Ah, le Vercors occidental, ses vallées verdoyantes et ses falaises grises ! Non loin de la métropole montagneuse de Grenoble, Zagan notre camping-car est stationné dans une immense aire gratuite à Lans-en-Vercors (N45.12401, W5.59163). Nous sommes entourés d’un petit restaurant alpin en bois clos et d’un téléski. Mais avant d’arriver ici, nous avons traversé les célèbres et magnifiques Gorges de la Bourne, une expérience à couper le souffle au milieu de ces montagnes majestueuses.
Naviguer à travers les gorges
Franchement, cette route dans les gorges était tout simplement incroyable ! Comme je l’avais mentionné dans un précédent article, j’ai longuement recherché sur Internet des informations concernant le passage des camping-cars sur les différentes routes sinueuses est-ouest du Vercors, mais sans grand succès. Lorsque j’ai effectué ma recherche en français avec les mots-clés “camping-car gorges de la Bourne” et les autres noms de routes, j’ai trouvé des résultats, mais tous en français. J’ai fait de mon mieux pour les traduire, mais il était clair que les Gorges du Nan, les Gorges de la Bourne et la Combe Laval étaient interdites aux camping-cars. J’ai marqué un “INTERDIT” en bleu sur la carte à côté de chacune d’entre elles.
Jusqu’à présent, nous n’avions pas testé tout cela, à l’exception de la D518 (Petits et Grands Goulets), que les habitants du coin connaissent bien et ont confirmé comme praticable, maintenant qu’un grand tunnel a été construit pour contourner les étroits Grands Goulets. Cette route était en effet sans problème, facile à emprunter. Le prochain test était la route qui monte vers le nord de La Chapelle jusqu’à Villard-de-Lans, la D103, qui chevauche la partie est des Gorges de la Bourne (D531). Mais étant donné que les passages les plus étroits et les plus élevés se trouvaient tous à l’ouest, d’après mes précédentes expériences de course à pied et de vélo dans les autres gorges, j’ai supposé que nous serions en sécurité. Et c’est effectivement le cas, dès que nous avons franchi la sortie de l’autre côté !
Lorsque la D103 s’est fusionnée avec la D531, les choses ont commencé à devenir un peu plus intéressantes. La route étant mondialement connue, le trafic a augmenté, mais d’un autre côté, il n’était pas loin jusqu’à ce que nous traversions la rivière et nous retrouvions de l’autre côté de la gorge. Les falaises et les surplombs ne frottaient plus contre les côtés et le toit du camping-car. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que j’avais fait une erreur, mais je ne savais pas à quel point je m’étais trompé. Il n’y avait pas d’autres gros véhicules à proximité, ce qui était à la fois une bénédiction et une source de confusion : pourquoi pas ? Pourrait-on passer le reste de la route ? Les surplombs semblaient de plus en plus bas, les tunnels de plus en plus étroits. J’ai essayé de profiter brièvement de cette expérience unique mais j’ai rapidement abandonné. J’avais le dos contracté et l’esprit engourdi, j’ai eu besoin d’une claque mentale pour continuer, même si je n’avais pas beaucoup de choix.
Une fois de l’autre côté, sains et saufs, sans avoir arraché les rétroviseurs de qui que ce soit, sans laisser de traces blanches sur les murs ou avoir ouvert le toit du camping-car “comme une boîte de conserve” (une expression provenant de l’un des forums que j’ai rapidement rappelée alors que nous roulions), nous nous sommes arrêtés pour reprendre notre souffle. Ouf. C’est passé. La vidéo ci-dessous a été prise après notre fusion avec la D531 – désolé pour le pare-brise sale, je n’ai pas d’excuse :
Insérez la vidéo ici
Villard-de-Lans, une escale bienvenue
Après ce petit test, nous avons passé un week-end dans une aire de stationnement gratuite pour camping-cars, située en périphérie de Villard-de-Lans (N45.06627, E5.55573). La ville était animée par les marcheurs nordiques participant à des compétitions sur les sentiers qui sillonnent les collines, les cyclistes parcourant les routes des gorges, les familles se promenant tranquillement avant de s’attabler dans l’un des cafés ou restaurants du centre-ville piétonnier pour profiter du soleil. Contrairement à de nombreuses stations de ski situées en montagne, qui semblent fermées pendant l’été, Villard-de-Lans était bien vivante et nous avons vraiment apprécié notre séjour là-bas : courir sur les sentiers, flâner dans les rues, cuisiner, se détendre, regarder les triathlons de Nottingham et de Leeds, et profiter du Wi-Fi gratuit de l’Office de Tourisme pour télécharger quelques vidéos !
