Harcèlement : 3 étapes pour se protéger, se défendre ou aider un(e) ami(e) victime

Harcèlement : 3 étapes pour se protéger, se défendre ou aider un(e) ami(e) victime

Entre les inévitables moqueries qui font partie du quotidien d’un adolescent, les mauvaises plaisanteries, les disputes entre amis, les règlements de compte et le harcèlement, il n’est pas toujours facile de bien identifier ce à quoi vous êtes confronté ou ce dont vous êtes témoin dans les couloirs du lycée, dans la cour du collège ou dans la rue. Que vous soyez victime ou témoin de harcèlement, vous pouvez vite vous sentir impuissant face à la situation et ne pas savoir quoi faire pour que cela cesse.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune victime de harcèlement ?

“Vous devez réagir par étapes :

1. Tout d’abord, parlez-en ! Le harceleur continuera s’il sent que vous restez enfermé dans cette situation. Vous ne devez absolument pas rester seul avec vos angoisses et votre mal-être. Confiez-vous à quelqu’un, proche (amis, parents…) ou non (CPE, infirmière scolaire de votre établissement, médecin, dans un Point Jeunes…). Si vous êtes harcelé sur votre portable ou via les réseaux sociaux, vous pouvez en parallèle changer de numéro et fermer vos différents comptes, au moins temporairement.

Lignes d’écoute • Non au harcèlement au 3020 pour dialoguer avec des spécialistes qui vous donneront des conseils et vous mettront en relation avec le « référent harcèlement » de votre académie en cas de besoin.

2. La deuxième étape consiste à identifier ce à quoi vous êtes confronté. S’agit-il réellement de harcèlement ou d’un règlement de compte ? Il faut évaluer la gravité de la situation pour alerter les autorités compétentes si besoin. Appuyez-vous aussi sur le jugement des personnes à qui vous avez parlé de ce que vous subissez. Ne sous-estimez jamais ce qu’il vous arrive : dès l’instant où vous le vivez mal et que vous vous sentez persécuté, il est important d’en parler même si vous n’êtes pas sûr qu’il s’agisse vraiment de harcèlement.

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3. La dernière étape consiste à faire un travail psychologique sur vous-même, afin de savoir pourquoi vous êtes attaqué. Il faut comprendre pourquoi ça vous touche autant. Le mieux est de vous rendre dans un centre médico-psychologique, une Maison des adolescents, un Point Accueil et Ecoute Jeunes… Vous y serez reçu gratuitement.”

Comment réagir si on est témoin de harcèlement ?

“La logique reste globalement la même. Si vous avez l’impression que quelqu’un vit particulièrement mal les moqueries qu’il subit ou que vous trouvez le comportement de jeunes vis-à-vis d’un autre inapproprié, vous devez réagir.

• Il faut avant tout en parler à la personne que vous pensez harcelée pour la couper de son isolement.

• En fonction de ce qu’elle vous aura confié ou de vos observations, essayez de vous faire une idée de la situation (s’agit-il d’un simple règlement de compte ou bien de harcèlement ?) et des répercussions qu’elle peut avoir sur la victime.

• Allez ensuite en parler directement au harceleur pour lui dire ce que vous pensez de son attitude. Si vous avez peur de vous confronter seul à lui, parlez-en à des amis pour qu’ils vous accompagnent.

• Si c’est grave ou vous vous apercevez que cela continue, vous devez alerter des adultes pour que les autorités compétentes interviennent. Vous avez le devoir de porter assistance aux personnes en danger.”

Provoquer le dialogue avec une personne harcelée n’est pas toujours évident Autant le savoir : quand vous venez en aide à une personne harcelée, vous n’êtes pas toujours bien accueilli. La méfiance et la peur prenant souvent le pas sur la reconnaissance, elle peut rejeter votre aide, parfois même violemment, et vous faire des reproches. Ne baissez pas les bras, essayez tout de même de provoquer l’échange ou de prévenir quelqu’un qui prendra le relais.

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Quand pouvons-nous dire que nous sommes face à une situation de harcèlement ?

“Vous pouvez être en proie à quelques symptômes : troubles du sommeil et/ ou de l’appétit, angoisses, vomissements, idées noires…

Mais au-delà de ces signes, le harcèlement est difficile à définir. D’un point de vue étymologique, harceler c’est transpercer l’autre avec des pointes qui font très mal. On va s’attaquer à l’apparence (corpulence…), au look et au groupe associé (gothiques, romantiques…), à l’orientation sexuelle, à l’intimité (en révélant, par exemple, des photos dénudées de son ex-copine), aux origines ethniques (couleur de la peau…), aux origines socioculturelles (notamment aux communautés qui font déjà l’objet de stigmatisation), etc. Comme nous vivons dans une société où la centration sur l’individu est très importante, nous sommes plus sensibles à la manière dont nous sommes perçus par les autres à titre personnel.

En cas de harcèlement, ces attaques sont répétées et peuvent être verbales, mais aussi passer par l’écrit et les images. Avec les moyens de diffusion numériques actuels, elles prennent une ampleur plus importante et ne cessent plus quand la victime n’est plus en contact physique avec son ou ses harceleur(s). Vous pouvez en effet être atteint via les réseaux sociaux alors que vous êtes chez vous. Généralement, il y a un effet boule de neige, les attaques sont de plus en plus fréquentes, leur intensité augmente (montage vidéo…) et elles peuvent même venir de personnes qui ne vous connaissent pas et qui ne font que relayer ce qu’ils ont entendu à votre propos.”

Ne vous laissez pas entraîner ! Difficile de résister à la pression d’un groupe. Parfois, vous pouvez vous-même devenir harceleur en suivant le mouvement. “Vous devez avant tout vous demander pourquoi vous avez envie de faire du mal aux autres, quel sens ça a”, explique Xavier Pommereau. “Par exemple, si vous êtes ou avez été harcelé, il peut arriver que vous deveniez à votre tour harceleur.” Il faut sortir de ce cercle vicieux. Votre refus de participer peut parfois faire réfléchir ceux qui harcèlent. Mais au-delà du refus, vous devez réagir face à une personne en souffrance.

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Réseaux sociaux : attention aux dérives ! Vous connaissez le réseau Ask.fm ? Le principe : vous répondez à des questions posées par des interlocuteurs anonymes, sauf s’ils choisissent de s’identifier. Évidemment, cela peut conduire à des dérives comme la diffusion d’informations personnelles, la publication de contenu offensant, le cyber-harcèlement… D’ailleurs, le réseau social a été récemment sous le feu des critiques après le suicide d’adolescents victimes de cyber-harcèlement par son biais. Quels que soient les réseaux sociaux que vous utilisez, soyez vigilant et n’hésitez pas à fermer votre compte en cas de souci.