Essai Renault Kangoo E-Tech Electric (2023) : Un voyage court mais spacieux

Essai Renault Kangoo E-Tech Electric (2023) : Un voyage court mais spacieux

De l’extérieur, on le reconnaît, mais avec une légère différence. La calandre est légèrement obstruée par un cache en plastique à quatre fentes qui abrite également une trappe de recharge sous le losange de la marque. Ce Kangoo est 100% électrique, un Renault Kangoo “E-Tech Electric” pour les particuliers. C’est une première pour ce ludospace français, bien qu’en 2011, un Kangoo “Z.E” précédait déjà la deuxième génération, mais il s’agissait alors d’un fourgon utilitaire. Le Kangoo envisageait depuis un certain temps déjà son électrification.

Depuis sa sortie en 1997, la première génération a connu deux versions particulières dès 2002. Un Kangoo “Electri’cité” avec une batterie à l’arrière et un Kangoo “Elect’road” (500 exemplaires vendus en trois ans), hybride ou plutôt électrique avec un prolongateur d’autonomie thermique. Un moteur essence bicylindre de 500 cm3 rechargeait alors la batterie principale. Avec la deuxième génération de 2007, le Kangoo Be Bop Z.E Concept transformait deux ans plus tard la version compacte quatre places “Be Bop” du Kangoo en un modèle électrique. Mais il n’a pas été produit en série.

Limite d’autonomie

Pour la troisième et actuelle version, apparue en 2020, le Kangoo avait enfin prévu de passer à l’électrique. L’adaptation de la nouvelle motorisation est presque invisible. Les portes coulissantes arrière s’ouvrent différemment. Le plancher est surélevé du milieu jusqu’au hayon, qui peut d’ailleurs être préféré à des portes battantes. Cette épaisseur importante contient la batterie et limite sa capacité. La chimie NMC (Nickel Manganèse Cobalt) utilisée et l’espace qui lui est alloué ne permettent à Renault de proposer que 45 kWh nets. L’autonomie annoncée est de 285 km selon le cycle mixte WLTP.

185 km d’autonomie estimée

Sur près de 100 km parcourus, avec seulement une portion à 110 km/h et principalement sur routes départementales entrecoupées de traversées de villes, nous avons relevé une consommation de 24,3 kWh/100 km. La température extérieure tournait autour de 0°C, avec le chauffage réglé à 21°C, et l’aérodynamisme de la voiture ne favorisait pas une bonne consommation. Malgré cela, la présence d’une pompe à chaleur compensait cette basse température en offrant un chauffage moins énergivore. De plus, nous étions seulement deux à bord sans bagages. Ce chiffre semble donc important compte tenu de l’utilisation attendue pour ce type de véhicule. Nous aurions pu parcourir un maximum de 185 kilomètres avec une charge, soit cent kilomètres de moins que ce qui était annoncé.

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Ce Kangoo E-Tech peut être équipé de deux chargeurs en fonction des besoins. Le premier limite la recharge en courant alternatif à 11 kW et ne peut se connecter aux stations de charge rapide. Il est donc plus adapté à une utilisation en ville et pour le transport de personnes sur de courtes distances. Le second permet une recharge plus rapide jusqu’à 22 kW et dispose d’un connecteur combo CCS pour recevoir du courant continu jusqu’à 80 kW. Dans ce cas, il est possible d’envisager des trajets sur autoroute.

Il faudra alors 27 minutes pour passer de 15% à 80% de charge sur une station de charge rapide. Une borne de 7,4 kW en courant alternatif demandera plutôt 7 heures pour une charge complète, et sur une prise domestique à 2,3 kW, il faudra attendre 22h30. Les recharges quotidiennes sont donc accompagnées de trajets sur un périmètre limité à l’échelle d’une région.

Une batterie encombrante

Surtout avec du monde à bord. Si les portes avant s’ouvrent à un angle pratique, les portes coulissantes arrière n’offrent pas beaucoup d’espace pour accéder à l’intérieur. Le véhicule offre cinq places. Les trois places de la banquette arrière sont plutôt étroites, en particulier au centre. La hauteur sous le toit est conséquente et permet un volume de chargement maximal de 2500 litres une fois la deuxième rangée de sièges rabattue (en deux parties).

