Ethylotest antidémarrage : Mode de fonctionnement et coût

Ethylotest antidémarrage : Mode de fonctionnement et coût

Depuis le mardi 12 mars 2019, les préfets de tous les départements de France peuvent proposer l’éthylotest antidémarrage (EAD) aux personnes condamnées pour conduite en état d’ivresse.

Euromaster, spécialiste de l’entretien des véhicules, a constaté une augmentation significative de la demande ces dernières semaines. Reportage dans un centre agréé de l’enseigne à Lesquin, près de Lille (Nord), jeudi 4 avril 2019, pendant une installation sur décision judiciaire.

Quand est-ce qu’un éthylotest antidémarrage est installé ?

En plus de l’éthylotest antidémarrage obligatoire dans les véhicules de transport de passagers (cars), il peut être installé dans votre voiture dans deux cas de figure :

  • Sur décision du tribunal, la préfecture oblige un conducteur à installer le dispositif dans son véhicule particulier.
  • Vous pouvez décider d’installer l’éthylotest de votre propre chef.

Si le premier cas est le plus courant (représentant 90% des demandes pour le centre Euromaster de Lesquin), les demandes volontaires existent également. Richard Chrétien, responsable du centre, explique :

La plupart des demandes volontaires concernent des véhicules pour jeunes conducteurs. Les parents souhaitent installer un éthylotest antidémarrage pour s’assurer que leur enfant ne prendra pas de risques.

Quelles sont les conditions ?

Sur quelles voitures peut être installé le dispositif ? “Il n’y a pas de condition spécifique”, assure Teddy Loiseau, chef d’atelier d’Euromaster Lesquin. Qu’elle soit moderne ou ancienne, la voiture pourra être aménagée du boitier, branché au démarreur. Il doit simplement être dans l’habitacle (attaché au tableau de bord, laissé libre au bout d’un fil, dans la boite à gants…).

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En revanche, il ne peut pas être installé dans les véhicules hybrides et électriques. Jérôme Macarez, animateur chronotachygraphe adjoint chez Euromaster, ajoute que c’est techniquement possible, mais pas encore accepté dans le cadre judiciaire.

Ethylotest antidémarrage

Comment ça fonctionne ? Les étapes pour démarrer

Concrètement, voici comment cela se passe. Le conducteur met les clés sur le contact, l’engin s’allume. Après quelques minutes de charge, l’écran affiche “fixez embout soufflez”. La personne au volant souffle, puis, une fois le contrôle fait, peut démarrer si la mention “démarrage ok” s’affiche. À ce moment, le conducteur a deux minutes pour démarrer le véhicule. “S’il ne le fait pas, il devra de nouveau souffler”, ajoute Richard Chrétien.

Si le test n’est pas concluant, le conducteur ne peut simplement pas démarrer la voiture.

Ensuite, entre 5 et 30 minutes après le démarrage (de manière aléatoire), le système signalera au conducteur d’arrêter le véhicule pour souffler de nouveau (cette phase de contrôle ne concerne que les installations effectuées dans le cadre judiciaire, et non les volontaires).

Teddy Loiseau poursuit l’explication : “Le conducteur a à partir de ce moment-là 20 minutes pour s’arrêter et souffler. S’il ne le fait pas, il a un rappel avec de nouveau 20 minutes pour s’arrêter et souffler”. Une fois les 40 minutes passées, si le conducteur ne s’est pas arrêté, le moteur s’éteint à l’arrêt suivant, et le dispositif se bloque.

Jérôme Macarez précise que le dispositif (proposé par deux fabricants agréés par l’Utac – Lion et Dräger) ne donne pas de taux d’alcoolémie.

Et si on cale ou que le système bloque la voiture ?

“Il faut savoir que, si vous calez, vous ne serez pas obligé de souffler pour redémarrer”, assure Richard Chrétien. Dans le cas où le véhicule s’éteint, le conducteur a deux minutes pour redémarrer.

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Dans le cas où le dispositif se bloque au-delà des 40 minutes de contrôle (comme expliqué ci-dessus), le conducteur ne pourra en revanche pas rallumer la voiture lui-même.

Le conducteur doit venir directement chez nous ou dans un autre centre agréé pour réenclencher l’appareil.

Combien ça coûte ?

Au-delà des questions d’usage se pose celle du coût d’une telle installation.

Tout d’abord, il est possible de louer le dispositif ou de l’acheter. Le coût dépend, dans le cas judiciaire, de la longueur de la peine. Un conducteur qui doit installer l’éthylotest pendant six mois paiera plus cher par mois qu’un utilisateur devant le mettre pendant un an.

Pour avoir un ordre d’idée :

  • La location revient environ à 36 euros par mois pour 36 mois d’engagement, avec en complément 355,20 euros d’installation (comprenant la mise en place et la désinstallation). Selon les indications de Richard Chrétien, “elle peut revenir à 96 euros mensuels, pour une location de moins de 6 mois”.
  • L’achat se chiffre à environ 2 000 euros (installation comprise).

À savoir que le dispositif doit être contrôlé une fois par an. Une “garantie de bon fonctionnement pour recaler le capteur électrochimique”, selon les précisions de Jérôme Macarez. Une vérification technique qui coûtera à l’utilisateur la modique somme de 105 euros.

Un investissement utile pour Jérôme Macarez, qui y voit “un moyen pour des gens de continuer à travailler, à avoir une vie sociale…”.