Enquête : Les ménages modestes face à la transition vers les voitures électriques

Enquête : Ménages modestes et passage à la voiture électrique

Enquête : Ménages modestes et passage à la voiture électrique

Une récente enquête menée par OpinionWay pour le compte d’Aramis Auto met en lumière les réticences des ménages modestes français à adopter la voiture électrique, même si elles sont concernées par les Zones à Faibles Émissions (ZFE).

Le panel

Avec une baisse des budgets automobiles, des voitures électriques encore difficilement abordables et des coûts de recharge élevés pour ceux qui n’ont pas accès à une prise personnelle, les foyers modestes sont de plus en plus confrontés aux restrictions de circulation imposées aux véhicules thermiques et à l’interdiction de leur vente en neuf à terme.

OpinionWay s’est appuyé sur un échantillon de mille ouvriers (43 %) et employés (57 %) propriétaires d’au moins une voiture et conduisant au moins une fois par semaine (73 % tous les jours ou presque). La majorité (38 %) a déclaré des revenus mensuels nets inférieurs à 2 000 euros pour le foyer, tandis que 31 % des sondés ont indiqué recevoir plus de 3 000 euros. Les 26 % restants se situent entre ces deux tranches de revenus.

Sondage sur les ménages modestes et les voitures électriques

Parmi les participants, 51 % étaient des femmes et 49 % des hommes, répartis en quatre tranches d’âge : 18-24 ans (13 %), 25-34 ans (23 %), 35-49 ans (37 %) et plus de 50 ans (27 %). Ils résidaient en milieu rural (25 %) ou en région parisienne (14 %), tandis que 19 %, 14 % et 28 % résidaient respectivement dans des communes de 2 000 à 19 999 habitants, de 20 000 à 99 999 habitants, et dans des zones plus densément peuplées.

Les vignettes Crit’Air

La classification Crit’Air ne semble pas intéresser particulièrement les ménages modestes, avec 42 % des sondés déclarant ne pas connaître le statut de leur véhicule. Cependant, 12 % savent posséder un véhicule classé Crit’Air 4 ou 5, qui devient indésirable avec la mise en place des ZFE.

Parmi ces personnes, 36 % prévoient de continuer à utiliser leur ancien véhicule, 21 % envisagent de passer à l’électrique ou à l’hybride, et 22 % réfléchissent à changer de mode de transport. Les 21 % restants déclarent qu’ils renonceraient tout simplement à se déplacer. Actuellement, 15 % des sondés peuvent circuler partout avec leur véhicule (Crit’Air 1), tandis que 15 % sont classés Crit’Air 2, 11 % Crit’Air 3 et 5 % disposent de la vignette verte des véhicules électriques.

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Sondage sur les ménages modestes et les voitures électriques

Les disparités se font particulièrement ressentir en ce qui concerne les véhicules électriques. Notamment entre les hommes (6 % sont équipés de véhicules électriques) et les femmes (3 %), ainsi qu’en fonction de l’âge. Les véhicules électriques sont plus présents parmi les jeunes de 18 à 24 ans, avec un taux de 12 %, tandis que pour les autres tranches d’âge, ce taux ne dépasse pas 5 %. On retrouve également un taux de 12 % chez les habitants d’Île-de-France, contre 4 % dans le reste du pays.

Les Zones à Faibles Émissions (ZFE)

Bien que 83 % des personnes interrogées estiment que la mise en place des ZFE va entraîner le renouvellement forcé du parc automobile des résidents urbains, 73 % pensent que cela représentera davantage de contraintes pour les automobilistes que d’avantages pour l’environnement, et même 39 % jugent que cette mesure sera inefficace pour réduire la pollution en milieu urbain.

Sondage sur les ménages modestes et les voitures électriques

Les 18-24 ans se distinguent encore une fois en estimant à 72 % que les restrictions seront efficaces, contre seulement 45 % chez les plus de 50 ans. Les résidents de la région parisienne (57 %) sont moins convaincus que les habitants des communes d’au moins 100 000 habitants en province (65 %).

Les véhicules reconditionnés

L’enquête aborde ensuite la question des véhicules d’occasion reconditionnés. Aramis Auto se présente comme le pionnier français dans le domaine depuis 2014. Selon les rédacteurs de l’enquête, 63 % des personnes interrogées pensent qu’un tel véhicule aurait un meilleur impact sur l’environnement que l’achat d’un véhicule neuf.

Cependant, cette comparaison reste floue. Dans quelles catégories Crit’Air se situent les modèles reconditionnés ? Comment se positionnent-ils par rapport aux voitures électriques neuves ou aux conversions de véhicules à batterie ? Cette partie de l’enquête n’est pas convaincante, principalement en raison du manque de développement et de l’accent mis sur les intérêts commerciaux du commanditaire de l’enquête.

Sondage sur les ménages modestes et les voitures électriques

Permettent-ils aux véhicules de bénéficier d’un meilleur classement Crit’Air ? Sont-ils équipés d’un système de dépollution plus performant que celui d’origine ? A priori, non. Alors pourquoi envisager de leur accorder une autorisation spéciale pour circuler dans les ZFE ? Par exemple, une conversion au GNV/bioGNV permettrait de concilier bloc thermique et respect de l’environnement. À partir de là, les questions posées au panel concernant la reconditionnement à l’identique perdent de leur pertinence en ce qui concerne l’aspect environnemental.

