L’évacuation d’un camp Rom à Lille a suscité de vives réactions de la part des associations locales, telles que la Ligue des Droits de l’Homme et la fondation Abbé Pierre. Selon elles, 64 personnes ont été évacuées sans que des solutions de relogement ne soient offertes à tous. Ces associations ont souhaité rencontrer le préfet pour exiger des garanties concernant l’hébergement de chacun. La majorité des habitants du camp sera relogée dans la métropole lilloise.
Des témoignages recueillis sur place font état de l’incompréhension et du mécontentement des personnes évacuées. Un homme d’une cinquantaine d’années, qui travaille dans le secteur du BTP à proximité, déplore cette évacuation alors que ses enfants sont scolarisés dans l’école voisine. Un peu plus loin, la directrice de l’école, visiblement émue, apporte son soutien aux parents et aux enfants évacués.
Selon les représentants des associations présentes, le camp des Pyramides, situé à l’extrémité de la rue Solférino, accueillait environ 140 personnes. Certaines avaient anticipé l’évacuation imminente et avaient quitté les lieux, mais une centaine de personnes étaient encore présentes lors de l’intervention des autorités. Ces dernières ont été logées dans différents hébergements répartis dans toute la métropole lilloise, notamment à Armentières et Wattrelos. Cependant, une trentaine de personnes se sont retrouvées sans solution d’hébergement, ce qui est vivement dénoncé par Dominique Plancke, porte-parole d’Europe Écologie Les Verts Lille.
La préfecture, qui a organisé l’évacuation, a quant à elle assuré que “64 personnes, dont 33 mineurs, se sont vues proposer une solution d’hébergement durable adaptée à leur situation”. Elle justifie cette intervention en évoquant des conditions de vie indignes et dangereuses pour les personnes, notamment les jeunes enfants, présentes sur le camp. Chaque individu a fait l’objet d’une évaluation sociale réalisée par une association mandatée par l’État. Cependant, la préfecture précise que certaines personnes n’ont pas bénéficié d’une prise en charge en raison de leurs antécédents défavorables avec les services de police.
L’évacuation s’est déroulée dans le calme et a été autorisée par le tribunal administratif de Lille. Une trentaine ou une quarantaine de personnes étaient présentes pour soutenir les Roms évacués. La circulation a été légèrement perturbée dans la zone, avec une camionnette de police bloquant l’accès au site depuis le haut de la rue Solférino jusqu’au pont menant à la commune de Lambersart.
Malgré les assurances de la préfecture, les associations restent mobilisées pour obtenir des solutions de relogement pour l’ensemble des personnes évacuées. Elles exigent également que des mesures soient prises pour prévenir de nouvelles évacuations sans solutions concrètes. La situation des Roms et l’absence de solutions pérennes d’hébergement demeurent une préoccupation majeure pour les associations de défense des droits de l’homme et de lutte contre le mal-logement.