Avant tout, en cas de doute, il est essentiel de contacter le 15. Plutôt que de rester à la maison et de perdre de précieuses minutes ou heures, il vaut mieux appeler le 15 pour ne pas passer à côté d’une douleur qui peut être le symptôme d’une maladie grave.
De plus, on ne doit jamais hésiter à appeler, car lors de l’appel téléphonique, on va systématiquement passer en revue les six diagnostics les plus sérieux et/ou nécessitant une intervention médicale d’urgence pour évaluer la douleur thoracique. Ce n’est qu’après avoir exclu ces diagnostics que l’on peut se rassurer et conclure, par exemple, qu’il s’agit d’une douleur pariétale ou musculo-squelettique.
Douleur à la poitrine : Eliminez les six diagnostics les plus graves
Face à une douleur thoracique, il est nécessaire d’exclure six diagnostics : syndrome coronarien aigu (infarctus), embolie pulmonaire, dissection aortique, pneumothorax, pneumopathie et péricardite aiguë. Un moyen mnémotechnique simple existe : PIED.
La pneumopathie et le pneumothorax concernent les poumons, soit en cas d’infection, soit en cas de décollement. La péricardite concerne l’enveloppe du cœur qui subit une inflammation. L’infarctus est causé par le blocage d’une artère coronaire qui irrigue le cœur. Enfin, la dissection ou l’embolie se réfèrent à la rupture ou l’obstruction des vaisseaux (artères). Tous ces diagnostics nécessitent une prise en charge médicale urgente.
Première étape du diagnostic : l’interrogatoire
L’interrogatoire est la première étape pour établir un diagnostic. Il peut être complété par des examens complémentaires tels qu’un électrocardiogramme, une radio pulmonaire, une prise de sang ou d’autres examens en fonction des circonstances.
Pour l’infarctus : on recherche les facteurs de risque cardiovasculaires tels que l’âge, le sexe, le diabète, l’hypertension artérielle, le tabagisme, l’hypercholestérolémie, le surpoids et la sédentarité, ainsi que les antécédents cardiaques.
Pour l’embolie : les facteurs de risque sont liés aux maladies thromboemboliques veineuses (antécédents personnels ou familiaux, troubles de la coagulation, facteurs de risque thromboemboliques, etc.).
Pour le pneumothorax : il concerne plutôt les sujets jeunes, avec ou sans antécédents de pneumothorax, et de morphologie longiligne et élancée (dits “marfanoïdes”, etc.).
Bien sûr, tous ces éléments sont indicatifs, et d’autres éléments tels que les caractéristiques de la douleur et les symptômes associés sont également essentiels.
Analyser les caractéristiques de la douleur thoracique
La douleur associée à une coronaropathie aiguë se manifeste généralement comme une douleur intense et prolongée au milieu du thorax, de nature constrictive. Elle peut irradiée vers le cou, la mâchoire, les membres supérieurs et les épaules. Cette douleur est déclenchée par un effort physique ou un stress et n’est ni aggravée ni reproduite par les mouvements ou la palpation thoracique, contrairement à une douleur d’origine musculo-squelettique. Les femmes peuvent présenter une forme différente de douleur, généralement moins intense. Des localisations ou caractéristiques atypiques telles qu’une douleur épigastrique, une douleur à la mâchoire ou une sensation de brûlure rétrosternale ne doivent pas dispenser le praticien de réaliser systématiquement un électrocardiogramme.
Une douleur pleurétique, évoquant une origine pleuropulmonaire (pleurésie, pneumopathie, etc.), est souvent localisée sur le côté, inhibe la respiration profonde et irradie vers l’épaule du même côté. L’intensité de cette douleur pleurétique peut être très vive dès le début dans les cas de pneumothorax, de pneumopathie ou d’embolie pulmonaire.
La dissection aortique provoque une douleur extrêmement intense, migratoire dans le dos, accompagnée de signes associés importants liés à un état de choc.
Il est important également de rechercher d’autres symptômes associés : de la fièvre avec la douleur peut suggérer une pneumonie infectieuse ; une toux avec des crachats sanguins est également à prendre en compte, et une embolie pulmonaire est à suspecter, surtout si des signes de phlébite sont présents.
Quid de la douleur à la palpation ?
Souvent, une petite douleur est présente et peut être reproduite en appuyant dessus. La douleur pariétale, c’est-à-dire liée à la paroi thoracique, est effectivement ressentie au niveau des reliefs ostéo-articulaires lors de la palpation et est augmentée par les mouvements de la cage thoracique. Néanmoins, la reproduction de la douleur à la palpation perd de sa valeur diagnostique avec l’âge, et de véritables embolies pulmonaires ou infarctus peuvent se manifester par une douleur semblable à une douleur pariétale, en particulier chez les personnes âgées.
Dans tous les cas, une douleur thoracique typique et/ou la présence d’antécédents cardiovasculaires (SCA, embolie pulmonaire, etc.) doivent inciter à appeler le SAMU-Centre 15 et à effectuer en urgence des examens complémentaires.
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