Passer d’un outsider à un partenaire incontournable des grandes marques de luxe, c’est l’exploit qu’a réalisé Farfetch en un peu plus de dix ans. Avec un partenariat récemment annoncé avec Chanel, cette entreprise londonienne devenue incontournable dans le domaine du luxe développe des services numériques en collaboration avec le géant français. En échange, Chanel a pris une participation minoritaire chez Farfetch.
Une Success Story du Luxe en Ligne
José Neves, fondateur de Farfetch, a réussi à construire un véritable empire du luxe en ligne. Doté d’un diplôme d’économie de l’université de Porto et d’une solide expérience de développeur dans les années 1990, il fonde Farfetch à Londres en octobre 2007. Son idée était simple : proposer une plateforme centralisant les offres de nombreuses boutiques de luxe et assurer la livraison des produits.
La complémentarité entre physique et numérique
José Neves explique que son expérience en tant que propriétaire de magasin lui a permis de comprendre le potentiel magique du commerce physique. Il reconnaît que l’expérience offerte par un magasin traditionnel ne peut pas être reproduite en ligne. Cette complémentarité entre le monde physique et le monde numérique est au cœur du succès de Farfetch.
L’entreprise, qui n’a aucun magasin physique à son nom, est devenue le partenaire de plus de 700 boutiques de mode présentes dans 40 pays. Selon « Wired », Farfetch propose plus de 1 500 marques et compte près d’un million de clients répartis dans 190 pays en 2016. Les boutiques partenaires vendent leurs produits sur la plateforme de Farfetch en échange d’une commission. Ainsi, elles n’ont pas à se soucier de disposer d’un site internet ou d’assurer la livraison. Farfetch s’occupe également des frais de douanes et de change à l’international.
Un concept révolutionnaire
Le concept de Farfetch est simple : « Nous fonctionnons en temps réel de la même façon que vous cherchez à réserver une table dans un restaurant pour neuf heures du soir sur Open Tables. Puis nous avons la logistique et le service de livraison pour vous amener la nourriture, ou plutôt les habits, chez vous, comme Deliveroo », décrit José Neves. Cette approche novatrice a permis à Farfetch de s’imposer rapidement sur le marché.
En 2015, Farfetch réussit à lever 110 millions de dollars, ce qui valorise l’entreprise à plus d’1,5 milliard de dollars. Elle rachète ensuite la célèbre boutique londonienne Browns. En juin dernier, Farfetch reçoit un nouvel investissement de 397 millions de dollars du géant chinois de la vente en ligne JD.com, et acquiert le site Style.com, propriété de Condé Nast. Enfin, le 15 février dernier, Farfetch signe un partenariat exclusif avec Burberry pour vendre ses produits sur son site.
Une entrée en Bourse en ligne de mire
Grâce à son partenariat avec Chanel, Farfetch renforce encore sa notoriété dans un secteur encore largement attaché à la vente physique. En jonglant habilement entre la vente en ligne et les boutiques physiques, Farfetch permet à l’e-commerce de gagner du terrain. Pourtant, il ne représente actuellement que 10 % des ventes totales dans le secteur du luxe.
Fort de cette attention médiatique, Farfetch se prépare à faire son entrée en Bourse à New York dès l’automne prochain. Selon la presse anglo-saxonne, l’entreprise vise une valorisation de plus de 5 milliards de dollars et prévoit de rencontrer des banquiers dans les prochaines semaines. José Neves, interrogé par le « Telegraph », ne cache pas ses intentions : « C’est l’étape suivante la plus logique pour l’entreprise ».
Farfetch est ainsi devenue une véritable référence dans l’univers du luxe en ligne, en proposant une expérience d’achat unique qui allie le meilleur des mondes physique et numérique. Grâce à ses partenariats stratégiques et à sa croissance rapide, cette entreprise a su s’imposer comme un acteur majeur de l’industrie du luxe, avec une entrée en Bourse prometteuse à l’horizon.