À partir de 2025, Dunkerque ne se contentera pas seulement de produire des batteries pour voitures électriques, mais pourra également recycler celles qui ne sont plus en usage. Deux usines de recyclage verront le jour d’ici 2027.
Une collaboration prometteuse
La vallée de la batterie continue de s’étendre. En effet, deux géants français, Eramet, spécialisé dans les mines et la métallurgie, et Suez, un expert dans le domaine de l’eau et des déchets, ont décidé de s’associer pour créer un complexe de recyclage des batteries de véhicules électriques. Et c’est à Dunkerque que ce projet ambitieux prendra place.
Le complexe sera construit au Grand port maritime de Dunkerque et comprendra deux usines. La première, appelée “en amont”, sera responsable du démantèlement des batteries et de la production de la “black mass”. Cette poudre, récupérée à partir des batteries, contient de nombreux métaux tels que le nickel, le cobalt et le lithium. Cette usine aura une capacité de traitement d’environ 200 000 batteries par an.
La seconde usine, appelée “en aval”, sera chargée d’extraire et de raffiner les métaux présents dans la “black mass” afin de les réutiliser dans la fabrication de nouvelles batteries.
Un pas en avant vers une réglementation plus stricte
L’implantation de ces usines est une anticipation de la réglementation européenne à venir. À partir de 2027, il sera obligatoire de recycler 90% du cobalt, du cuivre et du nickel, ainsi que 50% du lithium. Ces taux augmenteront ensuite à 95% pour le cobalt et 80% pour le lithium d’ici 2031.
Une fois la décision finale d’investissement prise en 2023, l’usine “en amont” pourra commencer à fonctionner en 2025. Quant à l’usine “en aval”, sa décision finale d’investissement est prévue pour 2024, et elle démarrera ses activités en 2027.
Une opportunité pour Dunkerque et ses habitants
Le maire de Dunkerque, Patrice Vergriete, s’est réjoui de cette future implantation, affirmant que cela renforce la volonté de la ville d’attirer toute la filière des batteries, symbole de l’industrie du futur et de l’indépendance européenne.
Il est encore difficile de déterminer combien d’emplois seront créés localement grâce à ces usines, selon le service communication de Suez. Cependant, ce projet s’inscrit dans la logique de développement de la “vallée de la batterie” autour de Dunkerque. Ce territoire verra naître plusieurs “gigafactories” de production de batteries pour véhicules électriques dans les prochaines années.
En mai dernier, lors de sa visite à Dunkerque, Emmanuel Macron avait annoncé la création de 20 000 emplois dans ce secteur d’ici 2030.
Grâce à ces usines de recyclage, Dunkerque se positionne comme un acteur incontournable de la transition vers une mobilité plus durable et respectueuse de l’environnement.