Essai Toyota C-HR hybride 2020 : un SUV compact japonais plein de cœur et de sobriété

Essai Toyota C-HR hybride 2020 : plus de cœur, tout en sobriété

Renouvelé après 400 000 exemplaires vendus en Europe, le Toyota C-HR hybride se dote d’un restylage et d’un second moteur hybride de 184 chevaux. Automobile Propre a testé cette nouvelle version du SUV compact japonais et livre son verdict.

Le C-HR a choisi le Portugal et sa côte Atlantique pour se mesurer aux journalistes. Cette version restylée du crossover hybride a été mise à l’épreuve pendant deux jours dans des conditions de conduite variées.

Un style toujours remarquable

Le Toyota C-HR divise les avis : on l’aime ou on le déteste. Lors de son lancement en novembre 2016, il se démarquait clairement du reste de la gamme Toyota, connue pour son conservatisme. Aujourd’hui, les lignes agressives se sont étendues à d’autres modèles comme la Corolla et le RAV4, mais le C-HR garde son originalité et a plutôt bien vieilli. Il a été légèrement rafraîchi pour cette nouvelle version.

Le bouclier avant a été retravaillé, avec une prise d’air inférieure agrandie qui lui donne plus de personnalité, mise en valeur par une lame de couleur carrosserie. Les phares ont également été revus, avec des clignotants intégrés et des feux adaptatifs selon la finition. Le profil reste identique et l’arrière a simplement été réaménagé avec de nouveaux feux à LED, reliés par un micro-spoiler noir. Une nouvelle couleur, le “Topaze”, a également été ajoutée au catalogue.

Les dimensions restent inchangées, avec une longueur de 4,39 mètres, une largeur de 1,79 mètre et une hauteur de 1,56 mètre. Le coffre conserve également sa capacité de 358 litres.

Un moteur hybride vif

La principale nouveauté de ce Toyota C-HR 2020 se situe sous le capot. Il est désormais équipé d’un moteur hybride emprunté à la Corolla et au Lexus UX250h. Le moteur hybride “Dynamic Force” de 2 litres développe une puissance totale de 184 chevaux. Il associe un moteur essence 4 cylindres de 152 ch et 190 Nm à un moteur électrique de 108 ch et 202 Nm. Un second moteur électrique sert de générateur pour la batterie et de démarreur pour le moteur thermique.

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Sur la route, le duo moteur plaît, mais seulement lorsque les deux unités fonctionnent ensemble. Le moteur essence seul est limité en accélération et reprise lorsqu’il est associé à la boîte CVT. Cependant, une fois la batterie Ni-Mh rechargée, on peut ressentir quelques frissons (0 à 100 km/h en 8,2 secondes, contre 11 secondes pour la version 122 ch). Le choix de conserver la technologie Ni-Mh, alors que la version 122 ch passe au lithium-ion, n’a pas encore été expliqué.

Le châssis répond bien dans les routes sinueuses du Portugal, et la direction est très réactive, même si le C-HR n’est pas un véritable sportif. Avec un poids de 1 525 kg à vide et un centre de gravité plus élevé en raison de sa carrosserie de crossover, le confort est moyen malgré les améliorations apportées (nouveaux amortisseurs, réduction des vibrations, etc). L’insonorisation supérieure ne masque pas complètement la présence sonore du moteur essence, qui devient bruyant lorsque les tours augmentent.

Essai Toyota C-HR hybride 2020

Peu d’électrique mais une consommation maîtrisée

En termes d’efficacité, le C-HR affiche une consommation théorique de 5,4 l/100 km en cycle WLTP sur notre modèle équipé de jantes de 18 pouces (5,3 l/100 km en 17 pouces, ou 118 g/km de CO2). Dans les embouteillages de Lisbonne, nous avons presque atteint les 80% d’utilisation électrique promis par la marque (79% pour être précis). Cela a été possible en adoptant une conduite éco-responsable, en privilégiant les décélérations pour recharger la batterie.

