«Mais c’est pas trop dur de partir en vacances au bout de la France avec ta bagnole électrique ?» Cette question, posée avec curiosité ou moquerie, a été entendue par des centaines de milliers de conducteurs qui ont abandonné les voitures thermiques. Nous allons essayer d’y répondre en partant, en famille, pour un périple de 1 800 km sur une durée de six jours. Notre objectif est de découvrir les éventuels obstacles qui subsistent pour les longs trajets en voiture électrique.
Sur le papier, une quinzaine de voitures éligibles au bonus écologique permettent de parcourir de nombreux kilomètres. Cependant, soyons clairs : bien que les modèles électriques capables de faire de longues distances soient désormais accessibles à une partie de la classe moyenne, la majorité des Français ne peut pas encore se permettre d’acheter ou de louer une voiture électrique pour traverser le pays sur une longue durée.
Cependant, la transition automobile vers l’électrique est en marche. Chaque année, de plus en plus de foyers français et européens abandonnent les voitures thermiques (21% des voitures vendues dans l’UE en août). Les constructeurs annoncent régulièrement de nouveaux modèles 100 % électriques, tandis que les États se préparent à augmenter leur capacité énergétique pour permettre à chacun de recharger sa voiture sans surcharger le réseau. Cependant, de nombreux obstacles freinent encore cette transition, tels que le prix des véhicules neufs, la recharge pour les automobilistes vivant en appartement, et l’impact écologique des batteries. Les critiques des opposants ne sont donc pas sans fondement.
En Europe, où l’idée de la voiture est ancrée depuis les années 70, il est difficile de se persuader que même si ce n’est qu’une fois par an, une voiture doit pouvoir traverser le pays sans difficulté. De plus, les tarifs élevés des billets de train ne facilitent pas l’abandon de la route (en voiture thermique) au profit du rail pour les familles françaises.
Nous allons donc parcourir environ 1 800 km sur les routes françaises, sur autoroute et sur des routes secondaires, du vendredi 27 octobre au mercredi 1er novembre. Notre objectif est de répondre à la question suivante : est-ce aussi facile de se déplacer sur un long trajet en voiture électrique qu’en voiture thermique en 2023 ? Nous allons vous raconter en détail les difficultés rencontrées, la durée réelle des recharges, et la nécessité de trouver un hébergement équipé d’une borne de recharge. Bref, nous allons vérifier si les obstacles sont aussi insurmontables qu’on le prétend, tout en transportant des enfants plus ou moins excités à bord.
Nous allons conduire une Tesla Model 3 d’entrée de gamme, qui coûte 500 euros par mois en location ou entre 29 000 et 38 000 euros en fonction des aides et des revenus. Mais le modèle importe peu ici, car la marque d’Elon Musk n’est plus la seule à proposer des trajets longue distance : Cupra, Ioniq et Smart proposent également des modèles similaires en termes d’autonomie et de gamme de prix.
La question centrale est celle des recharges, que nous allons analyser en cinq étapes, de Narbonne à Cahors, d’Albi à Clermont-Ferrand, en utilisant les bornes rapides sur autoroute ainsi que les bornes plus lentes en ville. Nous pourrons ainsi comparer les prix, la durée du trajet et le confort de voyage entre véhicule électrique et véhicule thermique. Et pas d’inquiétude : je resterai du côté passager, ce qui est plus pratique pour observer et prendre des notes.
Retrouvez chaque jour du lundi 30 octobre au vendredi 3 novembre :
- Un article pour chacune des cinq étapes sur Libération.fr.
- Un comparatif entre les voitures électriques et thermiques sur Instagram.
- Un live sur YouTube pour répondre à toutes vos questions le lundi 6 novembre à 20 heures.