Nous sommes tous conscients que les voitures plus récentes, y compris celles à moteur thermique, polluent moins que les véhicules plus anciens. Les normes d’émissions de gaz à effet de serre et de particules fines sont devenues de plus en plus strictes au fil des années. Les constructeurs automobiles ont investi des ressources considérables pour rendre les échappements plus propres.
Cependant, évaluer l’empreinte carbone d’un véhicule est bien plus complexe que de simplement prendre en compte les émissions de son moteur. Les autorités se contentent de cette approche car elle est plus simple et démontre leur engagement envers la planète et la lutte contre la pollution. Mais en réalité, cette approche est peu efficace, voire néfaste.
L’empreinte carbone réelle doit prendre en compte l’énergie et la pollution générées par la fabrication du nouveau véhicule et le recyclage de l’ancien. Selon l’association Transport & Environment, la fabrication d’une voiture produit environ cinq tonnes de CO2, soit un quart des émissions totales sur toute la durée de vie du véhicule, ce qui équivaut à 36 000 kilomètres d’émissions à l’échappement. Cependant, il est difficile de mesurer précisément le coût écologique de la fabrication et du transport des nombreuses pièces qui composent une voiture (jusqu’à 500 000 pièces).
Il est également important de considérer toute la chaîne de production, y compris l’extraction et la transformation des matières premières utilisées. Les mines, les aciéries et les usines pétrochimiques qui produisent les plastiques sont responsables de nombreuses émissions polluantes.
En se basant sur l’estimation de Transport & Environment de cinq tonnes de CO2 pour la fabrication d’une voiture, cela signifie qu’il faudrait parcourir 250 000 kilomètres pour compenser les émissions liées à sa production, à condition qu’elle émette 20 g/km de CO2 de moins que le véhicule qu’elle remplace. Cela ne tient pas compte du coût environnemental du recyclage du véhicule ancien, qui lui aussi consomme de l’énergie.
Il faut également tenir compte de la pollution provenant des pièces non recyclables, notamment les plastiques, ainsi que des modèles en fin de vie revendus dans des pays où le recyclage n’est pas pratiqué, notamment en Afrique. Ces voitures finissent dans des décharges à ciel ouvert et continuent de polluer. Ainsi, la pollution est simplement déplacée et les avantages pour la planète sont inexistants.
La solution de conservation – acheter moins, consommer moins, utiliser moins, prendre soin et entretenir – peut être la plus raisonnable et la plus efficace. Changer de voiture régulièrement, comme le suggèrent constamment le gouvernement et les constructeurs, est une approche à court terme.
En conclusion, garder une vieille voiture peut être la meilleure solution pour la planète. Prenons soin de nos véhicules, entretenons-les et évitons de les remplacer trop rapidement. En agissant ainsi, nous contribuons à réduire l’empreinte carbone globale de l’industrie automobile et à préserver notre environnement pour les générations futures.