Avez-vous déjà songé à vendre votre voiture qui est affublée d’une vignette Crit’Air 2, 3, 4 ou 5 ? Cette question découle de certaines observations assez basiques.
Tout d’abord, depuis quelque temps, les restrictions de circulation sont devenues de plus en plus sévères. Les ZFE (zones de faibles émissions) et les ZCR (zones à circulation restreinte) fleurissent, interdisant la circulation de millions de véhicules à certains endroits et à certaines heures. Deuxièmement, nous observons une baisse de la valeur et des prix de nombreuses voitures plus âgées, tandis que d’autres voient leur valeur augmenter.
Alors, que devez-vous faire si vous possédez une voiture qui n’est PAS dotée d’une vignette Crit’Air 1 ou 0, car elles ne sont pas encore soumises à des restrictions ? Faut-il la conserver ? La vendre rapidement ? Ou simplement attendre un peu ? Voici notre analyse basée sur les observations d’aujourd’hui. Partagez-nous votre point de vue dans les commentaires pour enrichir le débat.
Que faire en tant que vendeur ?
En réalité, tout dépend de la vignette de votre voiture (voir la photo pour identifier votre véhicule).
Vous avez une voiture Crit’Air 5 ou sans vignette
Ces voitures sont déjà très anciennes et leur valeur résiduelle, à l’exception de celles qui bénéficient du phénomène “youngtimer” ou de la collection, est très basse. Vous pouvez les conserver jusqu’à la fin si vous le souhaitez, car leur revente ne vous rapportera pas grand-chose.
Cependant, elles peuvent représenter une forme de “rabais” sur l’achat d’une voiture neuve ou d’occasion, vous permettant de bénéficier de la prime à la conversion (1 500 € à 3 000 €). Vous pouvez utiliser un simulateur de prime en fonction de votre situation et de vos revenus ici : https://www.primealaconversion.gouv.fr/dboneco/accueil/
Vous avez une voiture Crit’Air 4
Il s’agit probablement d’un diesel fabriqué entre 2001 et 2005. Ces voitures ont déjà perdu beaucoup de valeur depuis 2015 et le scandale du dieselgate. De plus, elles ont encore plus perdu de valeur depuis que Paris a interdit leur circulation à l’intérieur du périphérique en juillet 2021. Par conséquent, il devient très difficile de les vendre.
Si vous n’habitez pas dans une ZFE et que vous ne vous y rendez jamais, nous vous conseillons de garder votre voiture jusqu’à la fin, car c’est la solution la plus rentable.
En revanche, si vous résidez dans une ZFE actuelle (ou future !), nous vous conseillons de la vendre en urgence. Vous perdrez de l’argent, mais moins que si vous attendez que toutes les ZFE, anciennes ou nouvelles, interdisent la circulation de ces voitures, comme c’est déjà le cas à Paris.
Vous avez une voiture Crit’Air 3
Il s’agit de voitures essence de 15 à 24 ans ou de voitures diesel de 10 à 15 ans. Leur valeur a déjà beaucoup baissé, c’est vrai. Mais elles ont encore une certaine valeur. Vous pouvez les conserver encore un peu, mais envisagez de les vendre dans les 12 prochains mois. Sinon, elles subiront le même sort que les voitures Crit’Air 4 et 5 lorsque les restrictions se durciront.
Vous avez une voiture Crit’Air 2
Ces voitures bénéficieront encore de quelques années de tranquillité sur les routes. Elles ne suscitent pas encore d’inquiétude chez les acheteurs, bien au contraire. En effet, leurs prix ont même tendance à augmenter. Elles intéressent particulièrement les ménages qui ont besoin, ou auront besoin, de circuler dans les ZFE/ZCR, mais qui n’ont pas les moyens de remplacer leur voiture sans vignette ou Crit’Air 4/5 par une voiture Crit’Air 1 ou 0. Par conséquent, la demande pour ces voitures augmente, et les prix également.