En revanche, nous n’avons jamais pu recharger complètement la batterie ni utiliser le mode tout électrique grâce au bouton “EV” situé entre les sièges. La batterie ne permet que quelques kilomètres en mode 100% électrique, mais elle se recharge facilement, ce qui permet de revenir régulièrement au mode hybride. Avec une conduite souple, nous avons réussi à atteindre une consommation minimale de 4,0 l/100 km en cycle urbain et péri-urbain. Sur route, la consommation atteint environ 5,9 litres/100 km selon nos mesures.

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Notre consommation réelle a été enregistrée après environ 200 km, sur un parcours varié, en testant brièvement les capacités maximales de la voiture. Les propriétaires pourront probablement réduire davantage leur consommation en utilisant l’application Coach Hybride, qui fournit des conseils de conduite et un bilan personnalisé. Malheureusement, nous n’avons pas pu tester cette application, qui sera disponible lors du prochain lancement du C-HR.

Un intérieur épuré mais pas ultra-connecté

À l’intérieur, le design n’a pas beaucoup changé. Seul l’écran de 8 pouces du système multimédia Toyota Touch & Go est nouveau sur notre version Premiere. Les matériaux ont été améliorés pour offrir une meilleure expérience sensorielle. Le C-HR est un produit européen, et les clients de cette région sont particulièrement attentifs à la qualité des matériaux.

La finition testée comprend de nombreux équipements, comme des sièges en cuir enveloppants, de nouvelles assises et un purificateur d’air. En termes d’aides à la conduite, le régulateur de vitesse adaptatif fonctionne parfaitement, mais le système de maintien dans la voie laisse à désirer. De même, le radar arrière est trop sensible et peut alerter ou freiner de manière excessive en présence d’un obstacle.

Essai Toyota C-HR hybride 2020

Le système multimédia ne nous a pas convaincus en termes de modernité. Le GPS est peu précis et l’ensemble semble un peu daté. Heureusement, la compatibilité avec Android Auto et Apple Carplay a été ajoutée, ce qui permet d’utiliser des applications telles que Waze et de profiter de sa musique préférée. Cependant, le C-HR ne convient pas aux personnes ayant plusieurs appareils à connecter, car il n’y a qu’une seule prise USB disponible.

Prix et concurrence du Toyota C-HR 2020

Le prix du Toyota C-HR hybride 184 ch dans notre finition Premiere est de 38 800 €, ce qui n’est pas donné. Heureusement, il est exempté du malus écologique. Il pourrait même faire de l’ombre à son cousin, le Lexus UX, qui démarre à 36 490 €. Toyota espère que cette nouvelle version représentera 95% des ventes, puisque 78% des C-HR vendus en 2017 et 87% l’année dernière en Europe étaient déjà des versions hybrides. La version essence 1,2 litre turbo reste au catalogue, mais le moteur hybride de 2 litres “Dynamic Force” devrait représenter 33% des ventes.

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Avec le moteur hybride de 122 ch, le prix du C-HR démarre à 29 800 €. Le Kia Niro hybride de 141 ch est l’un de ses principaux concurrents, offrant plus de puissance à un prix inférieur (à partir de 28 990 €). Cependant, le moteur électrique du Niro est moins puissant que celui du Toyota (43 ch contre 72 ch). En termes de consommation, le Niro affiche une consommation de 3,4 l/100 km NEDC, à poids égal, contre 4 l/100 km pour le C-HR. Le Hyundai Kona Hybride, équipé du même moteur que le Kia, est moins sobre, avec une consommation similaire à celle du C-HR.

Par rapport à Toyota, d’autres concurrents vont plus loin en termes de technologies. Le Kia Niro est également disponible en version hybride rechargeable et électrique, une offre unique sur le segment. De son côté, Peugeot mise uniquement sur l’électrique avec son e-2008, qui développe 136 ch et démarre à 31 100 € après déduction des aides. De quoi inciter à la réflexion…

Conclusion de l’essai

Ce nouvel essai du Toyota C-HR hybride 2020 confirme que ce SUV compact japonais a plus d’un atout dans sa manche. Son style original et son moteur hybride performant en font une alternative intéressante sur le marché. Malgré quelques défauts de conduite et de connectivité, le C-HR offre une consommation maîtrisée et un confort satisfaisant. Son prix élevé peut être un frein, mais la fiabilité et les performances du système hybride sont un argument de poids pour les clients. Avec cette version restylée, Toyota espère séduire encore plus de conducteurs en Europe.