François-Xavier Pietri: “La voiture électrique divise les riches des pauvres”

François-Xavier Pietri: “La voiture électrique divise les riches des pauvres”

La transition vers les voitures électriques suscite de nombreux débats. Alors que l’Europe a récemment annoncé la fin des moteurs thermiques d’ici 2035 et que la France se lance dans l’extraction du lithium, un journaliste économique a publié un essai détaillé et accablant sur les voitures électriques. François-Xavier Pietri dénonce une précipitation politique aux conséquences économiques, environnementales et sociales désastreuses.

Une décision politique aux conséquences insoupçonnées

Selon l’enquête de Pietri, la décision de ne plus vendre de moteurs thermiques, prise par Bruxelles, est une décision purement politique qui n’a pas pris en compte les conséquences indirectes de ce choix, tant sur le plan social que sur le plan environnemental. Cette décision est une solution de facilité car elle a fixé l’objectif de zéro émission de CO2 d’ici 2050, puis a réfléchi à la manière d’y parvenir. Transformer le secteur de l’aviation du jour au lendemain est impossible, tout comme transformer les industries. Il en va de même pour l’agriculture, qui produit actuellement plus de CO2 que les voitures (20% du total contre 15,7%). La solution la plus simple a donc été choisie : l’automobile. Il est en effet relativement simple de remplacer un moteur thermique par un moteur électrique. Les constructeurs n’ont pas eu la possibilité de terminer leurs recherches, bien qu’ils aient travaillé sérieusement sur des moteurs à essence ultra-performants consommant deux litres aux 100 km et émettant très peu de CO2. Du jour au lendemain, tout a été arrêté. Stratégiquement et industriellement, c’est un énorme recul.

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Un moyen de redorer leur image ?

Cependant, ce passage forcé à l’électrique pourrait aussi être un moyen pour les constructeurs de se racheter une conduite après le scandale du dieselgate et de tourner la page du diesel. De plus, les investissements nécessaires seront très rentables. Les grands constructeurs sont plutôt bien préparés pour cette transition, d’autant plus qu’il ne faut que trois personnes pour fabriquer un moteur électrique, contre cinq pour un moteur thermique. Cela permet de réduire les coûts, mais cela entraîne également des suppressions d’emplois. Il est à noter que les véhicules électriques sont vendus à un prix beaucoup plus élevé, ce qui augmente la valeur ajoutée. Lorsque Renault vend une Zoé à 32 000 euros, la marge réalisée n’est pas la même que celle obtenue lors de la vente d’une Clio à 19 000 euros ! Toutefois, les constructeurs restent plus que sceptiques quant à l’électrique. Ils sont conscients des problèmes que cela va entraîner, mais n’ayant pas d’autre choix, ils foncent tête baissée.

La transition vers la voiture électrique n’est pas sans conséquences. Les décisions politiques prises dans ce domaine peuvent avoir un impact économique, social et environnemental considérable. Il est crucial d’évaluer les effets indirects de ces choix afin de parvenir à une transition juste et équilibrée.