Les similitudes entre la nouvelle MG4 et la Renault Mégane E-Tech sont nombreuses. Toutes deux reposent sur une plate-forme entièrement électrique, offrent une autonomie WLTP de plus de 400 km, une batterie de 60 kWh, un design à forte personnalité, un gabarit compact et une note de cinq étoiles au test de sécurité Euro NCAP. Pourtant, ces deux modèles ont des origines bien distinctes. La Mégane incarne les nouvelles ambitions électriques de Renault, arborant fièrement le label “made in France”. Quant à la MG, elle est le fer de lance d’une offensive chinoise qui déploie des moyens financiers considérables pour séduire le public européen en misant sur l’électromobilité.
Propriété du géant chinois SAIC (Shanghai Automotive Industry Corporation), qui se positionne comme le deuxième plus grand constructeur de voitures électriques au monde, la marque MG affiche de grandes ambitions sur notre continent, avec dix modèles prévus d’ici 2025. Son développement en France est rapide, avec déjà 142 points de vente et plus de 13 000 immatriculations prévues pour l’année 2022. La compacte MG4 ne fait pas que se démarquer visuellement avec son allure agressive, elle se veut également percutante sur le plan commercial.
Pas moins de 11 500 € séparent la MG4 de la Mégane, soit une différence de près de 25 % pour des performances similaires, du moins sur le papier ! La question qui se pose est de savoir si la MG4 est réellement équivalente à sa concurrente ou si elle est simplement moins chère… mais aussi moins performante. Nous aurions pu choisir la version d’entrée de gamme de la Mégane E-Tech, plus proche en termes de prix, pour la confronter à la version haut de gamme de la MG4. Cependant, nous avons préféré sélectionner deux versions comparables en termes de puissance, de performances et de capacité de batterie, ainsi qu’un équipement complet. Ce duel s’annonce passionnant à plus d’un titre.
Au volant des MG4 et Mégane E-Tech
Si les précédents modèles MG ne brillaient pas par leurs performances dynamiques, la nouvelle plate-forme appelée MSP change la donne. Avec son moteur arrière, la MG4 se révèle être une propulsion très agréable à conduire, avec un comportement rassurant et même amusant si on le souhaite. Elle se montre moins rigide dans ses mouvements qu’une Volkswagen iD.3 par exemple. La MG4 est également conçue pour des puissances bien plus élevées, y compris une future version dotée de deux moteurs, de quatre roues motrices et offrant plus de 400 ch. Son couple, bien qu’inférieur à celui de la Mégane (250 Nm contre 300 Nm), est délivré de manière plus soudaine. Cela se traduit par une sensation de performance accrue lors des accélérations. Cependant, la Mégane se montre plus agile, précise et légère au volant.
En termes de confort, la Renault l’emporte également, malgré ses grandes jantes de 20 pouces, grâce à des suspensions offrant une meilleure filtration des irrégularités de la route. Le confort de la MG4 reste de bon niveau, mais il est légèrement moins feutré et le moteur se fait davantage entendre à basse vitesse. La MG4 se distingue par une sensation de freinage plus doux, tandis que la Mégane se montre moins facile à doser en raison de l’attaque plus prononcée de la pédale. Les réglages de régénération sont plus aisés sur la Mégane, qui dispose de palettes au volant, mais il est également possible de programmer une commande au volant pour le faire sur la MG4. Les deux voitures offrent plusieurs niveaux de ralentissement, mais aucune ne propose une conduite à une pédale permettant un arrêt complet.
En matière d’aides à la conduite, la MG4 marque nettement le pas. En mode régulateur adaptatif simple, la voiture chinoise présente des à-coups prononcés. Mais cela n’est rien comparé à ses performances en conduite semi-autonome, qui sont tout simplement déplorables. La MG4 a du mal à maintenir sa trajectoire, voire sort de façon surprenante de sa voie. Il est recommandé de l’éviter en attendant une mise à jour salvatrice, assurée par les représentants de la marque. La Mégane, quant à elle, se montre beaucoup plus mature dans ce domaine, offrant une expérience semi-autonome sereine et adaptée à la conduite sur autoroute.
Autonomie et temps de recharge de la MG4 et de la Mégane E-Tech
Nos deux concurrentes du jour sont équipées de batteries d’une épaisseur similaire de 11 cm et offrent des capacités proches : environ 60 kWh utiles et un peu plus de 400 km d’autonomie officielle selon le cycle WLTP. Elles se situent à peu près sur un pied d’égalité dans ce domaine, d’autant plus que leur consommation mixte tourne autour de 20 kWh/100 km toutes les deux. Cela leur permet de garantir une autonomie réelle d’environ 300 km.
