Un ictus amnésique est bien plus qu’une simple perte de mémoire. C’est une expérience soudaine et transitoire qui peut survenir à tout moment, surtout entre 50 et 70 ans. Lorsque cela se produit, c’est généralement notre mémoire de travail (à court terme) qui est principalement affectée. Mais quelle est la cause de cette amnésie temporaire ? Comment peut-on l’éviter ? Et quand devons-nous nous inquiéter et consulter un professionnel de santé ? Examinons de plus près ce phénomène et dissolvons tous les doutes.
Définition : qu’est-ce qu’un ictus amnésique ?
À partir de 50 ans, il est possible que notre mémoire nous joue des tours, créant ainsi des “trous noirs” qui se dissipent rapidement, sans laisser de séquelles. Ce phénomène, appelé ictus amnésique, est réversible et ne touche qu’environ 25 personnes sur 100 000. Il est tout aussi fréquent chez les hommes que chez les femmes. Pendant un ictus amnésique, les souvenirs perdus ne peuvent pas être récupérés sur le moment, mais dans la plupart des cas, ils reviennent après 24 heures. Les experts parlent d’ictus amnésique idiopathique lorsqu’il n’y a pas de séquelles après cette perte temporaire de mémoire, qui dure généralement de quelques minutes à quelques heures.
Est-ce grave ?
Bien que spectaculaire, l’ictus amnésique est généralement bénin et ne laisse aucune séquelle. Après tout, 8 fois sur 10, il n’arrive qu’une seule fois dans une vie. Même si les souvenirs perdus ne peuvent pas être récupérés, la fonction mémoire revient à la normale après 48 heures. Il n’y a donc aucune raison de s’inquiéter à long terme.
Faut-il s’inquiéter d’un ictus amnésique à répétition ?
Dans la plupart des cas, les ictus amnésiques ne récidivent pas, sauf s’ils sont causés par des convulsions ou des migraines. Il existe un risque de récidive d’environ 20 %.
Qu’est-ce qui peut provoquer un ictus amnésique ?
Si les mécanismes exacts de l’ictus amnésique ne sont pas encore complètement compris, certaines causes ont été identifiées :
- Certains médicaments, tels que les benzodiazépines ou les anticholinergiques, peuvent provoquer ce type d’amnésie.
- Des difficultés vasculaires temporaires.
- L’ingestion de certaines drogues.
- Un accident vasculaire cérébral (AVC).
- Une épilepsie partielle.
- Des migraines intenses.
- Un ralentissement de l’oxygénation du cerveau.
- Un choc émotionnel violent.
- Un effort intense.
- Une immersion soudaine dans une eau très froide ou très chaude.
- La dépression ou une anxiété très forte.
Est-ce un signe d’Alzheimer ?
Non, il est inutile de s’inquiéter à long terme. Un épisode d’ictus amnésique ne prédit en aucun cas une maladie d’Alzheimer.
Quels sont les symptômes d’un ictus amnésique ?
- Sensation d’un “trou noir” : le patient ne sait plus où il est, ni quand, ni pourquoi, et ne parvient pas à mémoriser les propos de son entourage.
- Principalement affectée, la mémoire de travail (à court terme).
- Maux de tête, nausées ou vertiges peuvent également être ressentis.
- La durée d’un ictus amnésique varie, allant de quelques minutes à plusieurs heures (6 à 8 heures). La récupération des capacités mnésiques se fait progressivement.
Comment diagnostique-t-on un ictus amnésique ? Avec une IRM ?
Après une perte de mémoire, même passagère, un examen clinique et une imagerie cérébrale (IRM, scanner cérébral) sont nécessaires pour exclure une ischémie cérébrale.
Quelle est la prise en charge d’un ictus amnésique ?
Si une cause est identifiée lors de l’apparition de cet épisode, une prise en charge médicale appropriée sera mise en place. Cependant, lorsqu’aucune cause n’est trouvée, aucun traitement spécifique n’est nécessaire. En général, l’ictus amnésique est peu récidivant et sans séquelle. Après une période de confusion mentale, le sujet retrouve sa mémoire sans conserver de souvenir de l’incident.
Merci au Dr Patrick Lemoine, psychiatre, pour son expertise.
