La voiture électrique présente de nombreux avantages, notamment en matière de pollution atmosphérique et de coût du carburant. Cependant, elle n’est pas encore aussi performante que la voiture à essence pour les longs trajets. Deux journalistes de France 2 ont récemment tenté un périple de Lyon à Paris à bord d’une Renault Zoé. Ce trajet habituellement effectué en moins de 5 heures, sur une distance de 460 km, leur a pris pas moins de 25 heures !
Les difficultés d’un long voyage en voiture électrique
Le principal obstacle rencontré lors de ce voyage a été la recherche incessante de concessionnaires Renault disposant de bornes de recharge en bon état de fonctionnement. Ces arrêts supplémentaires ont entraîné une augmentation significative de la durée du trajet, obligeant les journalistes à s’éloigner de l’autoroute à chaque fois. De plus, l’autonomie affichée de la Renault Zoé, qui récupère de l’énergie lors du freinage, est de seulement 131 kilomètres, comme le souligne l’un des journalistes.
En septembre dernier, Le Parisien a relaté le périple du député écologiste des Bouches-du-Rhône, François-Michel Lambert, qui a également pris la route avec sa famille à bord d’une Zoé. Partis de Marseille à 7 heures du matin, ils sont arrivés à Bordeaux le lendemain à midi. Leurs mésaventures ont été les mêmes : détours fréquents, garages fermés et manque flagrant de bornes de recharge électrique.
Pourtant, le député écologiste ne regrette pas ces vacances et considère que les avantages de ce véhicule sont “incomparables” : conduite silencieuse, grand coffre (grâce à la petite taille du moteur et aux batteries situées sous le plancher) et surtout, un budget réduit. Il a dépensé seulement 2 € pour ses dix jours de vacances et plus de 2000 km parcourus, le coût d’une première recharge, les suivantes étant gratuites.
Les enjeux du développement des bornes de recharge électrique
Malgré l’absence de bornes de recharge sur les grands axes routiers et dans la plupart des villes françaises, M. Lambert espère sensibiliser les pouvoirs publics au retard pris par la France dans le domaine des transports électriques. Comparée à l’Allemagne par exemple, la France est loin derrière. Le gouvernement avait promis un vaste déploiement de bornes de recharge en octobre 2012, mais seules 5 000 ont été installées jusqu’à présent. De plus, 4 000 d’entre elles sont des bornes Autolib’ qui ne sont pas compatibles avec certains modèles de voitures électriques. Un comble, s’exclame-t-il dans Le Parisien.
Autolib’, qui revendique 34 000 abonnés actifs, prévoit de lancer un système d’auto-partage à Lyon en octobre et à Bordeaux en décembre. Selon Bolloré, cette entreprise possède à elle seule un tiers du parc de véhicules électriques neufs en France, soit un total de 6 000 voitures. En septembre, lors d’une visite dans une usine de batteries du groupe, le président François Hollande a affirmé que la France était bien positionnée pour devenir le leader du marché des véhicules électriques. Il a souligné l’existence d’une électricité relativement bon marché et décarbonée grâce à l’hydraulique et au nucléaire, ainsi que la présence de constructeurs automobiles de renommée mondiale.
Au mois de septembre, les deux principaux acteurs du marché des véhicules électriques en France, Renault et Bolloré, ont annoncé leur alliance pour développer ensemble ce secteur en croissance. Cependant, la voiture électrique reste encore marginale sur le marché français. Les ventes de voitures électriques de Renault ont augmenté de 2 013 à 4 779 unités au premier semestre 2013, tandis que les ventes de voitures hybrides, dominées par Toyota et PSA Peugeot-Citroën, ont été multipliées par cinq, atteignant 22 702 véhicules.
En conclusion, bien que la voiture électrique présente de nombreux avantages, elle n’est pas encore parfaitement adaptée aux longs trajets. Les problèmes d’autonomie et le manque de bornes de recharge sur les grands axes routiers constituent des obstacles majeurs. Néanmoins, les constructeurs et les pouvoirs publics travaillent activement pour développer le réseau de bornes de recharge et rendre la voiture électrique plus pratique et accessible.
Source
Article original disponible sur Le Parisien