Leur capacité de recharge rapide en courant continu (DC) est également très similaire, avec 135 kW pour la MG4 et 130 kW pour la Mégane. Il faut environ une demi-heure pour passer de 10 à 80 % de charge. La différence entre elles se situe dans l’absence, pour le moment, d’un planificateur d’itinéraires intégrant la recharge sur la MG4. Cela nécessite donc une planification manuelle de la recharge rapide. En ce qui concerne la recharge en courant alternatif (AC), la Mégane prend le dessus grâce à sa version Optimum Charge, qui propose un chargeur embarqué de 22 kW. Sa concurrente n’offre que la moitié de cette capacité. Cela se révèle très pratique pour les recharges d’appoint en dehors des grands axes.
À bord
Si l’extérieur de la MG4 se distingue par son apparence spectaculaire, l’habitacle est plutôt sobre, voire triste. Les plastiques uniformément noirs, les assemblages corrects mais les revêtements basiques ainsi que les surfaces lisses sensibles aux traces de doigts et aux rayures donnent une impression d’économie. En revanche, l’intérieur de la Renault apparaît immédiatement chaleureux, sophistiqué et high-tech tout en restant facile à utiliser. La compacte française se montre bien plus flatteuse et soigne les détails de finition, tels que les commandes et l’éclairage d’ambiance.
La différence entre la MG4 et la Mégane est encore plus flagrante au niveau des interfaces multimédia et des écrans. Le système d’infodivertissement central de la MG4 se contente d’un écran plus petit qui manque cruellement de réactivité. De plus, ses affichages sont moins lisibles et ses menus moins intuitifs, avec une ergonomie complexe. Il est difficile de rivaliser avec le remarquable système Renault développé avec Google Automotive, qui intègre Google Maps et désormais Waze. Bien entendu, la MG4 propose Android Auto pour refléter l’écran de son smartphone, tandis que l’Apple CarPlay est disponible dès le départ (Android arrivera ultérieurement). La Mégane dispose d’un système d’infodivertissement de référence qui relègue toute la concurrence, y compris la MG4, loin derrière.
Heureusement, la marque chinoise prévoit plusieurs mises à jour afin d’améliorer l’ergonomie, les aides à la conduite et même le chauffage, qui ne fonctionnait pas lors de notre essai malgré la température glaciale du jour. Les menus de réglage, particulièrement agaçants à utiliser, devront également évoluer. Cet exemple souligne à la fois les aléas des voitures conçues comme des objets connectés et les avantages que cela comporte en termes d’évolution du produit.
En ce qui concerne les places arrière, l’espace proposé par les deux concurrentes est assez similaire, ce qui permet de transporter confortablement deux adultes lors de longs trajets. Un troisième passager sera mieux accueilli dans la Mégane, qui offre une assise plus moelleuse au milieu de la banquette et un plancher plat. En termes de volume de coffre, la Mégane prend également l’avantage avec un généreux espace de 440 litres, tandis que la MG4 se contente de 363 litres. Lorsque les banquettes sont rabattues, l’écart se réduit sensiblement. Aucun des deux modèles ne propose un coffre à l’avant.
Prix de la MG4 et de la Renault Mégane E-Tech
Sans surprise, la MG fabriquée en Chine prend largement l’avantage dans cette catégorie. Non seulement son prix est inférieur de 25 %, mais elle offre également un équipement plus complet de série. Cependant, cela concerne principalement les fonctions de conduite semi-autonome, qui ne sont pas convaincantes à ce stade. Pour seulement 34 990 €, la MG4 propose également une pompe à chaleur, un toit contrasté, des vitres arrière surteintées et des caméras à 360°, des équipements que la Mégane n’intègre pas dans sa liste malgré un tarif fixé à 46 500 €. Enfin, pour enfoncer le clou, MG propose une garantie rassurante de sept ans et 150 000 km, tandis que Renault se limite aux deux ans légalement requis. Les deux modèles bénéficient d’un bonus de 5 000 € en 2023.
Conclusion
La concurrence entre la MG4 et la Renault Mégane E-Tech est rude. La MG4 offre des performances dynamiques plaisantes et un rapport qualité-prix avantageux. Cependant, elle présente encore quelques lacunes en termes de confort, d’aides à la conduite et d’ergonomie. La Mégane, quant à elle, se distingue par son confort, son raffinement, son système d’infodivertissement haut de gamme et son expérience de conduite semi-autonome plus aboutie. Il s’agit d’un choix plus sûr pour les conducteurs qui privilégient le confort et les technologies avancées. Finalement, la décision dépendra des préférences individuelles de chaque conducteur et de l’importance qu’il accorde à chaque critère.