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Changement de véhicule

Constatant une augmentation par rapport à la précédente enquête, les ménages modestes expriment toujours leur préférence pour des modèles thermiques en cas de changement de voiture : 30 % optent pour un diesel, autant pour l’essence, et seulement 5 % considèrent une motorisation alternative telle que le GPL, le GNV ou le superéthanol. Les véhicules hybrides simples sont en retrait, avec seulement 9 % des sondés envisageant cette option, contre 14 % pour les hybrides rechargeables et 12 % pour les véhicules électriques.

Ces derniers sont plus populaires auprès des hommes (15 %) que des femmes (8 %), probablement en raison de préoccupations plus importantes liées à la recharge. Les 18-24 ans et les 25-34 ans sont respectivement 20 % et 17 % à opter pour l’électrique, tandis que ce chiffre tombe à 8 % pour les plus de ces tranches d’âge.

Sondage sur les ménages modestes et les voitures électriques

Les habitants de la région parisienne (18 %) et les résidents ruraux (14 %) se montrent plus enclins à choisir un véhicule électrique que ceux des communes de 2 000 à 99 000 habitants (entre 7 % et 8 %). Dans les communes densément peuplées, ce taux atteint 11 %. Les Franciliens sont encore 31 % à préférer le diesel, énergie privilégiée par cette population selon le sondage OpinionWay.

Budget

L’institut a calculé un budget mensuel moyen de 262 euros (de 219 euros en milieu rural à 358 euros en région parisienne) allouable pour l’achat d’une nouvelle voiture. Cependant, cette moyenne cache des situations très disparates. Notamment, 10 % des personnes interrogées déclarent ne pouvoir consacrer aucun budget à un tel projet, contre 29 % pour la tranche de 101 à 200 euros.

Deux tranches représentent 19 % des sondés : jusqu’à 100 euros et de 201 à 300 euros. Seuls 13 % peuvent consacrer plus de 300 euros à cet achat. Beaucoup auront donc du mal à acquérir un véhicule électrique en l’absence d’offres adaptées sur le marché. Ils sont d’ailleurs 73 % à en être conscients, bien qu’ils sachent qu’il existe des aides à l’achat.

Sondage sur les ménages modestes et les voitures électriques

Ils avouent également à 70 % trouver les démarches à effectuer trop complexes et à 74 % se sentir un peu perdus entre les propositions des constructeurs et les mesures incitatives des pouvoirs publics. C’est pourquoi 79 % d’entre eux souhaitent que les subventions nationales pour la transition énergétique s’appliquent à d’autres modèles que les seuls véhicules électriques. De plus, seuls 42 % des sondés pensent que la location à 100 euros par mois pourrait les encourager à devenir électromobilistes.

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Voitures chinoises

En ce qui concerne les aides des pouvoirs publics, 63 % des personnes interrogées ne souhaitent pas qu’elles s’appliquent aux voitures de luxe et aux gros SUV, et 60 % estiment qu’elles ne devraient pas être accordées aux modèles équipés d’une batterie chinoise représentant au moins 40 % du prix du véhicule complet.

À noter que 70 % des sondés estiment que les voitures chinoises représentent une menace pour les marques européennes, notamment françaises. Par conséquent, ils sont presque autant (68 %) à considérer cela comme une aberration pour la planète et l’emploi en France. Les sondés rejettent également l’idée que les voitures chinoises sont un moyen de se démarquer des autres automobilistes (52 %) et pensent qu’elles ne sont pas plus fiables (57 %).

Sondage sur les ménages modestes et les voitures électriques

Cependant, 55 % des sondés estiment que les voitures chinoises offrent un bon rapport qualité-prix lors de l’achat d’un nouveau véhicule, et 52 % pensent qu’elles constituent une solution économique pour passer à l’électrique.

Les obstacles à l’achat d’un véhicule électrique

Ces dix dernières années, les trois principaux obstacles à l’adoption des véhicules électriques sont le prix d’achat (61 % selon ce sondage), l’autonomie (52 %) et l’accès à la recharge (39 %). Cependant, ce dernier est désormais dépassé par la durée de vie des batteries (43 %) et, surtout, le coût de la recharge électrique (40 %).

L’augmentation des tarifs sur les réseaux de recharge publics commence déjà à exercer un effet dissuasif puissant dans de nombreux départements. À plus de 0,40 euro le kilowattheure, sans compter les pénalités qui ne sont pas toujours évitables pour une recharge de 7 ou 11 kW (voire moins si deux voitures sont branchées en même temps), cela devient trop cher. Surtout pour les ménages qui devraient déjà faire de gros efforts pour acquérir un véhicule électrique.

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Parmi les autres obstacles évoqués figurent la fréquence des recharges (39 %), les doutes concernant l’impact environnemental (33 %), la technologie pas encore suffisamment mature (26 %), et l’attachement au bruit du moteur thermique (11 %).