Si vous êtes vendeur, c’est le bon moment pour passer une petite annonce. Ainsi, entre une voiture Crit’Air 3 de 2005 et la même voiture Crit’Air 2 de 2006, il peut y avoir près de 30 % de différence de prix, alors que cela devrait être environ 10 % en temps normal. Par exemple, on trouve des anciennes Citroën C3, modèle 2005, essence, à 3 500 € en moyenne, tandis qu’un modèle 2006 avec une vignette plus avantageuse peut atteindre 5 000 €. Et cela se répète pour d’autres modèles.
Des acheteurs prenant déjà en compte les futures restrictions
En réalité, les acheteurs de voitures d’occasion tiennent déjà compte des futures restrictions de circulation lors de leur achat, en fonction de leur situation.
Il est fort probable que vous feriez de même. En effet, si vous habitez dans une ZFE et que vos moyens financiers sont limités, achèteriez-vous une voiture dont vous savez que vous aurez des restrictions de circulation dans un an, deux ans ou trois ans ? Probablement pas.
De plus, les restrictions de circulation ne touchent pas seulement les habitants des zones concernées, mais également tous ceux qui traversent ces zones.
Envisageriez-vous de dépenser un peu plus d’argent pour obtenir quelques années de plus de “tranquillité circulatoire” ? Probablement.
C’est pourquoi les acheteurs se tournent aujourd’hui vers les voitures d’occasion Crit’Air 1 ou 2, voire 0 (voitures électriques), pour au moins l’un de leurs véhicules, voire leur voiture principale si une seule voiture sert au foyer. Les Franciliens, pour qui les voitures diesel seront interdites de circulation à Paris à partir de janvier 2024, évitent complètement ce carburant, qui au mieux peut obtenir une vignette Crit’Air 2.
En résumé, la loi de l’offre et de la demande agit. Les prix des modèles les plus anciens et les moins bien évalués ont tendance à baisser, y compris en province par effet domino et d’anticipation. Tandis que les prix des modèles qui pourront encore circuler pendant un certain temps ont tendance à augmenter ou à rester stables, alors qu’ils devraient normalement baisser. C’est particulièrement vrai dans les ZFE actuelles ou futures.
Comment tout cela a commencé ?
Depuis longtemps maintenant, des restrictions de circulation ont été mises en place pour limiter la pollution dans certaines zones ou à certaines heures. Souvenez-vous de la circulation alternée ou de la pastille verte (1998-2012). Depuis 2016, la vignette Crit’Air classe les voitures en plusieurs catégories en fonction de leur conformité à la norme de pollution Euro. La photo ci-jointe vous renseignera sur les dates correspondant aux différentes vignettes et vous permettra de situer votre voiture.
Depuis 2015 également, les moteurs diesel ne sont plus très appréciés, notamment à cause du scandale du dieselgate.
Paris a été la première ZFE de France, en janvier 2017.
De plus, depuis janvier 2017 et la mise en place de la première ZFE à Paris, les zones de restriction de circulation se multiplient en France. D’autres grandes agglomérations se sont également créées en ZFE, telles que Lyon, Lille, Grenoble, Marseille, Toulouse ou Rennes, et bien d’autres suivront.
Dans ces zones, il est obligatoire de posséder une vignette Crit’Air pour pouvoir circuler. La sévérité des restrictions varie selon l’endroit, certaines zones activant les restrictions uniquement en cas de pic de pollution.
Ainsi, à Paris et maintenant dans la petite couronne, c’est-à-dire à l’intérieur du périphérique depuis juillet 2021, les voitures Crit’Air 4 et 5, ainsi que celles sans vignette, sont interdites de circulation du lundi au vendredi de 8h à 20h, toute l’année. Cela représente des millions de voitures.
De plus, en juillet 2022, les voitures Crit’Air 3 seront interdites, puis en janvier 2024 les voitures Crit’Air 2, et en 2030, seules les voitures électriques seront autorisées à circuler ! Bien que Paris ne représente pas toute la France, les autres ZFE devraient appliquer ces restrictions avec un délai d’un ou deux ans, mais il est clair que la capitale inspire souvent les autres grandes agglomérations.
Photo d’ouverture : AFP.