Mis à jour le 9 janvier 2023 par MeriemDraman
Faire médecine après le baccalauréat en France peut paraître complexe. Depuis la réforme de 2020, le système s’est transformé pour être plus équitable envers les étudiants et mieux répondre aux besoins nationaux en professionnels de santé. Aujourd’hui, nous allons examiner en détail les différentes voies possibles pour faire médecine.
Les parcours pour faire médecine après le bac
Les études de santé ont connu plusieurs réformes. Aujourd’hui, il existe deux voies pour faire médecine, que ce soit en reconversion d’études ou juste après le bac. Dans tous les cas, les étudiants auront deux chances pour réussir.
Avant la réforme, il y avait la PACES
La PACES (première année commune aux études de santé) a été introduite en 2010. Elle permettait d’accéder aux métiers de la médecine, de la maïeutique (sage-femme), de l’odontologie (dentaire) et de la pharmacie, regroupés sous l’acronyme MMOP. Mais pour être admis, il fallait faire face à une compétition intense.
En effet, la PACES fonctionnait avec un numerus clausus, c’est-à-dire un nombre limité de places déterminé chaque année par les ministères. La formation était très exigeante et seuls 10 à 30 % des étudiants étaient finalement admis en MMOP. Ceux qui échouaient pouvaient choisir de redoubler, mais en cas de nouvelle déception, il n’y avait pas d’autre alternative. De nombreuses années pouvaient être perdues pour les élèves.
Aujourd’hui, il faut faire le PASS ou la LAS
En 2020, la réforme de la PACES a été mise en place et deux nouvelles voies ont été créées pour faire médecine : le PASS (Parcours d’accès spécifique santé) et la LAS (Licence avec option accès santé). Il s’agit toujours d’une année de préparation aux métiers de la santé, mais avec une dimension plus large. Les étudiants suivent également des cours dans d’autres disciplines universitaires.
L’objectif est de leur permettre de se tourner plus facilement vers d’autres cursus en cas de reconversion. En cas de réussite, les étudiants intègrent le parcours MMOPK (le “K” pour la kinésithérapie). Il n’est pas possible de redoubler, comme en PACES, mais une deuxième chance est offerte.
Le numerus clausus a été supprimé et remplacé par un numerus apertus choisi à l’échelle régionale par les ARS (agences régionales de santé). Chaque année, le nombre de places disponibles dans les facultés évolue pour mieux prendre en compte les besoins en professionnels de santé selon les territoires. Cette décision garantit également un bon encadrement lors de l’apprentissage réalisé en CHU.
PASS et LAS : quel est le programme ?
Le PASS est la suite naturelle de la PACES et se déroule dans une faculté de médecine traditionnelle. Aujourd’hui, 60 % des étudiants admis en MMOPK viennent du PASS.
Cette formation d’un an comprend une majeure de santé (biologie cellulaire, anatomie, histologie, physiologie, etc.) à 70 %, des cours sur les métiers et l’anglais à 5 %, et une mineure au choix à 25 %. La mineure a également un impact sur les résultats et les étudiants sont libres de choisir une discipline qui les intéresse : langue, mathématiques, STAPS, philosophie, histoire, etc.
La LAS, quant à elle, est l’inverse du PASS. La majeure est une discipline de choix de l’étudiant, tandis que la mineure est centrée sur la santé. Il y a également une unité d’enseignement sur l’anglais et les connaissances des métiers de la santé. La durée de la LAS peut aller jusqu’à trois ans si les étudiants n’arrivent pas à intégrer le parcours MMOPK dès la première année. Cette flexibilité permet d’éviter les redoublements et les étudiants obtiennent des crédits ECTS à chaque semestre pour continuer leur parcours de formation en dehors de la santé, par exemple en master.
Comment fonctionnent le PASS et la LAS ?
Tous les étudiants ont deux chances pour intégrer le parcours MMOPK, que ce soit en PASS ou en LAS. En PASS, l’intégration est automatique. En LAS, il est possible de faire cette demande n’importe quelle année. Dans tous les cas, réussir le PASS ou la LAS ne garantit pas une place en MMOPK.
Faire médecine en passant par le PASS
Selon les résultats aux examens du PASS, les étudiants ont plusieurs options :
- Faire partie des meilleurs dans leur majeure et leur mineure leur permet d’aller directement en MMOPK.
- Être en milieu de classement nécessite de passer un oral pour rejoindre le parcours MMOPK.
Le PASS ne peut pas être redoublé. En cas d’échec à l’une des étapes, les étudiants peuvent rejoindre la LAS (en deuxième année s’ils ont validé leurs deux semestres, en première année dans le cas inverse). Leur mineure de PASS devient alors leur majeure.
