Les auto-écoles, ces lieux chargés de souvenirs et d’histoires urbaines, vont devoir se préparer à des changements importants pour se conformer aux exigences du Parlement Européen. En effet, d’ici 2035, l’immatriculation des nouveaux véhicules thermiques sera interdite, ce qui les oblige à opérer une transition vers les voitures électriques.
Des aides financières nécessaires
La possibilité de réaliser des heures de conduite sur des véhicules électriques a commencé à se développer à partir de la seconde moitié des années 2010, mais c’est en 2021 que cette transition prendra une nouvelle ampleur. Le réseau ECF, un acteur majeur de l’apprentissage de la conduite en France, prévoit de passer à une flotte entièrement électrique d’ici 2026. Cette transition se fera en deux étapes : d’abord le remplacement des voitures diesel par des voitures essence d’ici 2022, puis une électrification progressive. En collaboration avec Renault, ECF propose une location à long terme de sa Zoé R110 spécialement aménagée pour les auto-écoles. Cependant, ce choix représente un investissement supplémentaire pour les écoles de conduite. Une aide financière sera donc nécessaire pour faciliter cette transition.
De plus, la transition vers les véhicules électriques nécessite l’installation de bornes de recharge. Comme les voitures d’auto-école effectuent de nombreux trajets chaque jour, il est important d’avoir des bornes de recharge rapide pour éviter de perturber le planning. Cependant, ces bornes représentent un investissement important pour les auto-écoles, allant de 10 000 à 50 000 euros par modèle, voire plus si deux bornes sont nécessaires. Heureusement, depuis juillet 2022, les primes ADVENIR sont également ouvertes aux professionnels des services automobiles, y compris aux auto-écoles. Ces primes, d’un montant maximum de 60%, permettent d’amortir une partie des coûts liés à l’installation des bornes de recharge. Malgré cela, il semble qu’il n’y ait pas encore suffisamment d’aides publiques pour encourager cette transition coûteuse, à l’exception d’un bonus de conversion de 10 000 euros pour le remplacement d’un véhicule thermique par un véhicule électrique, en vigueur depuis 2017.
L’importance de l’intervention juridique
Faciliter la transition vers une formation à la conduite décarbonée nécessite également une intervention juridique. En effet, l’apprentissage de la conduite sur un véhicule électrique permet d’obtenir un permis BEA (Permis B, Embrayage Automatique). Cependant, les permis BEA ne forment pas à la conduite sur des voitures à boîte manuelle, et ne l’autorisent pas non plus. Depuis 2017, il est nécessaire de suivre une formation de conversion d’une durée de 7 heures pour obtenir un permis B “classique”. Cette formation peut être effectuée trois mois après l’obtention du permis BEA (auparavant, elle était de douze mois). Il serait intéressant de réduire davantage ce délai, car il peut être difficile pour les nouveaux conducteurs d’accéder à une voiture électrique en tant que premier véhicule. De nombreuses auto-écoles proposent déjà une option supplémentaire permettant de réduire ce délai moyennant un coût supplémentaire d’environ cinq cents euros.
D’autres facteurs à prendre en compte
Outre les aspects financiers et juridiques, il existe d’autres raisons qui devraient inciter les auto-écoles à envisager la transition vers des véhicules électriques. En effet, ceux-ci nécessitent moins d’entretien, ce qui peut inquiéter les garagistes. De plus, ils permettent des économies de carburant grâce au frein moteur régénératif. De plus, la formation à la conduite sur des véhicules électriques peut être plus courte et moins chère, ce qui rend l’offre des auto-écoles plus compétitive à l’heure où de nouveaux acteurs cherchent à réduire les coûts du permis de conduire. En tant qu’acteurs clés de l’industrie automobile en France, les auto-écoles ont un rôle important à jouer dans la transition vers des transports plus respectueux de l’environnement.
La transition des auto-écoles vers des véhicules électriques est essentielle pour lutter contre la pollution atmosphérique et encourager une conduite plus respectueuse de l’environnement. Il est donc temps que les auto-écoles et les autorités collaborent pour faciliter cette transition et soutenir les établissements dans leur démarche vers une formation à la conduite décarbonée.