La comptabilité peut être une tâche laborieuse et fastidieuse pour les chefs d’entreprise. C’est pourquoi ils font souvent appel à un expert en la matière : l’expert-comptable. Cet professionnel établit et contrôle les comptes de l’entreprise tout en offrant des conseils stratégiques et financiers.
Mais quelles sont véritablement les missions d’un expert-comptable ? Comment devenir expert-comptable ? Quelle est la rémunération ? Agence Juridique vous dit tout !
Qu’est-ce que le métier d’expert-comptable ?
L’expert-comptable est un véritable spécialiste des chiffres et de la comptabilité. Il travaille au service d’entreprises et a plusieurs missions.
Définition
Comme son nom l’indique, l’expert-comptable est un professionnel de la comptabilité. Il est chargé de la tenue des comptes de ses clients, qu’il s’agisse d’entreprises, d’organisations à but non lucratif ou de particuliers. Il assiste ses clients dans la gestion de leur comptabilité, de leurs finances et de leur fiscalité.
L’expert-comptable a un double rôle de contrôle et de conseil. Il veille à ce que la comptabilité de l’entreprise respecte les réglementations en vigueur et assiste ses clients en conséquence. Il est autorisé à tenir, contrôler et certifier les comptes d’une entreprise, ainsi qu’à fournir des conseils en matière de gestion financière, fiscale et sociale.
À noter : l’expert-comptable peut également aider ses clients dans la création d’entreprise, la gestion de la trésorerie, la gestion de la paie et la mise en place de stratégies financières.
La profession d’expert-comptable est réglementée par l’ordonnance du 19 septembre 1945 (n° 45-2138) et le décret du 30 mars 2012 (n° 2012-432). Cela signifie que l’accès à la profession et son exercice sont soumis à des règles spécifiques. De plus, l’Ordre des experts-comptables impose aux praticiens le respect de certaines obligations déontologiques.
Rôle et missions : Que fait un expert-comptable ?
L’expert-comptable a différentes missions, dont :
- La présentation des comptes annuels
- L’examen limité des comptes annuels
- L’audit
- Le conseil
Présentation des comptes annuels
Il s’agit de la mission principale de l’expert-comptable.
Chaque entreprise doit avoir une comptabilité juste et précise. Cela passe par la présentation des comptes annuels, qui se composent de trois documents comptables : le bilan, le compte de résultat et l’annexe. Ces comptes doivent refléter fidèlement le patrimoine et la santé financière de l’entreprise.
Le rôle de l’expert-comptable est donc d’évaluer la régularité de la comptabilité de l’entreprise. Il vérifie la qualité de l’enregistrement des différentes opérations comptables, s’assurant que les enregistrements ont été effectués correctement : date et compte appropriés, pièce justificative à l’appui. Il vérifie également la cohérence et la vraisemblance des comptes de l’entreprise dans leur ensemble.
À noter : l’entreprise peut également confier l’enregistrement comptable à son expert-comptable. Dans ce cas, la vérification de la régularité des écritures sera simplifiée.
Si aucune anomalie n’est relevée, l’expert-comptable clôture ensuite les comptes.
Examen limité des comptes annuels
Dans le cadre de l’examen limité des comptes annuels, l’expert-comptable vérifie l’absence de problèmes remettant en cause la régularité et la sincérité des comptes annuels, ainsi que l’image fidèle du patrimoine, de la situation financière et des résultats de l’entreprise à la fin de l’exercice.
Cette mission comprend la vérification de certaines pièces justificatives, comme des factures, en les comparant aux enregistrements comptables préalablement effectués.
Il s’agit de simplement rapprocher différents documents comptables sans vérifier nécessairement leur origine. L’examen limité est donc moins approfondi qu’un audit. L’objectif est de vérifier la conformité des comptes aux normes comptables applicables.
À la fin de la procédure d’examen, l’expert-comptable remet un rapport au chef d’entreprise, attestant de la régularité ou remettant en cause les comptes.
Audit contractuel
Dans le cadre d’un audit, l’expert-comptable intervient à la demande de l’entreprise ou d’un tiers (actionnaires, partenaires financiers ou organismes publics). L’objectif est de vérifier l’absence d’anomalies significatives dans les documents financiers et comptables de l’entreprise.
Pendant l’audit, l’expert-comptable examine les documents comptables et financiers de l’entreprise, analyse les procédures comptables et vérifie l’existence et la valeur des éléments d’actif et de passif. L’objectif est d’identifier d’éventuels risques, erreurs ou fraudes, et de formuler des recommandations pour améliorer les pratiques comptables de l’entreprise.