Faire médecine avec la LAS
En LAS, les étudiants peuvent postuler deux fois en MMOPK pendant leur cycle de trois années d’études. Actuellement, 40 % des étudiants admis viennent de la LAS. Des places sont réservées aux étudiants de ce cursus. Toutefois, il faut travailler dur et se placer en tête de classement pour réussir à faire médecine par cette voie.
Il est également possible d’intégrer le MMOPK grâce à la Licence Sciences pour la Santé (SpS) à Strasbourg, en fonction des résultats obtenus.
Comment réussir à faire médecine après le bac ?
Si vous êtes sûr de vouloir tenter l’une de ces voies pour faire médecine après le bac, voici mes conseils pour affiner votre choix, vous préparer et mettre toutes les chances de votre côté.
Choisir son orientation : PASS ou LAS ?
Le PASS et la LAS offrent des expériences différentes. Si vous avez une véritable vocation pour les métiers de la santé, si vous aimez les matières scientifiques et que vous êtes prêt à travailler dur, le PASS est à privilégier. C’est le cursus qui prépare le mieux au MMOPK.
Si vous hésitez encore, si vous souhaitez avoir une voie de secours, la LAS est faite pour vous. En choisissant judicieusement votre majeure, vous pourrez également avoir une charge de travail moins importante.
Choisir son université pour faire médecine
Une fois votre choix entre PASS et LAS fait, vous devrez faire des vœux précis d’université sur Parcoursup. Lors de votre choix, pensez au fait que vous passerez environ six ans dans cette université (première année + MMOPK jusqu’à la spécialisation) : l’environnement doit vous plaire. Tenez compte de la distance avec votre famille, du coût de la vie, etc.
La renommée de la faculté et le programme proposé orienteront sûrement votre décision. Les majeures et mineures disponibles ne sont pas les mêmes partout. Certains programmes sont plus réputés que d’autres. Si vous visez une spécialisation très demandée, privilégiez une faculté renommée. Cela vous permettra également de choisir plus facilement des centres hospitaliers universitaires (CHU) reconnus pour vos stages pratiques.
Aujourd’hui, de nombreux cours sont donnés à distance. Dans les matières scientifiques, cela peut être avantageux, car vous pouvez revoir les vidéos autant de fois que nécessaire pour bien comprendre et prendre des notes. La question des études en présentiel ou à distance peut donc être un critère important pour vous.
Pensez également à consulter les résultats aux épreuves de classantes nationales (ECN) pour avoir une idée du niveau de votre future faculté. Certains établissements proposent également des tutorats (accompagnements par des étudiants plus avancés) qui sont souvent très appréciés.
Bien évidemment, il est nécessaire de s’intéresser au nombre de places disponibles en MMOPK. Ce nombre varie d’une université à une autre. Si vous souhaitez faire dentaire, par exemple, préférez une faculté qui propose 30 places à une autre qui n’en a que 5 !
Parcoursup : comment mettre toutes les chances de votre côté ?
Comme pour tous les cursus post-bac, vous devrez passer par Parcoursup. Selon vos choix de majeures et mineures, un choix peut nécessiter plusieurs vœux ou devenir un sous-vœu. Je vous conseille d’inclure dans vos demandes des PASS avec des mineures différentes, des LAS avec des majeures différentes, ainsi que des plans B, C, D, etc.
Pour être sélectionné, il est important de soigner votre dossier dès le début de l’année de terminale (voire même avant !). Vos résultats scolaires, notamment en français et en matières scientifiques, sont très importants. Les avis de vos professeurs comptent également. En effet, les enseignants donnent leur opinion sur votre choix d’orientation dans la fiche avenir. Le projet de formation motivé (PFM), cette fameuse lettre de motivation, joue également un rôle important.
Se préparer dès maintenant pour intégrer le MMOPK
Si vous êtes accepté en PASS ou en LAS, il est essentiel de vous préparer dès maintenant pour l’intégration au MMOPK. Vous devrez acquérir rapidement des méthodes de travail efficaces et étudier de manière régulière. Un cours équivaut à une fiche équivalente et nécessite des révisions régulières. Je vous conseille également de prendre de l’avance dès que possible sur le programme pour ne pas vous sentir submergé par la quantité d’informations.
Les voies pour faire médecine après le bac vous semblent sûrement plus claires à présent. Je vous invite vraiment à consulter le nombre de places disponibles dans les universités qui vous intéressent, car cela peut influencer considérablement votre parcours. Une fois intégré au MMOPK, vous suivrez le cursus correspondant à votre choix (médecine, maïeutique, etc.) en fonction des vœux que vous avez formulés avant les examens du premier semestre.
Si vous vous sentez encore perdu quant à votre choix d’orientation ou si vous souhaitez être accompagné pour Parcoursup, n’hésitez pas à en discuter.