Profiter du Vercors
Hier, après avoir presque épuisé nos 48 heures gratuites sur cette aire, nous avons consulté le guide de camping avec réduction ACSI. Villard-de-Lans est une ville située à seulement 800 mètres d’altitude, relativement basse par rapport aux autres villes et stations des Alpes à l’est. Il faisait assez ensoleillé et chaud. Comme notre camping-car n’était pas ombragé, nous avons dû utiliser toutes nos astuces pour rafraîchir notre chien Charlie, qui était très mal à l’aise. Nous avons donc besoin d’un nouveau plan. Après avoir étudié plusieurs campings en choisissant ceux situés à plus haute altitude, nous avons finalement décidé de rester à quelques kilomètres de l’ascension de l’Alpe-d’Huez. Cependant, nous avons pensé à jeter un coup d’œil à la météo : pluie, pluie et encore de la pluie, avec un peu d’orage. Des jours entiers de pluie. Oh. La température là-haut ne dépassait pas les 9°C, beaucoup trop froid pour nous ! Nous avons donc laissé tomber l’idée du camping et sommes retournés à notre plan initial : rester sur cette aire aujourd’hui.
En faisant le plein de provisions dans un Intermarché, nous avons rempli notre réfrigérateur à tel point qu’il n’y a plus de place pour le moindre brin d’air ! Nous avons entendu parler d’un blocage des stations-service ici en France, et comme cette boutique propose le diesel le moins cher que nous ayons vu depuis des semaines, nous avons fait le plein. En rentrant à travers le parking, nous avons remarqué quelques autocollants Crit-Air sur les pare-brise des voitures. Ces autocollants indiquent la relativité de la nouveauté (et de la propreté) du moteur d’un véhicule. Ils sont nécessaires pour conduire à Grenoble et dans plusieurs autres villes françaises. Certaines grandes régions de France peuvent également déclarer temporairement que seuls les véhicules avec certains niveaux d’autocollants Crit’Air peuvent circuler (les autoroutes sont exemptées de la zone permanente autour de Grenoble, mais pas de la zone temporaire, vous me suivez ?). Nous, les étrangers, sommes censés vérifier chaque soir sur Internet si nous pouvons conduire légalement le lendemain (non, nous ne le faisons pas, cela semble irréalisable). Étant donné que la grande majorité des voitures ne sont pas équipées de ces autocollants, même dans les régions où des restrictions temporaires peuvent être imposées, nous pouvons supposer que les contrôles n’ont pas été très fréquents. Nous n’avons pas d’autocollant – nous en prendrons un lorsque nous rentrerons chez nous – et nous éviterons simplement de conduire à Grenoble.
Voilà, c’est tout ! Nous avons vraiment apprécié le Vercors, les sentiers, les routes, les falaises, les montagnes enneigées, l’air frais, le chant des oiseaux, les villages alpins, l’histoire et la vitalité de cet endroit. Nous avons été accueillis avec des aires de stationnement gratuites, des places de parking dédiées aux camping-cars et des offices de tourisme toujours prêts à nous aider. Que demander de plus ? C’était fantastique, il suffit simplement d’éviter la route D531 !
Amicalement, Jay
