Toute entreprise peut opter pour une gestion comptable interne
Le choix de gérer sa propre comptabilité ou de la confier à un expert-comptable est une décision propre à chaque entreprise. En réalité, aucune loi n’impose le recours à un professionnel en la matière. Ainsi, une entreprise peut tout à fait prendre en charge l’intégralité du processus comptable en interne, de la saisie des pièces comptables à l’établissement des comptes annuels.
Il convient néanmoins de préciser la signification de “faire sa comptabilité”. En effet, toutes les entreprises ne sont pas soumises aux mêmes obligations comptables. La nature des travaux comptables dépend du statut juridique et du régime fiscal de chaque entreprise. Voici un récapitulatif des dispositions applicables dans ce domaine :
Statut juridique | Tenue d’une comptabilité | Souscription d’une liasse fiscale | Dépôt des comptes annuels |
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Sociétés commerciales (SAS/SASU, SARL/EURL, SNC, SCS, SCA, SA) | Obligatoire (comptabilité d’engagement ; option possible pour la comptabilité super-simplifiée) | Obligatoire (le contenu de la liasse fiscale varie selon l’impôt (IR ou IS) et le régime d’imposition (RSI ou RN)) | Obligatoire (confidentialité possible sous certaines conditions) |
Sociétés d’exercice libéral (SEL) | Obligatoire (comptabilité d’engagement ; option possible pour la comptabilité super-simplifiée) | Obligatoire (le contenu de la liasse fiscale varie selon l’impôt (IR ou IS) et le régime d’imposition (RSI ou RN)) | Obligatoire (confidentialité possible sous certaines conditions) |
Sociétés civiles (SCI, SCP, SCM) | Obligatoire dans certains cas | Facultative dans d’autres (mais conseillée) | Obligatoire |
Entreprises individuelles à responsabilité limitée (sans option pour le régime micro) | Obligatoire (comptabilité d’engagement ; application des règles de la comptabilité de trésorerie pour la détermination du résultat fiscal pour le cas des BNC) | Obligatoire (le contenu de la liasse fiscale varie selon l’impôt (IR ou IS) et le régime d’imposition (RSI ou RN)) | Obligatoire (confidentialité possible sous certaines conditions) |
Entreprises individuelles (sauf micro-entreprises) | Obligatoire (comptabilité d’engagement pour les commerçant et artisans avec option possible pour la comptabilité super-simplifiée ou comptabilité de trésorerie pour les professions libérales) | Obligatoire (le contenu de la liasse fiscale varie en fonction du régime d’imposition (RSI ou RN)) | Dispense |
Micro-entreprises (EI relevant du micro-BNC ou du micro-BIC) | Dispense (tenue d’un livre des recettes et d’un registre des achats) | Dispense (déclaration du chiffre d’affaires tous les mois ou tous les trimestres) | Dispense |
On notera que les obligations comptables sont les plus exigeantes pour les sociétés commerciales et assimilées. À l’inverse, elles sont quasi-inexistantes pour les micro-entreprises sur le plan fiscal.
Dans certains cas, il est déconseillé de gérer sa comptabilité soi-même
Gérer sa propre comptabilité est une option envisageable, mais elle est conseillée uniquement si la personne en charge possède les compétences requises dans ce domaine. Dans le cas contraire, il est essentiel de se faire accompagner. En effet, la comptabilité est régie par des règles spécifiques, parfois différentes du droit fiscal, ce qui entraîne des ajustements. Par ailleurs, gérer sa comptabilité soi-même suppose de respecter de nombreux délais et de s’occuper de tâches supplémentaires telles que l’établissement des déclarations fiscales, qui ne sont pas à la portée de tous.
En général, la comptabilité requiert une certaine rigueur ainsi qu’une maîtrise approfondie des techniques comptables. Lorsque les bases sont solidement acquises, il peut être judicieux de suivre une formation comptable pour approfondir ses connaissances, ainsi qu’une autre formation dédiée spécifiquement à la configuration et à l’utilisation d’un logiciel de comptabilité.
Une solution intermédiaire consiste à faire appel à un expert-comptable uniquement pour la révision des comptes, la validation, l’établissement de la liasse fiscale et des comptes annuels. Ainsi, l’entreprise conserve le contrôle sur les opérations courantes du processus comptable, qui sont chronophages, tout en déléguant une partie des travaux de fin d’année au professionnel de la comptabilité. Cette répartition des tâches permet de réaliser des économies sur le coût de la comptabilité.
En conclusion, il est possible de gérer sa propre comptabilité, mais cette solution est recommandée uniquement aux dirigeants et chefs d’entreprises sensibilisés à la comptabilité et disposant des connaissances appropriées dans ce domaine.