L’histoire de l’immigration française aux États-Unis après 1870 reste méconnue. Les informations disponibles sont limitées, notamment sous forme de biographies, d’études de petits groupes ou de correspondances. Cependant, les recensements fédéraux et les registres nominatifs fournissent des indications statistiques permettant d’établir des comparaisons avec la population américaine et les autres migrants européens.
Une stabilité remarquable
En 1870, on recense 116 402 habitants des États-Unis nés sur le territoire français. Ce chiffre reste relativement stable au fil des ans, atteignant 117 418 en 1910. Les arrivées de Français sont régulières, avec des variations plus faibles par rapport aux Irlandais, Allemands ou Italiens. Bien que les consuls parlent de “colonies françaises” installées en Amérique, les taux de naturalisation sont élevés.
L’importance de la guerre franco-prussienne
La défaite de la France dans la guerre franco-prussienne en 1870 a de grandes répercussions sur l’immigration française aux États-Unis. La perte des provinces d’Alsace et de Moselle pousse de nombreux habitants à quitter le pays, trouvant refuge dans d’autres villes françaises, en Algérie ou aux États-Unis. Les recensements américains révèlent parfois des déclarations trompeuses, où des individus nés en France sont en réalité nés lors du voyage de leurs parents vers l’Amérique.
Des flux migratoires localisés
Au cours des dernières décennies du XIXe siècle, les migrants français sont principalement originaires de certaines régions spécifiques. Ils viennent de Lorraine, des Alpes, des Pyrénées, de l’ouest du Massif central, de l’Alsace et de la Moselle. Ces individus cherchent une vie meilleure, souvent à l’occasion de circonstances particulières ou de mouvements politiques. Ainsi se forment des chaînes de migration reliant certaines régions françaises à certains États américains.
Des communautés françaises aux États-Unis
La stabilité des chiffres de l’immigration française aux États-Unis masque en réalité des mouvements constants. Les migrants arrivent, repartent, décèdent et sont remplacés par de nouveaux arrivants. Les États de New York, de Californie, de Pennsylvanie et d’Illinois sont les principales destinations des migrants français au tournant du XXe siècle. Les villes, où les Français sont de plus en plus nombreux, deviennent des foyers pour la conservation de la culture française.
L’influence culturelle
Malgré leur faible nombre, les Français exercent une influence culturelle significative aux États-Unis. Leur éducation de base et leur formation en France leur confèrent un prestige dans des domaines tels que la mode, la gastronomie, le journalisme, l’art et l’architecture. La culture française est appréciée pour son élégance et sa distinction. Des associations et des journaux français sont fondés pour promouvoir la conservation de la langue française et la culture française.
La citoyenneté américaine
Les Français aux États-Unis peuvent demander la citoyenneté américaine cinq ans après avoir fait une déclaration d’intention. Des clubs sont créés pour les encourager à voter et à devenir citoyens. Bien que certains hommes politiques américains critiquent les immigrants, les autorités américaines et la communauté française les incitent à demander la citoyenneté. La participation politique des Français aux États-Unis est notamment encouragée lors des centenaires de 1776 et de 1789.
Conclusion
L’histoire de l’immigration française aux États-Unis après 1870 est encore peu connue, mais les données statistiques et les témoignages permettent de mieux comprendre les mouvements migratoires et l’influence culturelle exercée par les Français. Malgré leur faible nombre, les migrants français ont contribué au développement et à la diversité de la société américaine.