Évolution et comparatif des réglementations dans le neuf : de la RT2012 à la RE2020

Évolution et comparatif des réglementations dans le neuf : de la RT2012 à la RE2020

Bienvenue dans cet article où nous allons explorer les évolutions de la réglementation énergétique dans le domaine du neuf, de la RT2012 à la RE2020. Attachez vos ceintures, car nous allons plonger dans les détails les plus juteux !

Conventions de calcul des réglementations énergétiques

Commençons par les changements climatiques. La RE2020 prend en compte ces nouvelles réalités, ce qui se traduit par des modifications des scénarios météorologiques par rapport à la RT2012. Deux stations météo ont été modifiées : La Rochelle qui devient Tours en zone H2b, et Nice qui se transforme en Marignane en zone H3. En général, les hivers sont plus froids avec une augmentation globale des Degrés Jours Unifiés (DJU). Seules les zones climatiques H1b, H2a et H2c sont légèrement plus chaudes en hiver.

Passons aux chiffres. Voici les DJU de chauffage en RT2012 et en RE2020 :

Zone climatiqueDJU de chauffe RT2012DJU de chauffe RE2020
H1a24202469
H1b26092496
H1c23112351
H2a23462307
H2b20652291
H2c20922057
H2d19002060
H314191596

La RE2020 tient également compte des températures estivales plus élevées, à l’exception de la zone H2a. De plus, un scénario de canicule basé sur celui de 2003 est pris en compte pour le calcul des Degré-Heures. Voici les DJU de réfrigération, calculés avec des températures supérieures à 26°C :

Zone climatiqueDJU de réfrigération RT2012DJU de réfrigération RE2020DJU de réfrigération scénario caniculaire RE2020
H1a182264
H1b364195
H1c596197
H2a322249
H2b273482
H2c5465114
H2d128166230
H334120176
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En ce qui concerne les besoins en Eau Chaude Sanitaire (ECS), ils diminuent d’environ 25% en résidentiel par rapport à la RT2012, suite à une étude du COSTIC sur la révision des valeurs de puisage.

En parlant de valeurs révisées, le coefficient de transformation en énergie primaire de l’électricité, également connu sous le nom de PEF, passe de 2,58 en RT2012 à 2,3 en RE2020. Cette modification a suscité des débats animés. En effet, cette valeur est actuellement proche de 2,7, reflétant les pertes d’énergie tout au long de la chaîne de production d’électricité. La valeur retenue dans la RE2020 est une moyenne qui prend en compte les objectifs d’efficacité énergétique sur le réseau électrique pour les 50 prochaines années. Cette approche, bien que critiquée car basée sur des hypothèses futures, risque de favoriser les systèmes de chauffage électrique par effet joule, au détriment des PAC électriques les plus performantes, si l’exigence en matière de consommation d’énergie primaire n’est pas suffisamment ambitieuse.

De plus, les facteurs d’émission associés à l’électricité changent également. La méthode de calcul utilisée passe de la méthode “saisonnalisée par usage” à la méthode “mensualisée par usage”.

Voici les modifications pour les facteurs d’émission en RE2020 par rapport à la méthode saisonnalisée en E+C- :

Usage de l’électricitéFacteurs d’émission en E+C- (méthode saisonnalisée)Facteurs d’émission en RE2020 (méthode mensualisée)
Chauffage0,2100,079
Climatisation0,0650,064
ECS tertiaire0,0660,065
ECS habitation0,083
Eclairage tertiaire0,0660,064
Eclairage habitation0,1210,069
Autres usages0,0650,064

Périmètre des réglementations énergétiques

Passons maintenant au périmètre des réglementations énergétiques. La RT2012 considérait 5 usages pour le calcul du Cep : chauffage, refroidissement, ECS, éclairage et auxiliaires de ventilation et de distribution. En E+C-, les usages immobiliers et mobiliers ont été ajoutés. Et en RE2020, le Cep comprend les 5 usages de la RT2012, ainsi que les consommations immobilières d’E+C-, regroupées sous le terme de “déplacement”. Cela inclut l’éclairage et la ventilation des parties communes et des parkings, ainsi que les déplacements internes des occupants tels que les ascenseurs et les escalators.

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En plus de cet indicateur, la RE2020 introduit un nouvel indicateur : le Cep non renouvelable. Celui-ci est calculé avec des coefficients de conversion d’énergie primaire similaires à ceux du bilan BEPOS d’E+C-. La production d’électricité à partir de panneaux photovoltaïques ou de cogénération permet toujours de réduire le Cep (et le Cep,nr), mais dans une moindre mesure. En RT2012, toute l’électricité produite était comptabilisée. En E+C-, l’électricité autoconsommée était pleinement valorisée, ainsi que les 10 premiers kWh/m²/an exportés pour les niveaux d’énergie E3 ou E4. Le reste de l’électricité exportée était comptabilisé sans multiplier par 2,58. En RE2020, seule l’électricité autoconsommée sur les usages RE2020 permettra de réduire le Cep.

Prenons un exemple pour illustrer cela. Supposons qu’une maison a une consommation de 50 kWhep/m²/an pour les 5 usages RT2012, et qu’elle produit grâce à ses panneaux solaires photovoltaïques 20 kWhep/m²/an. La consommation pour les usages mobiliers est de 35 kWhep/m²/an et de 5 kWhep/m²/an pour les usages immobiliers. Dans ce cas, seule l’électricité autoconsommée sur les usages RE2020 permettra de réduire le Cep.

Et voilà, nous avons fait le tour des évolutions de la réglementation énergétique, de la RT2012 à la RE2020, dans le domaine du neuf. J’espère que cet article vous a été utile et vous a donné un bon aperçu de ces changements. À la prochaine fois mes meilleures amies !