Mesure phare de protection du pouvoir d’achat des Français, le bouclier tarifaire, mis en place par le gouvernement en octobre dernier, a été prolongé jusqu’à la fin de l’année. Cependant, malgré cette mesure, certains Français constatent une augmentation de leur facture de gaz. Comment est-ce possible ? En réalité, cela dépend du type de contrat souscrit.
Une hausse de 22%
C’est une mauvaise surprise pour Chloé. En consultant son courrier, elle découvre que sa facture de gaz pour l’année 2022-2023 a augmenté : 180 euros par mois, contre 148 euros l’année précédente. Une hausse de 22% qu’elle ne parvient pas à comprendre. Même si sa consommation a diminué, elle paie plus. Elle avait pourtant essayé d’anticiper les augmentations, mais cela n’a pas suffi. En janvier, elle avait reçu un mail l’avertissant de l’augmentation des tarifs, mais elle ne l’avait pas ouvert. En bas de son contrat se trouve l’explication : Chloé a souscrit une offre indexée sur le tarif réglementé du gaz, fixé par les pouvoirs publics.
Un bouclier qui ne protège pas
Malheureusement, son abonnement n’est pas protégé par le bouclier tarifaire. Le fournisseur est autorisé à envoyer un courrier informant qu’il va modifier ses tarifs. Si, dans un mois, le client n’a pas résilié son abonnement et que l’énergie a été consommée, les nouvelles tarifications seront appliquées. Les Français qui ont souscrit une offre indexée sur les prix du marché ne bénéficient pas non plus d’un gel des prix. Si le marché augmente de plus de 50%, ils devront payer 50% de plus. Le spécialiste Jean-Baptiste Hecquet confirme : “Vous ne pouvez absolument rien faire concernant le contrat que vous avez signé, et le bouclier tarifaire ne vous protège pas du tout.” En somme, près de huit millions de Français pourraient voir leur facture augmenter malgré le gel des prix.
Une évolution des prix liée à la Russie
Le prix du gaz a atteint un niveau historique de 295 euros le mégawattheure lundi dernier. Cette hausse est due à l’incertitude qui entoure les approvisionnements en gaz, en particulier avec l’arrêt du pipeline North Stream 1 pour maintenance. L’économiste Christian de Boissieu soulève une question cruciale : “À partir de début septembre, que va-t-il se passer ? Les Russes vont-ils continuer à fermer les robinets de North Stream 1, comme prévu pendant trois jours ? Ou vont-ils les rouvrir, et dans quelle mesure ?” Selon lui, l’évolution des prix du gaz au niveau mondial, en Europe et donc en France, dépendra en grande partie de cette décision politique, dans le contexte de l’affrontement en Ukraine.
En conclusion, bien que le bouclier tarifaire ait été prolongé pour protéger le pouvoir d’achat des Français, certains contrats ne sont pas couverts par cette mesure. Les prix élevés du gaz, en raison de l’incertitude des approvisionnements et de la situation géopolitique, peuvent entraîner une augmentation des factures malgré le gel des prix. Il est essentiel d’être conscient du type de contrat souscrit pour éviter les mauvaises surprises.