On entend de plus en plus parler de haut potentiel, de douance, d’enfant précoce ou de zèbres, mais qu’est-ce que ça veut dire, au juste ? Qu’est-ce qui se cache derrière ce concept de psychologie ? Comment savoir si on est HPI ? Est-ce important de le savoir ? Est-ce un effet de mode ? Que fait-on de cette information ?
Ce blog entier est consacré au haut potentiel, dans toute sa diversité. Ainsi, vous y trouverez plein d’informations fiables, accessibles et illustrées pour mieux comprendre (il y a un petit sommaire sur la droite).
Mais voici quelques paragraphes pour résumer, pour qu’en très peu de temps vous puissiez avoir les bases du haut potentiel intellectuel !
C’est quoi le HPI ?
Avant de vous dire ce qu’est le HPI, commençons par… ce qu’il n’est pas !
Le haut potentiel n’est pas un chiffre de QI (quotient intellectuel).
Ce n’est pas non plus une liste de caractéristiques à cocher.
Le HPI n’est pas un résultat, une performance, comme on peut souvent l’entendre.
Ce n’est pas une simple étiquette.
En fait, il y a beaucoup de clichés et d’idées reçues qui circulent sur les surdoués. Moi-même, avant d’apprendre que j’étais HPI et de comprendre ce que cela voulait dire, j’avais ces clichés en tête, et je ne m’y retrouvais pas.
Les clichés sur le haut potentiel.
Souvent, quand on pense à la précocité intellectuelle, on pense à des enfants. Des enfants brillants à l’école, ou alors inadaptés, incompris et en échec scolaire. On pense qu’ils ont réponse à tout, qu’ils connaissent toutes les décimales de pi à 5 ans, passeront leur bac à 13 ans, et feront de grandes études académiques. Ou alors, on pense à des génies créatifs, des enfants prodiges, experts de leur domaine. Par exemple, dans les médias, les articles sur les surdoués mettent souvent en avant un exploit. Ce que ces personnes ont produit d’exceptionnel dans leur vie.
Le haut potentiel intellectuel, ce n’est pas ça.
Ce n’est pas le quoi, c’est le comment.
Il ne s’agit pas de talent, mais de capacité, de potentiel.
Ce n’est pas le résultat, c’est le fonctionnement.
C’est un ensemble. Un tout.
Définition du haut potentiel intellectuel.
Je travaille sur ce sujet depuis des années maintenant. Pourtant, j’ai du mal à m’arrêter sur définition précise. Il y a en réalité différents courants de pensée. Psychologues et même chercheurs n’ont pas tous la même définition. Ils n’utilisent pas les mêmes lunettes pour conceptualiser ce que j’appelle une “particularité”. Et c’est OK !
En revanche, on a quelques éléments de définition pour y voir tout de même plus clair.
Le haut potentiel intellectuel, c’est un fonctionnement cognitif.
Pour identifier les personnes douées, on utilise le Quotient Intellectuel (QI) comme repère.
Le mot “repère” est important, car il ne suffit pas à lui seul, il donne des indications. On considère qu’une personne ayant un QI supérieur à 130 est surdouée. Pourquoi 130 ? Parce que cela représente deux écart-types au-dessus de la moyenne de la population selon la Courbe de Gauss. Cela concerne environ 2% de la population. Vous pouvez en savoir plus sur le test de QI ici.
Pour identifier une personne surdouée, le test ne mesure pas seulement le QI.
C’est l’analyse individuelle du psychologue (QI, vécu, personnalité, etc.) qui permettra une évaluation approfondie du fonctionnement cognitif de la personne.
En effet, cette analyse lui permettra d’identifier ses ressources, ses difficultés, et d’avancer. Si vous vous demandez « À quoi ça sert de savoir si on est HPI”, plus d’informations ici.
Enfin, être zèbre, ou surdoué, c’est de naissance.
C’est une particularité cognitive avec laquelle on naît, on grandit, on vieillit. La douance ne disparaît pas avec l’âge. Vous pouvez d’ailleurs découvrir la diversité des profils et des parcours, de tout bébé à sénior surdoué, dans Rayures et Ratures 2 : Pour la Vie !
Est-ce qu’être HPI, c’est réservé aux classes privilégiées ?
On me demande régulièrement si la douance dépend du milieu dans lequel on vit. Est-ce qu’on est surdoué parce qu’on est né dans un contexte familial, social et environnemental « avantageux » ? Est-ce qu’être surdoué est réservé à une élite ?
Non, non, et non !
On n’est pas surdoué parce qu’on vient d’une classe privilégiée. En réalité, on retrouve des personnes “HP”, comme on dit, dans toutes les classes sociales et constructions familiales.
Cela dit, l’environnement a une grande influence sur la manière dont on va vivre avec sa particularité cognitive et s’épanouir. En effet, plus on est dans un environnement adapté à nos besoins, stimulant, plus notre différence est acceptée, et plus on pourra s’épanouir.
Est-ce que le HPI est une maladie ou un trouble du développement ?
