Le défi de maintenir son statut de référence n’est pas toujours facile. Cela nécessite de constamment remettre en question sa position de leader et suscite de grandes attentes. Prenons par exemple le Nissan Qashqai. La dernière génération de ce véhicule, qui a créé le segment des crossovers et bouleversé le marché lors de son lancement en 2007, semble avoir été complètement éclipsée par des modèles plus récents et plus attrayants. Pourtant, le Qashqai a connu un succès commercial plus qu’honorable en Europe. En France, il a toutefois été rattrapé par le Peugeot 3008, qui continue de dominer largement le segment malgré ses 5 ans d’existence.
Complètement repensé, basé sur la plate-forme CMF de l’alliance Renault-Nissan et rempli de nouvelles technologies, le Qashqai 2021 espère bien regagner du terrain sur son concurrent français, qui n’a pas révolutionné ses performances lors de son récent restylage. Étant donné l’absence de boîte automatique sur le moteur 1.3 TCe 140 ch, nous avons choisi de comparer sa version unique avec transmission manuelle à l’une des versions les plus populaires du 3008, le PureTech 130 ch EAT8.
Prix du Nissan Qashqai
La gamme de motorisations du Nissan Qashqai est limitée pour le moment, avec seulement deux versions du bien connu 1.3 TCe associées à une hybridation légère 12V. La version d’entrée de gamme, le 140 ch, n’est pas disponible avec la transmission automatique, qui est réservée à la version 158 ch. De plus, elle n’a pas accès à la finition haut de gamme Tekna +. Notre modèle est donc équipé de la finition Tekna, la plus haut de gamme. Pour 35 790 €, il offre déjà une dotation très complète, comprenant la navigation, la caméra de recul, une sellerie en cuir synthétique et tissu, la conduite semi-autonome et le chargeur à induction. Les options sont relativement limitées, se résumant au pack Hiver, à la roue de secours temporaire, à la peinture métallisée et à un pack Design avec un toit panoramique. Il est important de noter que, même avec la transmission manuelle et l’hybridation légère, le véhicule est soumis à un malus écologique allant de 260 à 400 €.
Prix du Peugeot 3008
Fort de son succès, le Peugeot 3008 ne fait pas de compromis sur son prix. Dans la version GT à transmission automatique, qui est la plus demandée, il est facturé 39 100 €. Si l’on déduit le surcoût de la boîte automatique, qui s’élève à 2 050 €, la différence de tarif avec le Nissan est de 1 260 €. Ce n’est pas négligeable, même si la dotation du 3008 GT offre un équipement similaire à celui du Qashqai, avec en plus un tableau de bord numérique, une ouverture sans clé, un GPS, une conduite semi-autonome et des phares à LED. Pour bénéficier du hayon motorisé, il faut toutefois payer un supplément, et certains équipements disponibles sur le Qashqai, comme l’alerte de trafic arrière, manquent à l’appel. Il est toutefois important de noter que le SUV français propose un design plus moderne avec un toit noir contrasté, des jantes bicolores, de l’Alcantara sur les sièges, le tableau de bord et les contre-portes. Malgré la boîte EAT8, le Peugeot est soumis à un malus écologique similaire à celui du Nissan, avec une amende de 310 € prélevée par l’État sur cette version.
À conduire
Après avoir conduit le Qashqai dans sa version Xtronic, nous étions impatients de tester sa boîte manuelle. Sans la transmission à variation continue, le moteur 1.3 TCe réputé allait-il retrouver un peu de vigueur ? Malheureusement, ce n’est pas tout à fait le cas. Avec des rapports très longs, cette boîte met en évidence un temps de réponse du turbo plus marqué que sur les modèles Renault. Pour compenser, il est nécessaire de rétrograder régulièrement, d’autant plus que le Qashqai pèse 84 kg de plus que son concurrent, malgré sa transmission automatique. L’hybridation 12V n’améliore pas la situation, sa seule utilité étant d’accélérer le fonctionnement du système Stop & Start.
Heureusement, le moteur quatre cylindres conserve sa réputation de silence et de douceur de fonctionnement. Même si cette version Tekna du Qashqai n’a pas de suspension arrière multibras et est équipée de jantes de 18 pouces, elle offre néanmoins un excellent confort, déjà apprécié lors de notre premier essai. Bien qu’il ne surpasse pas le 3008 sur ce point, il s’en sort très bien malgré quelques vibrations à basse vitesse. En termes de plaisir de conduite, la différence avec le Peugeot est plus marquée. Avec une direction moins précise et un train avant moins incisif, le Qashqai ne peut rivaliser avec le maître. Cependant, on ne reproche pas à un joueur de tennis de perdre contre Nadal sur terre battue… Pour le Nissan, la partie était perdue d’avance. Heureusement, il peut se vanter d’une consommation moyenne inférieure de 0,5 l/100 km par rapport à celle de son rival. Lors de notre essai mixte, nous avons enregistré une moyenne de 6,9 l/100 km. Cela souligne une fois de plus les qualités du moteur quatre cylindres provenant de Renault.
À vivre
Si nous avons plutôt apprécié la finition Tekna + du Qashqai, la comparaison entre la version Tekna et le 3008 GT est clairement en faveur de ce dernier. Non seulement le design de la planche de bord du Peugeot traverse le temps sans problème, mais la qualité des matériaux et de l’assemblage est nettement supérieure à celle du Nissan. Ce dernier se distingue par un intérieur au style très conventionnel, avec du plastique noir laqué qui ne fait pas toujours bonne impression, et une sellerie mixte qui ne donne pas la même sensation de qualité. Avec ses inserts en Alcantara, ses touches de piano et ses touches de chrome, le Peugeot offre toujours une réelle sensation de haut de gamme. Le Qashqai se rattrape grâce à la modernité de son système multimédia embarqué, qui est beaucoup plus complet et rapide que le système PSA, désormais totalement dépassé. Il est étonnant que Peugeot n’ait pas jugé bon de le mettre à jour lors de son récent restylage !
À l’arrière, le Nissan offre nettement plus d’espace pour les jambes, ce qui a toujours été son point faible par rapport au Peugeot. Les sièges sont confortables, bien que la place centrale soit plus adaptée aux personnes de petite taille. Bien que le SUV français offre un coffre légèrement plus grand, avec seulement 16 litres de différence, cet écart n’est pas décisif. En revanche, le siège avant repliable en tablette du Peugeot est un avantage certain lorsqu’il s’agit de transporter des objets longs. Le Nissan contre-attaque avec un plancher divisé en deux parties, ce qui permet de compartimenter le coffre. Les deux véhicules font preuve d’intelligence dans ce domaine !
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