La dysphasie est un trouble de la parole qui affecte la communication verbale chez les enfants. Il s’agit d’un dysfonctionnement neurologique qui peut être partiellement traité grâce à l’orthophonie. Dans cet article, nous découvrirons les différentes formes de dysphasie, les symptômes associés, ainsi que les méthodes de prise en charge.
Définition de la dysphasie
La dysphasie est un trouble structurel primaire du langage oral. Contrairement aux troubles fonctionnels qui sont réversibles, la dysphasie est congénitale et durable. Elle se caractérise par un déficit spécifique dans le domaine langagier, sans atteinte des autres fonctions cognitives. En France, environ 2 % de la population est touchée, principalement les garçons.
Symptômes généraux de la dysphasie
La dysphasie se manifeste à travers trois grandes modalités, chacune présentant ses propres symptômes. La dysphasie expressive se caractérise par une altération de l’expression orale, avec des paroles incompréhensibles, des mots isolés et un discours télégraphique. La dysphasie réceptive se traduit par une compréhension partielle du message oral, des difficultés à trouver les mots justes, un discours incohérent et de grandes difficultés à écrire. Enfin, la dysphasie syntaxique se manifeste par une altération de l’organisation grammaticale de la phrase, avec une mauvaise structuration des phrases, un manque de mot et un style télégraphique.
Différentes formes de dysphasie
Il existe plusieurs formes de dysphasie, notamment la dysphasie phonologico-syntaxique, la dysphasie lexico-sémantique, la dysphasie sémantico-pragmatique, la dysphasie phonologique et la dysphasie réceptive ou par agnosie verbale.
La dysphasie phonologico-syntaxique est la forme la plus fréquente et se caractérise par des troubles de l’expression orale, des difficultés à prononcer les sons, des mots incompréhensibles jusqu’à l’âge de 7 ans, des associations aléatoires de mots dans la phrase, un manque du mot et parfois une agnosie verbale.
La dysphasie lexico-sémantique se manifeste par des difficultés à trouver les mots, des troubles de la compréhension du langage oral et écrit, un apprentissage de l’écrit laborieux, des difficultés à dénommer, élaborer un récit et le commenter. On distingue également la dysphasie anomique dyssyntaxique et la dysphasie anomique normosyntaxique, qui présentent des caractéristiques similaires, mais avec une meilleure maîtrise de la syntaxe et de la phonologie pour cette dernière.
La dysphasie sémantico-pragmatique se caractérise par un langage peu informatif, un discours inadapté au contexte, des troubles de compréhension dans divers domaines et des troubles associés tels que des difficultés à comprendre les notions abstraites, à s’orienter dans l’espace et dans le temps, des troubles de la planification, de l’attention et de la mémoire verbale.
La dysphasie phonologique se traduit par une expression altérée par une déformation des phonèmes, des difficultés à prévoir les phonèmes, des difficultés à enchaîner les gestes et les séquences. En revanche, la compréhension est relativement normale et la syntaxe potentiellement correcte.
Enfin, la dysphasie réceptive ou par agnosie verbale est une forme grave de dysphasie qui se caractérise par une incapacité à reconnaître les sons du langage malgré une audition normale, une parole réduite voire absente, un vocabulaire pauvre et des troubles émotionnels.
Caractéristiques de l’enfant dysphasique
Quelle que soit le type de dysphasie, les enfants dysphasiques rencontrent généralement des difficultés d’apprentissage de l’écrit, de l’expression orale et de la compréhension. Contrairement à certaines idées reçues, ces difficultés ne sont pas liées à des problèmes physiques, un manque d’intelligence, un déficit sensoriel, des troubles du comportement ou une carence affective.
Le comportement de l’enfant dysphasique est également caractéristique, avec un babillement tardif, des sons non mélodieux, une absence de réaction aux bruits et à la voix, un manque d’intérêt pour les autres, un regard évitant, des postures anormales, une passivité, une absence d’attirance pour les jeux et un développement retardé.
Le développement du langage chez l’enfant dysphasique est altéré, et les symptômes peuvent apparaître dès l’âge de 2 ans. Les facteurs héréditaires, les défaillances du système nerveux et les chocs physiques ou émotionnels peuvent contribuer à l’apparition de la dysphasie.
Diagnostic et prise en charge de la dysphasie
Le diagnostic de dysphasie nécessite une consultation médicale, un bilan orthophonique, un bilan psychométrique et un entretien avec la famille. Des examens complémentaires sont également nécessaires pour confirmer qu’il s’agit bien d’un trouble primaire du langage.
La prise en charge de la dysphasie repose principalement sur l’orthophonie, avec des séances régulières et intensives. En fonction des besoins de l’enfant, une consultation avec un psychologue ou un ergothérapeute peut également être recommandée. Il est important de favoriser le développement des compétences de l’enfant à travers des activités de groupe, des exercices d’orientation spatiale et temporelle, ainsi que la valorisation des réussites.
À l’école, il est essentiel que les enseignants adaptent leur langage, utilisent des gestes et des schémas, évitent l’humour et les métaphores, et proposent des activités ludiques pour faciliter l’apprentissage.
En complément de l’orthophonie, des thérapies telles que l’ostéopathie et la kinésiologie peuvent être bénéfiques chez les enfants dysphasiques, en améliorant la perception spatio-corporelle et la coordination motrice.
En conclusion, la dysphasie est un trouble complexe qui nécessite une prise en charge adaptée. Grâce à l’orthophonie et à d’autres approches thérapeutiques complémentaires, il est possible d’améliorer les compétences linguistiques et la qualité de vie des enfants dysphasiques.