L’énergie solaire, le stockage électrique et maintenant la voiture électrique. EDF, l’un des plus grands fournisseurs d’électricité en France, mise sur ce nouvel essor pour maintenir sa position dominante. Jean-Bernard Lévy, le PDG de l’entreprise, a annoncé lors d’une conférence de presse que le groupe prévoit de devenir le leader européen dans le domaine de la mobilité électrique d’ici 2022.
La voiture électrique est considérée comme une solution incontournable pour réduire les émissions de CO2, responsables du changement climatique. EDF prévoit une explosion des ventes de véhicules électriques, passant de 300 000 en 2017 à 4 millions en 2025, puis près de 10 millions en 2030 dans les quatre principaux marchés européens : la France, le Royaume-Uni, l’Italie et la Belgique.
Pour atteindre cet objectif ambitieux, EDF a noué des partenariats avec des constructeurs automobiles tels que Renault, Nissan, Toyota et Valéo. L’entreprise prévoit de déployer 75 000 bornes de recharge appartenant à EDF d’ici 2022, ainsi que d’offrir l’accès à 250 000 bornes installées par d’autres opérateurs grâce à un “pass interopérable”. EDF deviendrait ainsi le premier exploitant de bornes de recharge en France et dans les autres pays visés.
En plus des bornes de recharge, EDF cherche également à développer des technologies de “smart charging”. Ces technologies permettront aux voitures électriques de devenir des “batteries sur roues” en fournissant de l’électricité stockée au réseau lorsque cela sera nécessaire. À terme, un million de véhicules électriques connectés pourraient fournir jusqu’à 2GW d’électricité.
Cette annonce d’EDF intervient à un moment opportun, juste avant la présentation par le gouvernement français de sa Politique pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui décidera de la transition vers un mix énergétique composé à 50% d’énergie nucléaire et renouvelable. En jouant sur sa capacité à fournir une électricité décarbonée, EDF espère préserver une grande partie de son parc nucléaire.
Il est clair qu’EDF considère l’énergie nucléaire comme l’un des meilleurs moyens de lutter contre le changement climatique, aux côtés des énergies renouvelables. Le groupe est confiant quant à l’avenir du nucléaire en France, bien qu’il n’ait pas donné de chiffres sur les investissements liés à ce plan de mobilité électrique.
Rendez-vous fin octobre pour savoir quelle sera la décision finale du gouvernement français. En attendant, EDF continue de jouer le rôle du gentil géant vert, fournisseur d’électricité décarbonée pour la prochaine révolution du transport propre.