Ils sont souvent considérés comme les ennemis de l’homme. Les corbeaux, les corneilles et les pigeons sont une nuisance, que ce soit en ville ou à la campagne. Cependant, l’ingéniosité humaine ne cesse de trouver de nouvelles façons de chasser ces oiseaux.
Des drones à l’apparence de prédateurs
Dans un champ de maïs à Mey, en Moselle, Franck Dieudonné, un céréalier, est confronté aux dégâts causés par les corbeaux. Ses semis de maïs sont à peine levés en ce début de mois de mai et sont déjà clairsemés. Les corbeaux raffolent des jeunes pousses de maïs et cela nuit grandement à sa récolte.
Ne pouvant pas faire appel à un fauconnier à cause des lignes à haute tension dans la région, Franck Dieudonné a décidé de faire appel à un pilote de drone un peu spécial. Frédéric Hildevert, originaire de Metz, a conçu un drone qui ressemble à un faucon, réputé pour chasser et attaquer les corbeaux. Équipé d’un GPS pour plus de sécurité et d’une balise d’identification électronique, ce drone survole les champs de maïs à la recherche des corvidés en train de picorer les graines.
L’efficacité des drones prédateurs
Selon Frédéric Hildevert, le pilote de drone, le fait que l’apparence du drone ressemble à un prédateur et qu’il vole de manière similaire à un faucon ou à une buse a un impact sur le comportement des corbeaux. Ils ressentent une présence menaçante et prennent la fuite. Pour éviter qu’ils ne reviennent rapidement, Frédéric Hildevert étudie attentivement le comportement des corvidés afin de mettre en place un protocole de vol adapté. Il essaie de comprendre d’où viennent les corbeaux, combien de temps ils restent à picorer les graines de maïs, à quelle fréquence ils reviennent, etc. L’objectif est de les faire fuir le plus rapidement possible afin qu’ils ne reviennent pas, bien que cela ne règle pas réellement le problème.
Le corbeau, une nuisance en ville également
Le problème causé par les corbeaux ne se limite pas aux champs de maïs. En ville aussi, ils sont une nuisance. Certains riverains se plaignent des corbeaux picorant les joints en amidon de maïs des fenêtres de leur maison. Beaucoup estiment qu’il est nécessaire de réguler leur population.
La même problématique concerne également les pigeons, considérés tout aussi envahissants. Les cris des corbeaux et les fientes nauséabondes des pigeons sur les places et les façades des bâtiments exaspèrent de nombreux habitants. Face à cette situation, de nombreux maires ont pris des arrêtés municipaux pour réguler la population de ces oiseaux. Certains ont recours à l’effarouchement ou à la capture, tandis que d’autres développent de nouvelles techniques, comme l’utilisation d’un pigeonnier contraceptif, qui limite efficacement les nuisances tout en respectant le bien-être animal.
Le pigeonnier contraceptif : une solution pour réguler la population de pigeons
À Laxou, dans l’agglomération de Nancy, la commune a trouvé une solution pour limiter le nombre de pigeons et leurs désagréments en utilisant un pigeonnier contraceptif. Le but est de réguler leur population en agissant sur leur reproduction, évitant ainsi la nécessité de prendre un arrêté municipal, sujet à polémiques parmi les défenseurs de ces espèces.
Une cabane pour pigeons a donc été installée en hauteur au carrefour de la Croix-Sainte-Claude en 2019. Elle permet aux couples de pigeons de nicher. Les pigeons sont nourris par la mairie et le pigeonnier est nettoyé toutes les deux semaines.
Le fonctionnement du pigeonnier contraceptif est simple : la première couvée de chaque couple est préservée, tandis que les couvées suivantes sont stérilisées manuellement en secouant les œufs pour arrêter le développement des petits. Les œufs vides sont laissés dans le nid pour permettre à la femelle de couver sans se rendre compte qu’il n’y aura pas de petits. Ces œufs vides sont ensuite retirés du pigeonnier. Ainsi, les couples installés ne font qu’une couvée par an, au lieu de six à huit habituellement.
De plus, les pigeons ont tendance à roucouler et à déféquer principalement là où ils dorment et à l’endroit où ils nichent. Les déjections sont donc régulièrement nettoyées par les agents municipaux.
Cette méthode a relativement porté ses fruits pour le maire de Laxou, Laurent Garcia. Elle a permis de limiter la ponte de seulement une vingtaine de femelles l’année dernière, tandis que 65 œufs ont été stérilisés. La municipalité réfléchit à déplacer le pigeonnier dans un endroit plus propice pour augmenter son efficacité. Cependant, pour que cette solution soit vraiment efficace, il est nécessaire que les riverains arrêtent de nourrir les pigeons. Donner quelques miettes ou miettes de pain aux pigeons peut entraîner une contravention de 68 euros.
En conclusion, chasser les corbeaux et les pigeons envahissants peut être un défi, que ce soit à la campagne ou en ville. Cependant, grâce à des méthodes innovantes telles que l’utilisation de drones prédateurs ou de pigeonniers contraceptifs, il est possible de limiter les nuisances causées par ces oiseaux. Espérons que ces nouvelles techniques contribueront à protéger nos cultures et à rendre nos villes plus agréables à vivre.