François Fillon et les 39 heures dans la fonction publique : un défi délicat

François Fillon et les 39 heures dans la fonction publique : un défi délicat

Le passage de la durée légale du travail des fonctionnaires de trente-cinq à trente-neuf heures par semaine, proposé par François Fillon, suscite de nombreuses interrogations et critiques. Alors, qu’en est-il réellement ?

Ce qui est reproché à François Fillon

Benoist Apparu, soutien d’Alain Juppé, a critiqué cette proposition en soulignant qu’elle pourrait coûter jusqu’à 20 milliards d’euros, à moins que ces heures supplémentaires ne soient pas rémunérées.

Pourquoi c’est plutôt vrai

1. Supprimer 500 000 postes : jusqu’à 15 milliards d’euros d’économies

François Fillon défend le passage aux trente-neuf heures dans la fonction publique, mais sans nécessairement les payer pleinement. Il propose des compensations équivalentes à trente-sept heures de travail, basées sur des négociations syndicales au cas par cas.

Cependant, cette mesure pose la question de la crédibilité du chiffrage des promesses de François Fillon. Selon l’Institut Montaigne, les économies pourraient atteindre environ 14 milliards d’euros, en multipliant les rémunérations des nouveaux fonctionnaires par le nombre de postes supprimés.

2. Supprimer 500 000 postes et passer aux trente-neuf heures pourrait compenser la perte d’heures de travail

Il est essentiel de souligner que ces chiffres ne tiennent pas compte des compensations accordées aux fonctionnaires en échange de l’augmentation de leur temps de travail. Avec 5,4 millions de salariés dans la fonction publique en France (hors contrats aidés), la suppression de 500 000 postes représenterait une diminution d’environ 9 % du nombre d’agents.

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En augmentant le temps de travail des fonctionnaires de trente-cinq à trente-neuf heures (soit une hausse d’environ 11 %), il serait théoriquement possible de compenser la perte d’emplois publics par un nombre d’heures de travail plus important. Cependant, cette estimation ne tient pas compte des 22,7 % de temps partiel et du temps de travail effectif.

3. Augmenter la rémunération des fonctionnaires en contrepartie du passage aux trente-neuf heures peut représenter jusqu’à 20 milliards de dépenses

Si les heures supplémentaires étaient entièrement rémunérées, cela n’aurait aucun impact sur les dépenses publiques, car le même nombre d’heures de travail serait rétribué. Dans certains cas, cela pourrait même générer des économies, car le salaire horaire des fonctionnaires expérimentés est plus élevé que celui des nouveaux entrants.

Donc, si l’on considère que l’économie initiale est de 14 ou 15 milliards d’euros, l’estimation de “20 milliards” mentionnée par Benoist Apparu n’est pas si irréaliste.

4. Les fonctionnaires pourraient en réalité être perdants ou aucune économie substantielle ne serait réalisée

Dans les faits, François Fillon ne souhaite pas que cela se produise. Il préconise une solution intermédiaire sans entrer dans les détails. Néanmoins, l’argument de Benoist Apparu est pertinent dans le sens où le projet de François Fillon supposerait soit une faible compensation de l’augmentation du temps de travail des fonctionnaires, soit une économie bien inférieure aux 15 milliards d’euros initialement prévus.

Pour contourner cette problématique, le programme des Républicains proposait de faire travailler les fonctionnaires trente-sept heures rémunérées trente-sept heures, tout en réalisant une économie équivalente grâce à d’autres mesures telles que le gel du point d’indice. En fin de compte, cela reviendrait à peu près au même sur la fiche de paie des intéressés.

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Malgré les critiques et les débats, il est important de noter que ces propositions sont encore en discussion et qu’elles nécessitent une analyse approfondie pour évaluer leur faisabilité et leurs conséquences sur le long terme.