La dépendance affective est un comportement inconscient qui pousse à chercher l’amour, la confiance en soi et l’estime de soi à l’extérieur de soi. Ce besoin constant de validation et de sécurité pèse énormément sur le partenaire. Bien que cela concerne principalement les femmes, cela peut également s’appliquer aux hommes.
Ce comportement vise à fuir un profond mal-être intérieur appelé insécurité affective. C’est une stratégie inconsciente et défensive qui évite d’affronter cette insécurité qui se traduit par l’angoisse, le vide, la peur de l’abandon, le sentiment de ne pas être à la hauteur et la culpabilité.
Cependant, il s’agit d’un puits sans fond car la personne dépendante affective pense qu’elle ne vaut rien et ne peut pas être aimée. Même si les marques d’amour et les compliments peuvent la rassurer temporairement, l’insécurité réapparaît rapidement.
Comment se développe cette relation de dépendance ?
Au début d’une relation, tout est magnifique et plein de passion, c’est ce qu’on appelle la phase de la “lune de miel”. La personne dépendante affective est alors comblée et son partenaire est heureux de la satisfaire. Cependant, lorsque cette phase prend fin (ce qui est inévitable), les choses se compliquent : un regard détourné, un “je t’aime” non prononcé, un smiley manquant dans un texto, un retard, un ton de voix jugé froid ou distant… Et c’est la catastrophe.
La personne dépendante affective interprète chaque signe comme une preuve que son partenaire ne l’aime plus. Pour éviter de ressentir cette insécurité, elle cherche à tout prix à se rassurer et à se raccrocher à son partenaire en posant des questions constantes : “M’aimes-tu toujours ? Tu me le promets ?” “Où vas-tu ? Pourquoi ne m’invites-tu pas à boire un verre avec tes collègues ?”. Elle espère recevoir une réponse positive qui la rassurera temporairement. Mais ce comportement finit par générer des tensions et user le partenaire. De plus, il nourrit la croyance du dépendant affectif : sans l’autre, je ne suis rien.
Souvent, les personnes dépendantes affectives n’en sont pas conscientes tant que leurs besoins sont comblés de l’extérieur. C’est souvent lorsqu’elles commencent à mettre des limites ou lors d’une rupture qu’elles commencent à ressentir leur mal-être. Elles feront alors tout leur possible pour ne pas être quittées, car la perte de leur partenaire représente la perte de leur estime de soi, de leur confiance et de leur sécurité.
Comment reconnaître une situation de dépendance affective ?
Il est important de souligner que presque tout le monde est plus ou moins dépendant affectif. C’est seulement lorsqu’un certain seuil est atteint que cela devient une souffrance pour soi et pour son partenaire.
Voici quelques signes qui peuvent vous alerter :
- Faire plus confiance à l’opinion de l’autre qu’à la sienne propre et avoir du mal à prendre des décisions ;
- Avoir l’impression de ne pas exister sans son partenaire ;
- Être incapable de se débrouiller sans son partenaire ;
- Avoir une peur intense de l’abandon et le sentiment que sans l’autre, tout s’écroule ;
- Avoir constamment besoin d’être rassuré sur l’amour et l’engagement du partenaire ;
- Avoir besoin d’être accepté dans les domaines où on ne s’accepte pas soi-même ;
- Avoir constamment besoin de reconnaissance et de validation de la part du partenaire ;
- Attendre que l’autre répare nos propres failles ;
- Ressentir un puissant sentiment d’abandon à la moindre déviation de regard, au moindre retard ou à la moindre absence du partenaire ;
- Éprouver de la panique, de l’angoisse, du vide ou du chaos émotionnel, surtout en l’absence du partenaire ou à l’idée de se séparer ;
- Refuser les limites en argumentant, en se victimisant ou en faisant des reproches ;
- Tendance à l’interrogatoire et à l’interprétation des signes négatifs ;
- Être préoccupé(e) par son couple au point de négliger ses autres relations ;
- Avoir du mal à s’affirmer, à se reconnaître et avoir une faible estime de soi ;
- S’oublier soi-même au point de se laisser maltraiter ou d’accepter l’inacceptable pour ne pas être quitté(e).
Quelques conseils pour développer une relation plus équilibrée
Heureusement, il est tout à fait possible pour une personne dépendante affective d’améliorer sa situation. Cela commence par prendre soin de soi.
Voici quelques conseils pour y parvenir :
- Reconnaître et assumer sa dépendance affective. C’est déjà la moitié du chemin parcouru. Tant que vous ne l’acceptez pas, vous attribuerez votre malaise à votre partenaire ou vous vous culpabiliserez, ce qui ne vous aidera en rien ;
- Vouloir réellement changer, aller mieux et être prêt à y mettre des efforts ;
- Suivre une thérapie personnelle pour alléger sa souffrance et reprendre le contrôle de sa vie ;
- Se recentrer sur soi-même en pratiquant des activités qui vous plaisent : introspection, méditation, sophrologie, promenades dans la nature… Peu importe l’activité, l’important est de se tourner vers soi-même, de ressentir et d’accepter son insécurité, et de devenir responsable de ses propres besoins ;
- Exprimer sa souffrance à une personne de confiance capable de vous écouter sans jugement ni conseils, avec bienveillance ;
- Développer la confiance en soi en réalisant des actions dont vous serez fier. Enchaînez ces actions pour prendre conscience de votre potentiel et de votre valeur ;
- Renforcer l’estime de soi en écrivant trois choses dont vous êtes fier avant de dormir. Notez également les compliments que l’on vous fait pour nourrir votre estime de vous-même ;
- Prendre du recul lorsque vous avez l’impression de chercher à recevoir l’attention, l’amour et la confiance de votre partenaire. Demandez-vous si vous vous trouvez important, si vous vous aimez et si vous vous respectez. Vous réaliserez ainsi tout ce que vous projetez sur votre partenaire ;
- Faire une thérapie de couple pour améliorer la communication entre vous. Cela vous permettra de mieux comprendre votre partenaire et de vous soutenir mutuellement, plutôt que de vous envoyer des reproches.
Il est tout à fait possible de sortir de la dépendance affective et de vivre une relation plus équilibrée et épanouissante. Il suffit d’accepter son état, de vouloir changer et de faire les efforts nécessaires pour atteindre le bien-être.
