Toute entreprise peut décider de gérer elle-même sa comptabilité
Le recours à un expert-comptable peut constituer un investissement important pour les entreprises tenues de tenir une comptabilité. Certaines d’entre elles, notamment les nouvelles entreprises, se demandent légitimement s’il est envisageable de gérer leur comptabilité en interne, sans avoir recours à un professionnel. Compta-Facile aborde tous les aspects de la gestion comptable en répondant à la question suivante : peut-on être autonome dans sa comptabilité ?
Choisir de gérer sa propre comptabilité est une option pour toute entreprise
La décision de gérer soi-même ou d’externaliser sa comptabilité à un expert-comptable relève de l’entreprise elle-même. En effet, il n’existe aucune loi qui impose le recours à un professionnel. Par conséquent, une entreprise peut très bien assumer l’intégralité du processus comptable en interne, depuis la saisie des pièces comptables jusqu’à l’établissement des comptes annuels.
Cependant, il convient de préciser ce que signifie “faire sa comptabilité”. En effet, toutes les entreprises n’ont pas les mêmes obligations comptables, et l’étendue des travaux comptables varie en fonction de leur statut juridique et de leur régime fiscal. Voici un tableau récapitulatif des dispositions applicables :
Statut juridique | Tenue d’une comptabilité | Souscription d’une liasse fiscale | Dépôt des comptes annuels |
---|---|---|---|
Sociétés commerciales (SAS/SASU, SARL/EURL, SNC, SCS, SCA, SA) | Obligatoire (comptabilité d’engagement ; option possible pour la comptabilité super-simplifiée) | Obligatoire (contenu varie selon l’impôt (IR ou IS) et le régime d’imposition (RSI ou RN)) | Obligatoire (confidentialité possible sous certaines conditions) |
Sociétés d’exercice libéral (SEL) | Obligatoire (comptabilité d’engagement ; option possible pour la comptabilité super-simplifiée) | Obligatoire (contenu varie selon l’impôt (IR ou IS) et le régime d’imposition (RSI ou RN)) | Obligatoire (confidentialité possible sous certaines conditions) |
Sociétés civiles (SCI, SCP, SCM) | Obligatoire dans certains cas | Facultative dans d’autres (mais conseillée) | Obligatoire |
Entreprises individuelles à responsabilité limitée (sans option pour le régime micro) | Obligatoire (comptabilité d’engagement ; application des règles de la comptabilité de trésorerie pour la détermination du résultat fiscal pour le cas des BNC) | Obligatoire (contenu varie selon l’impôt (IR ou IS) et le régime d’imposition (RSI ou RN)) | Obligatoire (confidentialité possible sous certaines conditions) |
Entreprises individuelles (sauf micro-entreprises) | Obligatoire (comptabilité d’engagement pour les commerçants et artisans avec option possible pour la comptabilité super-simplifiée ou comptabilité de trésorerie pour les professions libérales) | Obligatoire (contenu varie en fonction du régime d’imposition (RSI ou RN)) | Dispense |
Micro-entreprises (EI relevant du micro-BNC ou du micro-BIC) | Dispense (tenue d’un livre des recettes et d’un registre des achats) | Dispense (déclaration du chiffre d’affaires tous les mois ou tous les trimestres) | Dispense |
Il est à noter que les obligations comptables sont plus étendues pour les sociétés commerciales et assimilées, tandis qu’elles sont quasi-inexistantes pour les micro-entreprises (au sens fiscal).
Dans certains cas, il est déconseillé de gérer sa comptabilité en autonomie
Il est possible de gérer sa propre comptabilité, mais cela est recommandé uniquement si la personne en charge possède les connaissances requises dans ce domaine. Dans le cas contraire, il est essentiel de se faire accompagner. En effet, la comptabilité est régie par des règles spécifiques, qui diffèrent parfois du droit fiscal et nécessitent donc des ajustements. De plus, gérer sa comptabilité par soi-même demande de respecter de nombreux délais et de s’occuper de tâches supplémentaires telles que l’établissement des déclarations fiscales, qui ne sont pas à la portée de tous.
En général, la comptabilité requiert une certaine rigueur ainsi qu’une maîtrise des techniques comptables parfois poussées. Lorsque les bases sont maîtrisées, il peut être judicieux de suivre une formation comptable pour approfondir ses connaissances et également une autre dédiée spécifiquement à la configuration et à l’utilisation du logiciel de comptabilité.
Une solution intermédiaire consiste à faire appel à un expert-comptable uniquement pour la révision des comptes, leur validation, l’établissement de la liasse fiscale ainsi que des comptes annuels. L’entreprise conserve ainsi le contrôle des opérations courantes de son processus comptable (qui sont souvent chronophages) et délègue une partie des travaux de fin d’année au professionnel. Cette répartition des tâches permet de réaliser des économies sur le coût de la comptabilité.
En conclusion, il est possible de gérer sa propre comptabilité, mais cette solution est recommandée uniquement aux dirigeants et chefs d’entreprises qui ont une sensibilisation à la comptabilité et possèdent des connaissances appropriées dans ce domaine.