L’économie circulaire est aujourd’hui au cœur des préoccupations des entreprises soucieuses de réduire leur impact environnemental. Citeo, une entreprise à mission créée par des acteurs de la grande consommation et de la distribution, se positionne comme le porte-parole de l’économie circulaire en Europe. Depuis 2016, elle accompagne les start-up les plus innovantes grâce à son accélérateur de projets à impact, le Circular Challenge. Chaque année, huit lauréats sont sélectionnés parmi 450 participants pour bénéficier d’un an d’accompagnement dans le développement de leurs initiatives d’écoconception, de tri, de collecte, de réemploi ou de recyclage des emballages ménagers et papiers.
La dernière édition de cette compétition s’est déroulée le 8 décembre au musée du Quai Branly, où les huit lauréats ont été dévoilés. Les représentants des grandes entreprises industrielles présents ont ainsi pu échanger leurs idées, leurs envies et leurs avancées en matière d’économie circulaire. Antoine Fiévet, Président de Citeo et du Groupe Bel, a souligné l’importance de s’inspirer de l’écosystème naturel pour réinventer les modèles économiques et le capitalisme.
Adopter une mentalité circulaire
La prise de conscience de l’urgence climatique et la nécessité de repenser nos modes de consommation et de production sont désormais incontestables, tant du côté des consommateurs que des industriels. Les nouveaux acteurs économiques intègrent la responsabilité environnementale et sociale au cœur de leur modèle d’affaires. C’est le cas de Cozie, une société de produits cosmétiques qui s’est lancée en 2017 avec pour objectif de proposer une distribution zéro déchet grâce au vrac et à la consigne. Une idée simple en apparence, mais qui a nécessité un travail considérable pour mettre en place un réseau logistique inversé et de nettoyage des récipients, tout en restant économiquement viable. Aujourd’hui, Cozie accompagne d’autres entreprises du secteur dans leur transition vers la consigne en leur fournissant des conseils et des solutions opérationnelles pour réduire les coûts.
Les grands noms de l’industrie française ne sont pas en reste et intègrent l’économie circulaire comme une composante essentielle de leurs actions en faveur du développement durable. Hennessy par exemple réutilise les déchets agricoles pour générer l’énergie nécessaire à ses distilleries. L’Oréal, de son côté, supprime les matériaux perturbateurs de tri sur ses emballages pour faciliter leur réutilisation. Bouygues, quant à lui, crée des stocks de matériaux issus de la déconstruction pour favoriser leur réemploi. Les start-up sont également très impliquées, à l’image de “Again”, qui ambitionne de mettre en place un réseau de nettoyage de l’emballage de grande consommation pour le rendre réutilisable. Aujourd’hui, deux centres de traitement de “clean cells” existent à Londres et “Again” souhaite en ouvrir des centaines.
Accélérer le modèle vertueux
Malgré les progrès réalisés, il reste beaucoup à faire, notamment dans le secteur du bâtiment. Fabrice Bonnifet, Directeur du développement durable et QSE du Groupe Bouygues, souligne que le secteur génère 42 millions de tonnes de déchets par an et que seulement 60% d’entre eux sont recyclés. Le réemploi, qui concerne actuellement moins de 1% des produits issus de la déconstruction, doit être renforcé. Pour cela, Fabrice Bonnifet appelle à une plus grande régulation et estime qu’il faut des contraintes pour accélérer la transition vers une économie circulaire.
Des entreprises plus performantes grâce à l’économie circulaire
L’économie circulaire présente également des avantages économiques indéniables. Arnaud Lancelot, fondateur de Cozie, souligne que les systèmes de consigne et de vrac ne sont pas soumis aux fluctuations des prix des matières premières et ne dépendent pas de leur disponibilité. Cette stabilité économique motive des start-up comme Bocoloco, qui accompagne les marques dans la mise en place de la consigne dans les grandes surfaces.
Sandrine Sommer, Chief Sustainability Officer de Moët Hennessy, insiste sur la transformation structurelle impulsée par l’approche circulaire. Elle souligne que cela amène les entreprises à se réinventer et à stimuler la créativité de leurs collaborateurs. Pour illustrer cette démarche, elle évoque le développement d’une nouvelle bouteille de vin rosé utilisant moins de verre, mais qui se distingue par son apparence unique.
L’économie circulaire est donc un vecteur de progrès tant pour les entreprises que pour leurs collaborateurs, les consommateurs et la planète dans son ensemble. Visionnez le replay de la finale du Circular Challenge Citeo pour découvrir les projets innovants portés par ces entreprises engagées dans la transition vers une économie plus circulaire.