L’électromobilité connaît une croissance fulgurante en France, avec une augmentation de +61% des immatriculations de véhicules électriques et hybrides rechargeables entre mai 2019 et mai 2020. Cette tendance reflète à la fois l’essor des modes de transport électrifiés et l’importance croissante de l’infrastructure associée. Dans ce contexte, les constructeurs automobiles doivent adapter leurs stratégies pour relever les défis de l’électromobilité.
Réduire les coûts de production
L’un des enjeux majeurs pour les constructeurs est de réduire les coûts de production des véhicules hybrides et électriques. Selon le MIT, l’écart actuel entre les coûts de fabrication de ces véhicules et ceux des véhicules à moteur à combustion est d’environ 10 000 $ par véhicule. Pour y parvenir, les constructeurs utilisent plusieurs approches :
- Ils augmentent leurs capacités de production pour réaliser des économies d’échelle. Par exemple, Volkswagen transforme son usine d’Emden en Allemagne pour y produire des véhicules électriques et délocalise une partie de sa production de véhicules traditionnels pour libérer des capacités de production.
- Ils investissent massivement en recherche et développement pour optimiser la fabrication des véhicules électriques, améliorer l’autonomie et le temps de recharge des batteries. Les investissements totaux dans l’électromobilité s’élèvent à 300 milliards de dollars, avec Volkswagen, Daimler et Hyundai/Kia en tête des investisseurs.
Développer et renforcer la coopétition
Face aux besoins importants en investissements, les constructeurs automobiles multiplient les partenariats pour mutualiser les savoirs et les dépenses. Ils forment des alliances, partagent leur R&D et créent des joint-ventures pour accéder à de nouveaux marchés géographiques. Ils n’hésitent pas non plus à acquérir des startups innovantes dans le domaine de l’électromobilité.
Par exemple, Volkswagen a accordé à Ford l’accès à sa plateforme modulable de construction de voitures électriques afin d’augmenter les rythmes de production et réaliser des économies d’échelle. L’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a créé un fonds de capital-risque pour soutenir des startups innovantes dans le domaine de l’électromobilité.
Développer l’écosystème de l’électromobilité
Les constructeurs automobiles anticipent une transformation complète de leur modèle économique dans les prochaines années. Pour faire face à cette évolution, ils diversifient leurs activités et proposent de nouveaux produits et services liés à la mobilité.
Ils adoptent une vision servicielle de la mobilité en s’intégrant dans l’écosystème du MaaS (Mobility as a Service). Certains se positionnent sur de nouveaux segments de marché tels que l’autopartage et les VTC. Par exemple, Renault a créé Zity, une plateforme d’autopartage de voitures électriques, et a racheté Marcel, une startup proposant des VTC électriques.
Les constructeurs automobiles participent également à la construction de l’infrastructure de l’électromobilité, notamment en installant des bornes de recharge. Par exemple, Nissan a conclu un partenariat avec EDF pour développer les bornes de recharge électriques domestiques. De plus, ils exploitent les technologies disponibles, comme les applications de services pour leurs clients.
En résumé, les constructeurs automobiles se réinventent pour faire face aux bouleversements du marché de la mobilité. Ils recourent à différents partenariats coopératifs et diversifient leurs activités pour rester à la pointe de l’innovation. Cette transition vers l’électromobilité marque une véritable révolution dans le secteur de l’automobile.
