Faire la Omra pour un mort : Un acte de piété

Faire la Omra pour un mort : Un acte de piété

Au même titre que le Hajj, la Omra est une obligation à faire au moins une fois dans sa vie pour celui qui en a les capacités physiques et financières. Traduite par “visite sainte”, la Omra est un acte religieux qui s’accomplit également à la Mecque, un peu à la manière du Hajj. Mais contrairement à ce dernier qui se déroule suivant un calendrier fixe, la Omra peut se faire toute l’année. La Omra, ou encore appelée “Petit Pèlerinage”, est donc le pèlerinage en Terres Saintes que l’on peut effectuer à tout moment de l’année, à la différence du Hajj qui est aussi appelé le “Grand Pèlerinage”.

La Omra possède de nombreux mérites que parfois certains ne prennent pas assez en considération. Ces mérites sont d’autant plus importants lorsque la Omra est effectuée durant le mois sacré de Ramadan. La Mecque et Médine sont deux trésors exceptionnels, et chaque année les musulmans y viennent avec des invocations à fendre le cœur pour les visiter. Ainsi, il y en a aussi ceux qui viennent afin d’accomplir une Omra pour un mort. Mais bon nombre d’entre nous se demandent souvent cette question : peut-on faire une Omra pour un mort ?

Peut-on faire une Omra pour un mort ?

On peut citer utilement les Hadîths authentiques suivants concernant la Omra pour un mort :

  • Al-Bukhârî (11/584 :kitâb al-aymân wa an-nudhûr) rapporte:
    Ibn ‘Abbâs rapporte : « Une femme de Juhayna est venue voir le Prophète et dit : « Ô Messager d’Allah, ma mère avait fait vœu d’accomplir le grand pèlerinage, mais elle est morte (sans le faire). Puis-je le faire pour elle ? »
    Le Prophète (paix et salut sur lui) répondit : « fais le pèlerinage pour elle. Vois-tu si ta mère avait une dette (à l’égard de quelqu’un), tu l’aurais payée ? La dette vis-à-vis de Dieu est plus en droit d’être accomplie. » »

  • Toujours dans Al- Bukhârî :
    Ibn ‘Abbâs rapporte : « Un homme est venu voir le messager d’Allah au sujet d’un homme nommé Shoubrama, le messager d’Allah lui avait dit: « Qui est Shoubrouma? » et l’homme avait répondu: « Un de mes frères. » Et le Prophète (paix et salut sur lui) avait poursuivi en disant: « As-tu fait le pèlerinage pour toi-même? » « Non », avait dit l’homme. « Fais-le d’abord pour toi-même ensuite tu le feras pour Shoubrouma. »

  • Le Prophète (paix et salut sur lui) a dit :
    « Lorsque l’enfant d’Adam meurt, ces actions prennent fin, si ce n’est une aumône continuelle, une science utile, ou un enfant vertueux qui invoque Allah pour lui ».

  • Effectuer le Haj à la place de son père ou sa mère décédée fait partie de la bienfaisance dont Allah mentionne dans le verset suivant : « Nous avons commandé à l’homme (la bienfaisance envers) ses père et mère; sa mère l’a porté (subissant pour lui) peine sur peine: son sevrage a lieu à deux ans. « Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu’envers tes parents. Vers Moi est la destination. »

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Et bien d’autres Hadîths rapportés et versets concernant ce sujet démontrent que les morts peuvent tirer profit de l’aumône, de l’invocation, du pèlerinage, de la Omra des vivants […].

Alors, comment faire la Omra pour un mort ?

En se référant à ces quelques Hadîths cités précédemment, il est donc parfaitement licite de faire une Omra pour le compte d’une personne décédée, et c’est d’ailleurs un grand signe de piété envers cette dernière. Mais la seule condition requise pour que vous puissiez faire une Omra pour un mort est que vous-même aviez déjà effectué une Omra pour votre propre compte. Par ailleurs, s’il s’agit de quelqu’un qui de son vivant ne possédait pas de biens qui dépassaient les nécessités de sa prise en charge vitale et celle de sa famille, il n’est pas tenu de faire le pèlerinage. Aussi n’est-il pas nécessaire de le faire à sa place, à moins qu’on le fasse à titre bénévole.

Les personnes les plus à même d’accomplir la Omra pour des parents (car c’est le plus souvent le cas) sont leurs propres enfants, il en va de la bonté et la bienveillance qu’on leur doit, y compris, après leur mort. Après avoir accompli la sienne, faire la Omra pour son père ou sa mère décédés devrait être un objectif pour tout enfant cherchant la satisfaction d’Allah via celle de ses parents.

Pour accomplir une Omra pour un mort, il n’y a absolument rien qui change dans le déroulement et les rituels par rapport au fait de faire la Omra pour soi, ce sont exactement les mêmes rites, les mêmes endroits et les mêmes moments. L’étymologie du terme Omra signifie “visite”, mais son sens religieux est le fait de “visiter la Maison Sacrée de Dieu”, et de le faire exclusivement en état de sacralisation (Ihrâm), avec tout ce que cela implique comme pratiques dévotionnelles, processions rituelles autour de la Ka’ba, va-et-vient entre les monts as-Safa et al-Marwa…

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Le pèlerin qui va faire la Omra pour un mort doit donc entrer en état de sacralisation depuis le miqât. S’en suit le Tawâf de la Omra. Il fait ensuite le Sâayi entre as-Safa et al-Marwa avant de rompre son Ihrâm par le rasage ou le raccourcissement des cheveux.

À noter qu’il n’est pas permis qu’une personne fasse la Omra à la place d’une autre (morte ou vivante) qui délaissait les devoirs fondamentaux en Islam, qui négligeait l’accomplissement des pèlerinages et qui manquait de volonté ferme à faire ses obligations. Aussi, il n’est pas permis de substituer à une personne vivante et capable qui a délaissé intentionnellement le devoir du Hajj et de la Omra, qui lui est prescrit, en étant capable de le faire.