Simple effet de mode ou véritable stratégie marketing pour stimuler le chiffre d’affaires des entreprises ? Aujourd’hui, découvrez ce qu’est réellement le growth hacking.
Depuis une décennie déjà, le growth hacking fait beaucoup parler de lui. Il s’agit d’un ensemble de techniques que les entreprises peuvent utiliser pour atteindre une croissance exponentielle. Mais est-ce que ces techniques fonctionnent réellement ? Et si oui, pouvez-vous les appliquer à votre marque ?
🧐 Le Growth Hacking, une définition
Le mot “growth” (croissance) associé au terme “hacking” indique que le growth hacker utilisera toutes les techniques à sa disposition, même les moins scrupuleuses, pour atteindre un objectif de croissance. L’objectif principal du growth hacking est une croissance rapide et à moindre coût, principalement utilisé dans le contexte du marketing des start-ups.
📜 L’histoire du growth hacking
Le concept du growth hacking nous vient des États-Unis, précisément de Sean Ellis en 2010. Travaillant pour des start-ups telles que Dropbox, il cherchait un remplaçant pour son poste et a utilisé le terme “Growth Hacker” pour définir son activité. Rapidement, ce mot a fait le buzz et Ellis a créé le site GrowthHackers.com – une référence dans la communauté des growth hackers.
Le growth hacking est donc intimement lié aux start-ups technologiques, où la croissance exponentielle est essentielle pour leur survie. Il s’agit d’un mélange de techniques marketing traditionnelles et de tactiques issues de l’univers de la Silicon Valley, telles que le code ou les données massives (big data).
⚔️ Marketing VS Growth Hacking
La différence entre un marketeur traditionnel et un growth hacker réside dans le fait que ce dernier est un mélange hybride entre un codeur et un marketeur, avec pour seul objectif la croissance. Le growth hacker travaille de manière plus agile et utilise intensivement l’analyse de données, comme les tests A/B.
Alors que le marketing traditionnel vise généralement à générer des prospects et à faire connaître la marque à travers des campagnes à moyen ou long terme, le growth hacker pense en termes d’expérimentations à court terme. Il réalise des tests précis sur une période courte et tire des conclusions immédiates pour ajuster ses stratégies.
Le growth hacker s’intéresse moins à l’image de marque et ne cherche qu’une chose : une croissance rapide et exponentielle. Sa démarche est quasi scientifique, basée uniquement sur les données et non sur des préconceptions.
☠️ Pirate Metrics : le Framework AARRR
Le growth hacking utilise une méthode de base appelée le “funnel pirate” ou le framework AARRR, qui identifie les six étapes du parcours client auxquelles les stratégies de growth hacking doivent être appliquées.
Ces étapes sont les suivantes :
1 – Awareness (Visibilité) : quelle est la taille de votre audience ?
Il s’agit de faire connaître votre marque avant même que l’intention d’achat ne se manifeste. Les techniques marketing à utiliser peuvent inclure le marketing sur les réseaux sociaux ou des campagnes publicitaires offline.
2 – Acquisition : quel est le trafic sur votre site web ?
Il s’agit de diriger les internautes vers votre site web. Les stratégies classiques de webmarketing, telles que les annonces Google, sont utilisées pour travailler votre acquisition de trafic. Le growth hacker préfère les stratégies qui fonctionnent rapidement et cherche des hacks pour booster sa croissance.
3 – Activation : combien de visiteurs passent à l’action ?
À cette étape, vous souhaitez convertir les visiteurs en leur faisant réaliser une action précise, comme s’inscrire à votre newsletter ou acheter un produit. Le growth hacker réalise de nombreux tests pour optimiser l’expérience utilisateur et utiliser des chatbots pour interagir directement avec les visiteurs.
4 – Rétention : combien de clients reviennent ?
Il est crucial de fidéliser vos clients pour assurer la croissance exponentielle de votre entreprise. Le growth hacker développe donc une stratégie de rétention client efficace, qui peut inclure des programmes de fidélité, des newsletters régulières et des stratégies de lead nurturing.
5 – Recommandation : combien de clients recommandent votre marque ?
En encourageant vos clients à recommander vos produits, vous en faites des ambassadeurs de votre marque, ce qui constitue une forme puissante et souvent gratuite de publicité. Des techniques telles que les programmes de parrainage ou les concours sur les réseaux sociaux peuvent être utilisées pour encourager les recommandations.
6 – Revenu : combien d’argent générez-vous ?
La monétisation est le cœur de votre activité. Le growth hacker cherche à réduire les coûts d’acquisition, à vendre plus et à améliorer la valeur vie client (CLV). L’optimisation de la CLV, les recommandations de produits similaires et l’analyse des coûts sont quelques-unes des techniques marketing utilisées.
📈 3 Exemples de Growth Hacking
Voyons maintenant trois exemples historiques de growth hacking.
1 – Dropbox
Pour booster sa croissance, Dropbox a utilisé une stratégie de parrainage. Les utilisateurs pouvaient recommander la solution de stockage en ligne à leurs amis et obtenir 500 MB d’espace de stockage supplémentaire pour leur compte. Cela a permis à Dropbox d’atteindre rapidement une croissance exponentielle.
2 – Airbnb
Au début de son développement, Airbnb a utilisé une méthode astucieuse pour profiter de l’audience de Craigslist, un site bien établi. Les utilisateurs pouvaient copier leurs annonces sur Craigslist en un clic, ce qui leur permettait de multiplier leur trafic en détournant celui d’un site plus visible à l’époque.
3 – La mention “Powered By”
Cette stratégie consiste à utiliser la mention “powered by” sur les sites créés avec votre solution pour mettre en avant votre marque. Cela permet d’utiliser l’audience de vos clients existants pour générer de la curiosité et des leads. De nombreuses entreprises utilisent cette technique pour augmenter leur visibilité, comme OptinMonster, HelloSign et WordPress.
🛑 Les dangers et les limites du Growth Hacking
L’état d’esprit du growth hacking peut poser problème. Bien que la croissance soit importante pour une entreprise, elle n’est pas nécessairement l’essence de l’entrepreneuriat. Le modèle de croissance à tout prix, cher aux start-ups, peut ne pas s’appliquer à d’autres PME.
Il est essentiel de réfléchir à votre modèle de business et à l’image de marque que vous souhaitez véhiculer. Le growth hacking peut être un outil utile dans certains cas, mais il est souvent préférable de se concentrer sur un marketing à visage humain, basé sur la fidélisation d’une clientèle existante.
En conclusion, le growth hacking est une stratégie à considérer avec prudence. Il peut être efficace pour les start-ups et les entreprises à la recherche d’une croissance rapide, mais il n’est pas adapté à tous les modèles de business.