabrication est remarquable, ses équipements à la pointe de l’époque, son habitacle luxueux. Entièrement tendu d’alcantara, il en jette. Mais quand le physique ne plaît pas… rien ne va. On en trouve aujourd’hui à partir de 2 000 € avec le 2.0 turbo essence. Pour des prix neufs supérieurs à 40 000 €. Un bel exemplaire peu kilométré se négocie cependant 6 000 € (diesel 2.4 JTD 185 ch). Si vous n’avez pas peur de rouler dans un véhicule très décalé et original, mettez cette Thesis dans votre short-list des bizarreries à envisager.

Le choix Caradisiac : un modèle 2.4 JTD 185 Emblema de 2005/2006 ou un 3.2 V6 230 Emblema BVA dans les mêmes années.

Les (anciennes) SsangYong (toutes…)

Le souci des anciennes SsangYong, et sans vouloir faire insulte aux goûts de certains, est un design pour le moins particulier. Les Actyon et Kyron par exemple, des SUV, ou le Rodius de première génération, un grand monospace, font figure d’ovni dans le paysage automobile. Une aubaine pour ceux qui recherchent des véhicules ultra-fiables, bien équipés et, en ce qui concerne le Rodius, très volumineux et habitable. Car ils cochent ces cases-là, et plutôt deux fois qu’une. Un SUV Actyon est plus abordable, en moyenne 4 000 € pour un exemplaire correct. À garder jusqu’à la fin.

Le choix Caradisiac : un modèle Rodius 2.7 XDI 4×4 BVA de 2008 ou un modèle Actyon 2.0 XDI Confort de 2007

Celles dont le constructeur à disparu

Certains constructeurs ont baissé le rideau, ou bien ne vendent plus en France… Ainsi, les Dodge, Chevrolet ou MG, un temps officiellement vendues dans l’hexagone, ont perdu tout attrait lorsque ces marques se sont retirées.

Mais d’autres, comme Saab, Hummer, , Lancia sont aussi dans le même cas. Dans les deux cas, les décotes observées sont devenues, sauf exception, vertigineuses. Une Saab 9-5 diesel 150 ch de 2007 peut se négocier autour de 6 000 €. Pendant ce temps, une BMW Série 3 diesel 320d de 163 ch (entre autre exemple), de la même année, se négociera en moyenne 11 000 €. Leurs prix neufs étaient comparables.

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Les Rover aujourd’hui, tous modèles confondus, sont données. Pourtant, elles se trouvent encore facilement via Xpart. On trouve le haut de gamme 75 à moins de 4 000 € pour des kilométrages inférieurs à 150 000 km. En diesel, 4 cylindres ou V6 essence. De très bonnes voitures, à la présentation qui change un peu de l’ordinaire. Le principe est un peu le même pour les Lancia.

Pour Chevrolet aussi, l’annonce de l’arrêt de la distribution en Europe a signifié le début de décotes phénoménales. Pourtant, les propriétaires actuels arrivent toujours à les faire entretenir, car si la vente n’est plus, les ateliers des anciennes concessions réparent toujours ! Cependant, une Cruze (familiale) de 2009 ou 2010, 150 000 km, se dégote sous les 5 000 €, en essence comme en diesel. Et si la finition des Chevrolet n’est pas à citer en exemple, les prestations d’ensemble sont correctes, et la fiabilité de bon niveau, surtout en essence.

Les choix Caradisiac : voici quelques exemples de bons plans (liste non exhaustive bien sûr !).

  • Une Saab 9-5 2.0 T ou 2.3 T, toutes années
  • Une Rover 75 2.0 V6, 2.5 V6 ou 2.0 CDTI, entre 2001 et 2007
  • Une Lancia Lybra 2.0 essence ou 2.4 JTD / Une Lancia Kappa 2.0 T, 2.4 JTD ou 3.0 V6, toutes années
  • Une Chevrolet Spark 1.0 ou 1.2 GPL de 2010/2011

Celles qui ne sont “pas fiables” mais alors “pas fiables du tout !”

Et il faut préciser ici : “celles qui ne sont pas fiables, ET pour lesquelles le grand public est au courant”. Car il existe bien d’autres voitures à la fiabilité aléatoire, parfois pire que les modèles ici cités, mais qui se sont toujours bien vendues, en neuf comme en occasion. La Renault Laguna 2, par exemple, inaugurait un système électronique multiplexé pas fiable, tandis que ses moteurs diesels connaissaient une série impressionnante de problèmes. Heureusement, les versions après restylage offrent une fiabilité tout à fait intéressante. La Renault Vel Satis, quant à elle, avait également souffert d’une fiabilité très hasardeuse en début de carrière, mais s’est améliorée après son restylage. La Peugeot 307 avait également connu des dysfonctionnements électroniques et mécaniques importants. Mais les versions après restylage sont bien meilleures. Enfin, les modèles du groupe Fiat (Fiat, Alfa Romeo, Lancia) ont amélioré leur fiabilité ces dernières années, mais souffrent toujours de clichés tenaces. Cela permet d’acquérir ces voitures à des prix très intéressants.

Le choix Caradisiac :

  • Renault Laguna 2 : un modèle essence après restylage ou diesel 1.9 dCi 130 ou 2.0 dCi 150
  • Renault Vel Satis : un modèle 2.0 dCi 175 d’après restylage (avril 2005)
  • Peugeot 307 : un modèle essence après restylage (juillet 2005)
  • Les Fiat, Alfa et Lancia : de nombreux modèles offrent une fiabilité intéressante aujourd’hui, notamment la Fiat Croma 2 SW (voir plus haut), la Fiat Grande Punto, l’Alfa Romeo 159, la Lancia Lybra, etc.

Les grosses cylindrées

Enfin, il est important de mentionner que les voitures de grosses cylindrées décotent très rapidement en raison de leur coût d’entretien élevé. Les voitures premium allemandes, américaines ou japonaises, dotées de moteurs puissants et gourmands en carburant, perdent de la valeur rapidement. Cela peut être une opportunité pour ceux qui recherchent une voiture luxueuse à un prix abordable, mais il faut prendre en compte les coûts d’entretien élevés.

En conclusion, ces voitures délaissées peuvent être de très bonnes affaires. Malgré leur plastique parfois peu flatteur, elles offrent d’excellentes prestations. Cependant, il faut garder à l’esprit qu’acquérir l’une de ces voitures signifie souvent la garder jusqu’à la fin ou la revendre à un prix très bas.