Favoriser l’inclusion des enfants en situation de handicap

Favoriser l’inclusion des enfants en situation de handicap

Fonder une société inclusive est l’objectif de nombreux professionnels de l’éducation et de l’animation, afin de garantir à chaque enfant une place pleine et entière dans la société. Mais comment faire concrètement pour que les enfants en situation de handicap aient accès aux mêmes espaces que les autres enfants ? Que peuvent faire les parents lorsque les portes de l’école ou de l’accueil de loisirs se ferment devant leur enfant ? Comment l’éducation populaire peut-elle contribuer à une société plus inclusive ?

Qu’est-ce qu’une société inclusive ?

Auparavant, on parlait beaucoup d’intégration dans le secteur du handicap comme dans d’autres domaines. L’intégration impliquait un mouvement de la personne en situation de handicap vers son environnement. Dans une société inclusive, l’effort est partagé : il y a une adaptation réciproque entre la personne et son environnement. Une société inclusive doit permettre à une personne vivant une situation de handicap de pouvoir vivre et avoir accès à des services et des droits comme tout un chacun. Cette société réduit la situation de handicap grâce aux adaptations proposées par l’environnement physique et social.

Construire une société inclusive.

Dans les textes, la formation des professionnels et les moyens économiques, il y a une volonté de tendre vers une société inclusive. Cependant, dans la réalité, pour les parents d’enfants en situation de handicap, cette inclusion peut être variable. Par exemple, les parents d’un jeune enfant présentant un lourd handicap rencontrent souvent des difficultés pour faire accueillir leur enfant en crèche ou par un assistant maternel.

Les assistants maternels disposent d’un agrément pour un nombre défini d’enfants accueillis. Actuellement, un enfant en situation de handicap occupe une place d’accueil même si son accompagnement nécessite plus d’attention, de stimulation et de soins. Les professionnels de ces accueils individuels peuvent craindre de ne pas avoir assez de temps à lui consacrer et de ne pas savoir s’y prendre, de ne pas être suffisamment épaulés pour accueillir cet enfant.

À lire aussi  Pourquoi votre disjoncteur saute-t-il ? Découvrez les causes et les solutions !

Seulement 11% des enfants suivis par des centres d’action médico-sociale précoce âgés de 0 à 6 ans sont accueillis par les assistants maternels. Les Relais d’Assistants Maternels et les services de protection maternelle et infantile (PMI) ont un rôle important à jouer pour impulser, soutenir et conseiller l’ensemble des professionnels de la petite enfance.

Au niveau de l’accès à l’école et à la vie collective, des efforts ont été faits pour l’accueil des enfants, mais il reste beaucoup de travail à faire pour rendre les apprentissages et la vie sociale accessibles dans une classe. Les enseignants se retrouvent parfois démunis lorsque l’enfant manifeste des troubles du comportement et/ou présente des troubles de la communication ou des interactions sociales, malgré la présence des AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap).

Malheureusement, la formation et le partage d’expérience ne sont pas encore au rendez-vous entre les enseignants des classes ULIS et des classes traditionnelles. Le statut des AESH n’est pas suffisamment reconnu, ce qui conduit à des pénuries d’accompagnement à chaque rentrée scolaire. Par conséquent, par manque de moyens humains, de ressources pédagogiques et de formation, certains enfants en situation de handicap sont exclus du système scolaire, ce qui est à la fois anormal et illégal au regard de la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, ainsi que de la loi de 2008 sur les dispositions d’adaptation au droit communautaire dans le domaine de la lutte contre les discriminations.

Quelles solutions pour les parents d’enfants en situation de handicap dans ce contexte ?

La première chose à faire est de faire valoir ses droits. Il est essentiel de connaître vos droits et ceux de votre enfant, car c’est votre meilleur levier face à des arguments irrecevables et en l’absence de proposition de projet d’accueil. Vous pouvez vous rapprocher d’associations de familles et de personnes concernées pour obtenir de l’aide et des conseils.