850 à 2500 litres de volume de coffre

Cependant, cela représente toujours 300 litres de moins que les Kangoo thermiques, en raison de la batterie placée au sol qui surélève également les pieds des passagers arrière, éloignant complètement leurs cuisses des sièges. Les sièges avant étant plus bas, il est également impossible de glisser ses pieds en dessous, réduisant ainsi l’espace pour les jambes. L’ajout de la banquette coulissante sur cette version E-Tech ne compense pas vraiment ce constat. Cependant, elle permet, en complément d’un couvre-bagages placé plus haut (qui peut être stocké à la verticale derrière les dossiers de la banquette), d’obtenir un volume de coffre de 850 litres sous cette plage arrière. C’est la seule valeur qui est supérieure à celle des moteurs thermiques (775 litres).

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Des barres de toit longitudinales peuvent pivoter et être facilement positionnées transversalement, ce qui permet d’augmenter encore la capacité de chargement. Cependant, à moins d’être un professionnel ayant besoin de transporter des charges importantes et des personnes sur de courtes distances, on doute de l’autonomie du modèle avec un coffre de toit, cinq passagers et des bagages jusqu’au toit. Cette situation est pourtant souvent associée à des voyages longue distance. À vide, le Kangoo pèse déjà 1,8 tonne.

Une présentation conviviale

Le confort intérieur est assuré, notamment par temps froid, grâce aux sièges avant chauffants, au volant chauffant et au pare-brise chauffant. Couper le chauffage pour économiser un peu d’autonomie devient ainsi envisageable. Les aides à la conduite sont nombreuses et l’écran central de 8 pouces (de série à partir du niveau Techno, 450 € sur le modèle Équilibre) est compatible avec Android Auto et Apple CarPlay sans fil. Il est complété par un tableau de bord entièrement numérique de 10 pouces, très moderne, qui rehausse l’ambiance intérieure. Tout comme l’insert en imitation bois foncé sur toute la planche de bord de la finition Techno. Les assemblages sont de bonne qualité et la présentation s’éloigne ainsi de celle des Kangoo utilitaires. On a l’impression d’être à bord d’une vraie voiture, bien que la position de conduite soit un peu plus droite.

Performances limitées

La douceur de la propulsion électrique et la bonne absorption des imperfections de la route évitent l’effet camionnette. La suspension reste assez ferme. Avec ses 120 chevaux et 245 Nm de couple, le Kangoo offre suffisamment de vivacité en ville mais est un peu paresseux au-delà. Il faut pas moins de 12,6 secondes pour atteindre les 100 km/h (à vide) et la vitesse est limitée à 135 km/h. Il ne devrait donc pas y avoir de mauvaises surprises dans la boîte aux lettres pour excès de vitesse.

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Le levier de vitesses permet de choisir entre trois modes de régénération d’énergie, le plus faible étant très léger et le plus fort se faisant surtout sentir en conduite urbaine, sans jamais être brutal. Le mode Eco limite quant à lui la puissance à 76 chevaux et la vitesse à 110 km/h.

Un tarif élevé

Deux niveaux de finition sont proposés : Équilibre ou Techno. Le premier démarre à 37 500 € et s’adresse davantage aux professionnels pour une utilisation semi-utilitaire. Le second est proposé à 40 800 € et soigne son apparence tant à l’extérieur qu’à l’intérieur pour le transport de personnes ou les particuliers. Il faut déduire de ces prix le bonus de 6 000 € (5 000 € à partir du 1er janvier 2023). L’option chargeur 22 kW associé à la prise de charge rapide jusqu’à 80 kW coûte 1 400 €. Malgré le bonus, l’écart de prix par rapport à la gamme thermique, qui commence à 25 900 € en essence et 27 300 € en diesel, semble important étant donné que la polyvalence d’utilisation est grandement réduite en raison de l’autonomie limitée et de l’espace arrière réduit en raison de la présence de la batterie.