À la fin de l’audit, l’expert-comptable émet un rapport synthétisant les résultats de la mission, les anomalies éventuelles relevées et les recommandations proposées.
Tiers de confiance
Comme un avocat ou un notaire, l’expert-comptable bénéficie du statut de tiers de confiance. Cela signifie qu’il est autorisé à recevoir les pièces justificatives de ses clients afin de les transmettre aux autorités fiscales pour toute déduction, réduction ou crédit d’impôt.
Les experts-comptables sont notamment habilités à effectuer pour le compte de leurs clients la télétransmission de la déclaration annuelle d’impôt sur le revenu.
L’expert-comptable joue également un rôle de conseiller dans différents domaines :
Stratégie et gestion : il assiste les chefs d’entreprise dans leur prise de décisions stratégiques, telle que l’ouverture d’une succursale sur un nouveau marché ou le lancement d’un nouveau produit. Lors de la création d’entreprise, l’expert-comptable peut également aider l’entrepreneur à mettre au point son projet, notamment en choisissant la forme juridique de l’entreprise et en réalisant un business plan pour persuader d’éventuels investisseurs de se joindre au projet.
Fiscalité : l’expert-comptable prodigue divers conseils en matière d’optimisation fiscale, de construction de tableaux de bord et de déploiement d’outils d’analyse de la performance.
Juridique : l’expert-comptable peut également proposer des consultations juridiques. Le code de déontologie exige que l’expert-comptable informe ses clients des évolutions légales et réglementaires. Il est également tenu de les alerter sur les questions comptables, financières ou juridiques qui pourraient menacer la pérennité ou la santé financière de l’entreprise.
Social : rédaction des contrats de travail et des bulletins de paie des employés, paiement des cotisations sociales, etc.
Le commissariat aux comptes
La plupart des experts-comptables sont également commissaires aux comptes. En tant que commissaires aux comptes, ils interviennent ponctuellement pour contrôler les comptes sociaux de l’entreprise, certifiant ainsi leur régularité et leur sincérité.
Attention : les missions du commissaire aux comptes diffèrent de celles de l’expert-comptable, qui est un véritable partenaire quotidien des entreprises. Le commissaire aux comptes doit être extérieur à l’entreprise et impartial, ce qui signifie qu’il ne doit pas s’intéresser à la gestion ou à la stratégie de l’entreprise.
L’expert-comptable commissaire aux comptes peut exercer cette mission pour les entreprises soumises à l’obligation légale de commissariat aux comptes, telles que les sociétés anonymes (SA), les sociétés en commandite par actions (SCA), les sociétés d’exercice libéral (SEL) ou encore les associations ou fondations dépassant certains seuils financiers. Une entreprise doit avoir un commissaire aux comptes si elle dépasse au moins deux des trois seuils suivants : 4 000 000 € de bilan, 8 000 000 € de chiffre d’affaires hors taxe, 50 salariés.
Où exerce un expert-comptable ?
Un expert-comptable peut exercer sa profession de différentes manières.
Le cabinet d’expertise comptable
La plupart des experts-comptables travaillent dans des cabinets, dont la forme juridique dépend du nombre d’associés.
Société : pour créer un cabinet d’expertise comptable regroupant plusieurs professionnels, il est généralement recommandé de créer une société. Tous les statuts juridiques sont acceptés, à l’exception de la société en commandite par actions et de la société en nom collectif.
Expert-comptable indépendant : Un expert-comptable peut exercer sa profession à titre individuel et sous son propre nom en créant une entreprise individuelle.
À noter : Tous les cabinets d’expertise comptable doivent être inscrits à l’Ordre. Il en va de même pour les experts-comptables travaillant de manière indépendante. Il est possible d’être associé sans être titulaire d’un diplôme d’expert-comptable. Cependant, selon l’article 7 de l’ordonnance de 1945 susmentionnée, le capital et le droit de vote d’un cabinet d’expertise comptable doivent être détenus à hauteur de trois quarts (SARL) ou de deux tiers (SA/SAS) par des experts-comptables diplômés.
L’association de gestion et de comptabilité
L’activité d’expertise comptable peut également être exercée au sein d’associations de gestion et de comptabilité (AGC). Ces associations travaillent pour des adhérents et non pour des clients. Leur objectif n’est pas de réaliser des bénéfices.
Les AGC assurent toutes les missions d’un expert-comptable, y compris les tâches juridiques telles que la rédaction de statuts ou de contrats de travail. Leur domaine d’activité est donc identique à celui des cabinets d’expertise comptable, à l’exception de l’activité de commissariat aux comptes.