À lire aussi  Astuce geek : créer facilement vos playlists de musique sur YouTube

De plus en plus de parents saisissent également le Défenseur des Droits lorsque la situation est illégale. Il est indispensable de faire appel au Défenseur des Droits dès qu’un refus pour une inscription en structures de droit commun, en crèche ou sur une activité périscolaire se présente. Par la loi, il est impossible de refuser un enfant sans avoir pris le temps de proposer des “aménagements raisonnables” tenant compte des besoins de l’enfant, des attentes des parents et des possibilités pour la structure. Il est donc primordial que les professionnels développent des habitudes de travail, observent l’enfant en présence ou non des parents, se rapprochent de professionnels prenant en charge l’enfant, imaginent des adaptations et mobilisent des stratégies pour accueillir dans les meilleures conditions possibles.

Qu’en est-il de l’accès aux loisirs ?

Il est effarant de constater que seulement 0,28 % des enfants bénéficiant de l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé sont accueillis dans un accueil de loisirs. Il est donc essentiel que ces enfants puissent côtoyer d’autres enfants dans les structures classiques pour développer leur socialisation et leur autonomie.

Certains parents se tournent vers des associations qui ont un projet de loisirs inclusifs affiché, où les enfants en situation de handicap sont accueillis parmi les autres enfants. Il est important de choisir des structures qui favorisent l’inclusion et proposent des activités adaptées.

Comment préparer ses propres enfants à ces rencontres avec des enfants en situation de handicap ?

Les enfants s’adaptent très facilement pour interagir et jouer ensemble. Ils comprennent rapidement lorsqu’un adulte leur explique la situation d’un enfant en situation de handicap. Il est essentiel de faire confiance aux professionnels, de leur poser des questions si nécessaire et de leur faire part de vos inquiétudes.

À lire aussi  Bien choisir son sommier en fonction de son matelas

L’éducation positive encourage le développement des compétences sociales altruistes chez nos enfants. Apprendre la solidarité, la bienveillance et l’empathie est bénéfique pour tous les enfants. Il est important de faire confiance aux professionnels et de favoriser le dialogue entre les enfants et les parents.

Il est normal d’avoir des craintes, mais il est essentiel de dépasser les préjugés. Les comportements inadaptés ne sont pas spécifiques aux enfants en situation de handicap, ils sont souvent liés à un déclencheur que l’on peut anticiper. Les professionnels ont un rôle essentiel pour rassurer les parents et expliquer les mesures mises en place. Il est à la fois confortable et respectueux que les professionnels prennent cette responsabilité, plutôt que les parents d’enfants en situation de handicap.

Que peut faire l’éducation populaire pour aller vers une société inclusive ?

L’éducation populaire est une réserve formidable de techniques et d’outils pour les parents et les professionnels. Tout ce qui est fait avec les enfants en situation de handicap peut être utile pour les autres enfants. Il est important de chercher des solutions ludiques, des pistes éducatives et des activités adaptées pour tous les enfants, qu’ils soient en situation de handicap ou non.

L’éducation populaire permet de changer notre perception du monde, de transformer notre cadre de lecture. En vivant des expériences positives, nous pouvons modifier nos préjugés. C’est pourquoi il est essentiel d’organiser des événements pour favoriser les rencontres entre parents, de sensibiliser sur les handicaps et de discuter des droits des enfants et des personnes handicapées. C’est grâce à ces actions que nous pourrons changer les mentalités et progresser vers une société plus inclusive.

En conclusion, favoriser l’inclusion des enfants en situation de handicap est un travail collectif qui nécessite la mobilisation de tous les acteurs de la société. Les parents, les professionnels de l’éducation et de l’animation, les associations et l’éducation populaire ont un rôle essentiel à jouer pour garantir à chaque enfant une place pleine et entière dans la société.