Idémia : la moitié des cartes bancaires sont fabriquées à Vitré

Idémia : la moitié des cartes bancaires sont fabriquées à Vitré

Idémia
L’entreprise Idémia, basée à Vitré, est spécialisée dans la production de cartes bancaires et de cartes SIM.

On a mené un test à la rédaction, et le résultat est concluant. La moitié de notre équipe possède une carte bancaire de la marque Idémia. D’après Eric Le Quéré, directeur du site vitréen, il est fort probable que ces cartes aient été fabriquées à Vitré.

Vous pouvez également faire le test chez vous. À première vue, vous ne remarquerez peut-être pas la marque Idémia, mais en cherchant attentivement, vous la trouverez certainement. Vous pourriez également apercevoir les marques Morpho ou Oberthur, car il y a 5 ans, Idémia est né de la fusion de ces deux groupes.

Production de 400 000 cartes par jour à Vitré

Idémia est un fleuron français de la production de cartes bancaires, mais pas seulement. Avec un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros en 2021 et plus de 14 000 employés dans le monde, l’entreprise est devenue un leader dans son domaine.

Sur le site de Vitré, entre 400 000 et 450 000 cartes bancaires sont produites chaque jour. Le site, situé avenue d’Helmstedt, est ultra-sécurisé, et nous avons eu la chance de le visiter.

Après avoir passé les contrôles de sécurité et reçu les consignes du directeur Eric Le Quéré, nous avons pu découvrir l’endroit où les cartes sont fabriquées. C’est une véritable fourmilière qui fonctionne 7 jours sur 7, sans jamais s’arrêter.

Alors que l’odeur de l’encre se fait sentir dès l’entrée, plusieurs employés s’affairent autour d’une grande machine. Leur objectif est de trouver la teinture parfaite pour colorer la carte. Grâce à sept couleurs, ils parviennent à répondre à toutes les demandes des clients avec une grande précision.

Passage au four obligatoire

Les étapes s’enchaînent, et la carte bancaire prend peu à peu forme. À un moment surprenant, chaque carte est passée au four pour bien assembler tous les éléments.

Une fois sous forme de plaquette, les cartes sont découpées, puis embossées avant d’arriver à la dernière étape : l’intégration de la puce. Environ 75 % des programmes sont intégrés dans cette puce. Ensuite, ce sont les clients d’Idémia qui finalisent le programme en y ajoutant, par exemple, les données bancaires de leurs propres clients.

La carte est presque prête, il ne manque plus qu’un détail : la couleur des bordures. Vous ne l’avez peut-être jamais remarqué, mais les bordures des cartes sont colorées selon les préférences des banques. Pour les clients d’Idémia, la carte est un élément marketing essentiel, et l’entreprise se doit de respecter leurs attentes.

Une fois terminées, les cartes sont acheminées chez les clients par une dizaine de camions de la Brinks chaque jour. Eric Le Quéré affirme qu’il est impossible de stocker les cartes sur place. Son regard est déjà tourné vers 2024.

Un nouveau site à 20 millions d’euros

En juin ou juillet 2024, Idémia déménagera, non loin de son site actuel, au niveau du boulevard de Laval à Vitré, derrière le futur cinéma et le laser game.

Ce projet d’envergure représente un investissement considérable de 20 millions d’euros. Il permettra non seulement de maintenir l’activité actuelle, mais également de renforcer la partie recherche et développement. Vitré communauté participe à hauteur de 4,2 millions d’euros et l’État, avec son dispositif France Relance, à hauteur de 600 000 €.

Ce déménagement est un soulagement, notamment pour Isabelle Le Callennec, qui avait déclaré en décembre 2021 lors d’un conseil communautaire : “Il était important de maintenir cette activité chez nous en France, et qui plus est, à Vitré. On s’en sort plutôt bien, je trouve, en cédant un terrain qui n’est pas très loin de leur site actuel, donc cela ne va rien changer pour les salariés. On a cherché comment on pouvait les aider au maximum.”

Eric Le Quéré a également annoncé que la moitié des travaux serait confiée à des entreprises locales. Il y a donc de fortes chances que vos prochaines cartes bancaires soient encore fabriquées à Vitré.

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