Les professions de secrétaire juridique et d’assistante juridique sont souvent confondues, mais elles diffèrent sur certains points. Découvrons ensemble les mystères cachés derrière la carrière d’assistante juridique.
A/ Le métier d’assistante juridique
Les activités de l’assistante juridique s’exercent dans différents milieux tels que les cabinets d’avocats, les études notariales, les entreprises ou même la fonction publique. Les tâches administratives sont similaires d’un poste à l’autre :
- Accueil téléphonique et physique
- Gestion du courrier, saisie de documents
- Classement et suivi de dossiers, mise à jour de documentations
- Facturation et éventuellement gestion de la trésorerie
- Gestion des agendas
- Organisation des déplacements et des rendez-vous
Les fonctions juridiques, quant à elles, diffèrent selon le type de structure.
En entreprise, l’assistante juridique apporte un soutien administratif au service juridique en organisant et en suivant les tâches : elle prépare les pièces des dossiers à transmettre aux auxiliaires de justice tels que les avocats, les conseils externes, participe à l’élaboration et à la rédaction des règlements internes et des actes, et assure le secrétariat juridique. Ses compétences varient en fonction du service dans lequel elle travaille, allant du droit des affaires au droit social, en passant par la propriété intellectuelle.
Dans les cabinets, l’assistante juridique assure le lien entre les clients et les avocats, les huissiers ou les avoués. Elle participe activement à la constitution, au classement et au suivi des dossiers. Elle rédige également des actes simples, tels que des comptes rendus de rendez-vous, des assignations, des notes de synthèse et des conclusions, en préparant les plaidoiries.
Dans les services juridiques des administrations, des ministères et des collectivités territoriales, elle assiste le responsable du service dans ses missions et participe à l’élaboration des procédures internes.
B/ Les qualités et compétences nécessaires
Ce métier exige de nombreuses qualités, notamment de solides compétences relationnelles. Il s’agit d’une profession riche en contacts, que ce soit avec les professionnels qu’elle assiste, les auxiliaires de justice ou les clients auxquels elle doit apporter écoute et réconfort. La diplomatie et la maîtrise de soi sont essentielles face à des dossiers particulièrement complexes.
Une organisation rigoureuse est indispensable pour être efficace. Le respect strict des délais et des dates nécessite une bonne gestion des priorités et une disponibilité certaine pour faire face aux urgences de dernière minute. La résistance au stress est donc primordiale.
L’assistante juridique doit faire preuve d’autonomie, d’initiative, d’esprit de synthèse, d’analyse, de méthode et de clarté pour être efficace. Bien sûr, la discrétion, la confidentialité, la réserve et le respect de la déontologie sont des valeurs essentielles.
Au niveau des compétences, l’assistante juridique doit maîtriser parfaitement les outils bureautiques et informatiques, ainsi que le français et son orthographe. Parmi les nombreux documents qu’elle rédige, certains peuvent acquérir une valeur officielle par la suite.
En termes de connaissances techniques, il est nécessaire de maîtriser le vocabulaire juridique, les procédures de rédaction d’actes, le fonctionnement des instances, les procédures judiciaires, le droit des affaires, le droit civil, le droit européen, le droit social et le droit notarial. La maîtrise d’une langue étrangère, en particulier l’anglais, est fortement recommandée.
C/ La formation au métier d’assistante juridique
Compte tenu de la double compétence requise dans cette profession, une double formation est également nécessaire : une formation en secrétariat et une formation juridique. Certains diplômes intègrent les deux aspects, mais il est tout à fait possible de les obtenir séparément. Par exemple, une titulaire du BTS Support à l’action managériale peut compléter sa formation par un cursus juridique.
Deux diplômes permettent d’accéder directement aux fonctions d’assistante juridique : le DUT Carrières juridiques et le DEUST Assistant juridique. Les deux formations peuvent être suivies d’une licence professionnelle en activités juridiques, spécialité assistant juridique.
Le DUT Carrières juridiques : Accessible après un baccalauréat général, technologique STMG ou professionnel Gestion administration, le DUT Carrières juridiques offre une formation pluridisciplinaire axée sur le droit, la gestion et la communication. Il propose des modules adaptés aux domaines spécifiques tels que le droit des affaires, le secteur bancaire-assurance ou l’administration publique. Ainsi, il ouvre des perspectives variées dans les ressources humaines, l’assurance, la banque, l’immobilier, le recouvrement ou les collectivités territoriales.
Le DEUST Assistant juridique : Ouvert aux mêmes candidats que le DUT, le DEUST Assistant juridique met l’accent sur toutes les branches du droit, du droit civil au droit des sociétés en passant par le droit pénal, administratif, social, notarial et commercial. Il propose également des enseignements en bureautique, en rédaction d’actes et en anglais. Ce diplôme offre de nombreuses perspectives au sein de différents services juridiques.
La licence professionnelle en activités juridiques, spécialité assistant juridique : Cette licence a pour objectif de renforcer les connaissances acquises lors des deux diplômes précédents afin de former des professionnels opérationnels immédiatement. Il est préférable de suivre cette formation en alternance pour acquérir une expérience professionnelle complémentaire à celle obtenue lors de la préparation du DUT ou du DEUST. Dans le cadre d’une formation initiale, un stage de trois mois est inclus.
Le titre professionnel Assistant juridique : Cette formation est recommandée pour ceux qui souhaitent se reconvertir professionnellement et se spécialiser dans le domaine juridique. Elle se concentre sur quatre domaines : l’organisation de l’activité administrative, la gestion de l’information, le traitement des données financières et comptables, et la gestion des dossiers juridiques. Ce titre professionnel est reconnu et apprécié par les recruteurs, car il est inscrit au RNCP.
D/ Le salaire et l’évolution de carrière
Le salaire d’une assistante juridique varie en fonction de plusieurs critères tels que l’âge, le secteur d’activité et les qualifications (diplômes et expérience). En général, une assistante juridique débutante gagne autour de 1 800 € bruts et peut évoluer jusqu’à 3 300 / 3 400 €. Le salaire médian se situe aux alentours de 2 600 à 2 700 €.
L’évolution de carrière d’une assistante juridique dépend de la taille de l’entreprise et de sa capacité à assumer des responsabilités. Dans les cabinets d’huissiers ou de notaires, elle peut devenir clerc en passant des examens professionnels. Elle peut également se présenter à des concours administratifs en fonction de son niveau de diplôme.
E/ De l’assistante juridique au juriste d’entreprise ?
Au fil des années, une assistante juridique peut être tentée de booster sa carrière en devenant juriste elle-même, mais cette option est quasiment impossible sans poursuivre de longues études. À l’heure actuelle, un diplôme de niveau Bac+5 est indispensable pour être crédible en tant que juriste. Le diplôme de juriste-conseil d’entreprise (DJCE) est très apprécié des recruteurs, mais il n’est accessible qu’après un Master 1 (Bac+4). De plus, la sélection est très sévère, avec une étude de dossier, des relevés de notes, un CV, une lettre de motivation et un entretien. Seules onze universités délivrent ce diplôme, et seul un candidat sur dix est admis.
Une assistante juridique titulaire d’une licence en droit n’a d’autre choix que de se tourner vers une formation en master en droit, de préférence spécialisée en droit des affaires.
Ne vous méprenez pas, le métier d’assistante juridique est une véritable voie de carrière passionnante et respectée. Alors, prêtes à relever ce défi professionnel ?