Il ne fait aucun doute qu’Elon Musk est connu pour ses excentricités. Mais cette fois-ci, le fantasque PDG du constructeur américain Tesla a fait sensation lors de la conférence de presse qui s’est tenue hier soir au nouveau siège de l’entreprise à Austin, au Texas. Cette annonce a suscité de nombreuses réactions dans la salle.
Un choix surprenant mais réfléchi
Elon Musk a annoncé que Tesla commencera à produire des voitures thermiques d’ici le début de l’année 2024. Plus précisément, il s’agit de véhicules hybrides rechargeables. Selon lui, c’est la seule façon de garantir la rentabilité de la marque. Il va à l’encontre de l’industrie automobile qui se dirige de plus en plus vers les voitures électriques, domaine dans lequel Tesla a fait sa renommée.
Une démonstration convaincante
La démonstration présentée par Elon Musk aux journalistes présents semble objectivement tenir la route. “Nous maîtrisons évidemment la technologie des batteries et des moteurs électriques, et nous avons même une longueur d’avance sur nos concurrents. La partie hybride rechargeable n’est donc pas un problème pour nous”, a-t-il affirmé. “Nos châssis sont parmi les meilleurs du marché, et notre niveau technologique est parmi les plus avancés, notamment grâce à notre système Autopilot. En fait, la seule chose que nous ne maîtrisons pas, c’est le moteur thermique”.
Ainsi, Tesla utiliserait ses moteurs électriques, mais avec une puissance réduite, ainsi que la même technologie que celle utilisée dans ses batteries actuelles (version 4680, produite par Panasonic), mais sous une forme plus compacte et d’une capacité inférieure (25 kWh selon la présentation).
Elon Musk évoque également un partenariat avec Ford pour la partie thermique. Ford lui fournira des moteurs quatre cylindres EcoBoost 2.3 de 290 ch (utilisés dans la Mustang) et des moteurs V6 turbo de 3.0 litres (utilisés dans l’Explorer et déjà hybridés à 457 ch). La partie hybride de ce dernier serait remplacée par des éléments Tesla.
Des voitures plus rentables et un modèle à 25 000 dollars ?
Les futurs modèles, qui pourraient avoir une marque différente des modèles électriques de Tesla (comme Ioniq chez Hyundai ou ID chez Volkswagen), seront bien sûr conçus pour être rechargés sur les superchargeurs de la marque, moyennant un coût légèrement supérieur au kilowatt-heure, en plus de la recharge à domicile. Cependant, cela générera déjà des revenus supplémentaires.
Et malgré un prix d’achat inférieur, la rentabilité de chaque modèle serait augmentée, ce qui permettrait de réduire les prix et de proposer enfin un modèle Tesla à 25 000 dollars, une promesse faite depuis des années. Elon Musk affirme que cela est pragmatique : “Nos modèles utilisent une batterie dont le coût varie entre 15 000 et 30 000 dollars selon le modèle et la puissance. Or, le prix d’un moteur fourni par Ford en gros est d’environ 4 300 dollars, boîte de vitesses incluse. Même si nous gardons une petite batterie hybride et un ou deux moteurs électriques, cela nous coûtera beaucoup moins cher à produire. Même en proposant des prix inférieurs à ceux des modèles Model 3, S, X ou Y, nous générerons plus de liquidités”. Il ajoute également : “Il faut rester réaliste, le marché des véhicules électriques ne représente que 4% aux États-Unis, malgré nos efforts et ceux des autres constructeurs. Même en Europe, il ne représente que 10% environ, et dans certains pays, c’est même 0%. Tesla ne peut plus se permettre de se priver du marché des véhicules thermiques”.
Face à une question d’un journaliste demandant des détails plus précis sur les modèles à venir, Elon a quelque peu esquivé la question et a évoqué le 1er avril 2023 comme date de communication de plus amples informations sur trois modèles : une berline compacte, une familiale et un SUV compact.
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