Non, le haut potentiel n’est ni une maladie, ni un trouble de développement. C’est pour cela qu’être zèbre n’est pas un diagnostic médical. On préfère d’ailleurs souvent le mot « identification » à « diagnostic ». C’est ce que j’appelle une singularité. Ou une particularité cognitive. En tout cas une différence structurelle dans les connexions du cerveau qui font qu’on raisonne d’une certaine manière.
Avoir un haut potentiel ne prédispose ni à la réussite, ni à l’échec. Ce n’est ni un cadeau, ni un fardeau. C’est là, et c’est comme ça. On naît surdoué, on meurt surdoué, et entre les deux, on vit. Avec cette petite particularité qui colore notre vision du monde ! Bien sûr, certaines personnes le vivront très bien et le considèreront comme un cadeau, tandis que d’autres, en souffrance et faisant face à de nombreuses difficultés, le vivront comme un fardeau. Mais quand on regarde au-delà des statistiques sur le HPI, quand on s’intéresse à l’humain derrière le zèbre, on s’aperçoit que le haut potentiel est une composante de sa personnalité.
C’est tout (et c’est déjà beaucoup!). Chacun est unique.
Être HPI, zèbre, surdoué, précoce, doué, c’est la même chose ?
Oui. Ces mots sont des synonymes pour essayer de représenter au mieux le concept. Chaque école de pensée a sa préférence. Parfois, on invente un nouveau terme, pour essayer de se libérer des préjugés que l’on associe aux autres mots.
Par exemple, “zèbre” a été utilisé par la psychologue Jeanne Siaud-Facchin afin de distancer le stéréotype de supériorité inhérent au terme “surdoué”. “Haut potentiel” a été propulsé pour défendre l’idée de potentiel, de capacités, plus que de performance, puisqu’il n’est pas forcément réalisé.
Alors, zèbre, surdoué, haut potentiel, que doit-on dire ? Ce qu’on veut. Le choix des mots est très personnel. Sur ce blog, je les utilise indifféremment, en fonction de celui qui me parle le plus au moment où j’écris.
Les signes qu’on est à haut potentiel.
Comment se manifeste le HPI dans la vie ? Cela dépend de chacun, évidemment, mais il y a tout de même quelques traits communs. Le livre Rayures et Ratures vous explique d’ailleurs tout de façon détaillée et ludique, avec des situations illustrées dans lesquelles vous pourrez peut-être vous identifier si vous vous sentez en décalage avec les autres.
Attention, la liste qui va suivre est à prendre avec des pincettes. Il s’agit de caractéristiques qui sont humaines avant tout. Vous pouvez ainsi vous y retrouver sans être HPI. Ou vous identifier facilement, on parle dans ce cas d’Effet Barnum. Mais elles permettent d’orienter, de creuser.
Elles parleront principalement aux personnes douées qui ont du mal à vivre leur différence ou ont vécu dans un environnement non adapté à leur spécificité.
Liste non exhaustive de caractéristiques du HPI
- Une grande curiosité intellectuelle, un fort besoin de stimulations, de nouveauté, d’apprendre.
- Un traitement de l’information particulier. On reçoit beaucoup d’informations, et on traite… tout. Alors forcément, on a souvent l’impression d’en avoir “plein la tête”.
- Le fait de penser “dans tous les sens”, tellement rapidement qu’on ne sait plus trop comment on est arrivé à un résultat !
- Un besoin vital de sens. On se pose énormément de questions, on en pose aux autres, ça dérange parfois. Et il est difficile de se motiver ou de se concentrer si on ne comprend pas le sens de ce qu’on nous demande.
- Des valeurs morales fortes et un sens de la justice aiguë.
- Une tendance à se camoufler, à se sur-adapter pour s’intégrer, au risque de perdre de vue qui on est vraiment. La notion de faux-self / vrai-self.
Cette liste n’est pas exhaustive et ne permet pas d’identifier formellement le HPI. Je vous encourage en revanche à parcourir le blog pour creuser les sujets qui vous intéressent. Petit à petit, vous découvrirez peut-être que vous n’êtes pas la seule personne à “penser comme ça”.
Cela suffira peut-être à vous rassurer, ou peut-être ressentirez-vous le besoin d’en savoir plus en allant consulter.
Il n’y a pas de profil-type de personne surdouée.
Et n’oubliez pas : chacun est unique. Ces caractéristiques se combinent différemment en fonction de l’histoire personnelle, de l’environnement, de la personnalité. Il n’y a donc pas de profil-type de personne surdouée.
Pour découvrir la richesse de la diversité des profils et des parcours, rendez-vous dans Rayures et Ratures 2 : Pour la Vie ! Ce livre incarne le HPI à travers les différentes périodes de la vie, pour s’inspirer des expériences des autres, et grandir (ou vieillir!) en paix avec sa différence. Et pour mieux comprendre les caractéristiques du haut potentiel de façon accessible, rendez-vous dans Rayures et Ratures 1 !
Une piste pour aider les personnes HPI ?
Se renseigner.
Et accepter, en tant que société, les différences, quelles qu’elles soient.
C’est ce qui rend notre monde plus beau, et c’est ce qui permettra à toutes les personnes qui se sentent différentes d’être elles-mêmes et de s’épanouir.
A bientôt pour de nouveaux articles illustrés ici ou sur le compte instagram associé !