Un peu comme Audi dans les années 80/90, Kia inspire le respect avec sa montée en puissance. Arrivée sur le marché français dans les années 90 avec des modèles techniquement en retard mais peu chers, la marque coréenne a su frapper fort. Tout d’abord avec son joli SUV Sportage, puis surtout avec sa compacte Cee’d, apparue en 2006. Développée en Europe, elle offrait de très bonnes qualités routières et surtout, une incroyable garantie de 7 ans ou 150 000 km ! Depuis, le constructeur coréen a lancé une grande offensive en matière d’électrification des véhicules, proposant des voitures fonctionnant uniquement sur batterie ou avec une motorisation hybride, en plus des modèles thermiques.
Aujourd’hui, la Ceed, qui a perdu son apostrophe en passant à la troisième génération, adopte une motorisation hybride rechargeable caractérisée par deux choses : une puissance relativement faible et une grande autonomie en mode zéro émission. Elle associe mécaniquement un moteur essence atmosphérique 1,6 l développant 105 ch à un moteur électrique synchrone de 60,5 ch, pour une puissance totale combinée de 141 ch. En comparaison, la Renault Mégane E-Tech, également hybride rechargeable, offre 160 ch. La coréenne, fabriquée en République Tchèque, complète sa fiche technique avec des batteries lithium-ion polymère d’une capacité de 8,9 kWh rechargeables en 4 h 25 sur secteur, avec le système d’origine acceptant 2,3 kWh, voire 3 h 00 si l’on a opté pour une prise renforcée. En revanche, les bornes rapides, comme Ionity, ne peuvent pas être utilisées. La transmission s’effectue sur les roues avant via une boîte à double embrayage à 6 rapports.
Au volant
Extérieurement, la Ceed, dessinée en Allemagne, suit tous les codes esthétiques en vigueur, sans réelle innovation. Elle paraît moderne, dynamique et robuste mais manque de personnalité.
Même constat à l’intérieur, avec un habitacle bien dessiné et réalisé, offrant une ergonomie bien pensée. Les plastiques semblent de bonne qualité, avec des parties moussées à l’avant, et les rangements sont nombreux (boîte à gants, bacs de portière avant/arrière, sous l’accoudoir). La banquette arrière se rabat facilement, sans avoir à dégager les ceintures de sécurité au préalable.
Du fait des batteries, le volume maximal du coffre diminue de 1 694 l à 1 506 l, une valeur tout de même respectable.
Les réglages du siège conducteur sont basiques, sans possibilité de jouer sur l’inclinaison de l’assise par exemple, mais l’installation est confortable. L’instrumentation conserve des aiguilles classiques, associées à un écran central digital, et c’est amplement suffisant : mieux vaut un affichage clair et lisible qu’un système TFT totalement configurable mais qui peut détourner l’attention du conducteur. Même constat pour l’écran du GPS, de taille modeste par rapport à la concurrence, qui est plus ergonomique et qui émet moins de lumière la nuit.
Nous prenons la route avec une batterie chargée à 99 %, en sélectionnant le mode EV pour rouler en utilisant uniquement le moteur électrique. Celui-ci est silencieux et doux à l’usage, rendant la conduite urbaine apaisante. La suspension trépide un peu mais préserve efficacement le confort sur les routes en mauvais état des environs de Chantilly, tout en maîtrisant les mouvements de caisse.
Sur les routes départementales et nationales, le comportement routier est des plus satisfaisants. La direction, judicieusement consistante, offre un bon ressenti de la route et réagit rapidement. En virage, la Ceed montre un bon équilibre et une adhérence certaine, offrant une excellente tenue de route et un dynamisme surprenant. Le freinage est puissant.
En respectant les limitations de vitesse tout en ne pratiquant pas l’éco-conduite, nous avons parcouru 52,3 km sur des routes en agglomération, à 80 km/h et 110 km/h, avec une température extérieure de 18 °C. C’est une excellente valeur, d’autant plus que les batteries conservaient encore 17 % de charge.
Nous avons effectué un deuxième trajet, plus rapide, en partant avec des batteries regonflées à 44 %. Nous avons sollicité la motorisation de manière plus intensive, en mode hybride, et bien sûr, elle n’a rien de sportif, comme on s’y attendait. Néanmoins, elle fait le travail en offrant des reprises suffisantes, et alterne entre les fonctionnements thermique et purement électrique en douceur. La boîte à double embrayage, fluide et rapide, ne fait pas brailler le moteur lorsqu’on en demande le maximum. Le mode Sport, quant à lui, est à peu près inutile.
Dans ces conditions, la consommation moyenne s’établit à 3,8 l/100 km (à noter que nous n’avons pas roulé sur autoroute), une valeur très attractive. Si l’on cumule avec le parcours précédent, la moyenne est de 2,6 l/100 km, selon l’ordinateur de bord. Nous aurions certainement consommé plus de carburant avec la version diesel CRDi de 136 ch, mais elle coûte seulement 28 090 € avec une dotation équivalente : elle devrait donc rester la préférée des gros rouleurs, du moins jusqu’à ce que la législation les restreigne dans leurs trajets.
La Kia Ceed SW hybride rechargeable est donc une voiture écologique et pragmatique, offrant une conduite confortable et des performances plus qu’honorables. Avec une autonomie en mode électrique satisfaisante et une consommation réduite, elle représente un choix intéressant pour ceux qui souhaitent réduire leur impact sur l’environnement sans compromettre leur quotidien.