L’expert-comptable salarié d’une entreprise
Un expert-comptable peut également travailler en tant que salarié au sein d’une entreprise. Il est généralement responsable de la supervision de la comptabilité de l’entreprise.
Les missions de l’expert-comptable salarié peuvent inclure la gestion quotidienne des opérations comptables, la production des états financiers, le suivi de la trésorerie et des budgets, ainsi que la mise en place de processus de contrôle interne.
L’expert-comptable salarié participe généralement à des projets transversaux, tels que des acquisitions ou des restructurations, pour lesquels il peut apporter son expertise en matière de comptabilité et de finance. En tant que salarié, l’expert-comptable peut également collaborer avec d’autres services de l’entreprise, tels que les ressources humaines, les achats ou les opérations.
Quelles études pour devenir expert-comptable ?
Pour devenir expert-comptable, il est nécessaire d’obtenir les certifications adéquates. Pour s’inscrire à l’Ordre des experts-comptables et exercer en tant qu’expert-comptable, il faut obtenir trois diplômes successifs :
- Le DCG (diplôme de comptabilité et de gestion) : Bac + 3
- Le DSCG (diplôme supérieur de comptabilité et de gestion) : Bac + 5
- Le DEC (diplôme d’expertise comptable) : Bac + 8. Ce diplôme est obtenu après 3 années de stage rémunéré en cabinet d’expertise comptable, la rédaction d’un mémoire et la réussite à 3 épreuves.
La filière expertise-comptable dure donc 8 ans. Après chaque diplôme, il est possible de choisir entre entrer dans la vie active ou poursuivre ses études. Avec un DCG, il est possible de devenir assistant comptable, comptable, chef comptable, contrôleur de gestion ou responsable de la paie. Avec un DSCG, il est possible de devenir comptable, chef comptable ou directeur administratif et financier (DAF).
Pour devenir expert-comptable, il est nécessaire d’obtenir le DEC. Après ces années d’études, le candidat peut s’inscrire à l’Ordre des experts-comptables et commencer à exercer.
Quel salaire pour un expert-comptable ?
Le salaire d’un expert-comptable peut varier considérablement en fonction de plusieurs facteurs, tels que l’expérience, la taille et l’emplacement du cabinet, les certifications, les compétences et les spécialisations.
Selon les données de l’Ordre des Experts-Comptables, en France, un expert-comptable débutant gagne en moyenne entre 28 000 € et 40 000 € bruts par an, tandis qu’un expert-comptable confirmé peut gagner entre 60 000 € et 100 000 € bruts par an. Ces chiffres n’incluent pas les primes ou les avantages sociaux.
Il est important de noter que les salaires peuvent varier en fonction de la région et de la ville dans lesquelles l’expert-comptable travaille. Par exemple, les salaires à Paris et en région parisienne sont souvent plus élevés que dans d’autres régions de France.
Il convient également de noter que les experts-comptables travaillant en entreprise ou dans la fonction publique peuvent bénéficier de salaires et d’avantages sociaux différents de ceux travaillant en cabinet.
Quelle est la différence entre un comptable et un expert-comptable ?
Il est souvent facile de confondre le comptable et l’expert-comptable, mais ce sont en réalité deux professions distinctes. Il existe de nombreuses différences entre les deux :
Durée de formation et qualifications : l’expert-comptable possède un diplôme de niveau Bac+8, comprenant 3 années de stage en entreprise et la rédaction d’un mémoire. Le métier de comptable est accessible avec un diplôme de licence (Bac+3).
Étendue des missions : le comptable est responsable de la tenue et de l’analyse des comptes d’une entreprise. Il enregistre les opérations courantes, établit les factures, prépare les déclarations fiscales et sociales et produit les états financiers de base. Le comptable travaille sous la supervision de l’expert-comptable, qui peut valider ou corriger les informations fournies par le comptable. L’expert-comptable apporte une vision stratégique et des conseils sur les questions financières, fiscales et juridiques, en évaluant les risques et les opportunités. L’expert-comptable a également pour mission de certifier les comptes de l’entreprise, garantissant ainsi leur fiabilité et leur conformité aux normes comptables et fiscales en vigueur.
Rémunération et coût des services : les missions de l’expert-comptable sont plus sensibles et ont un impact direct sur le fonctionnement et la vie des entreprises. Par conséquent, ses honoraires sont généralement plus élevés.
Statut professionnel : le comptable est généralement salarié d’une entreprise ou d’un cabinet d’expertise comptable. En revanche, la plupart des experts-comptables sont associés d’un cabinet d’expertise comptable. Certains exercent également en tant qu’indépendants.
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