Le rougissement est une préoccupation fréquente. Lorsqu’on effectue une recherche sur Internet avec l’expression “j’ai les joues qui rougissent”, on obtient des résultats tels que “j’ai les joues qui rougissent tout le temps”, “je rougis pour rien”, “mes joues deviennent rouges quand je parle”, “je rougis dès que je le vois”. Environ 588 000 résultats sont générés par l’expression “j’ai les joues qui rougissent tout le temps”.
Le rougissement est la manifestation de notre émotion face au stress, par exemple lors d’une prise de parole en public. Selon les psychologues, un cercle vicieux s’installe : la personne rougit, cela la met mal à l’aise, elle développe une forte appréhension du rougissement, elle l’anticipe et finit par éviter certaines situations. Lorsque cela atteint de telles proportions, on parle d’éreutophobie, qui vient du mot grec “éreuthos” signifiant “rougeur” et de “phobos” signifiant “peur”. Il est important de prendre en charge ce problème pour éviter qu’il ne prenne trop de place.
D’où vient le rougissement ?
Le coupable est notre système sympathique. On l’appelle aussi système nerveux autonome car il échappe à notre contrôle, il ne dépend pas de notre volonté. Ce système régule notre rythme cardiaque, notre transpiration et même notre transit intestinal.
En cas de stress, une glande de notre cerveau appelée hypothalamus active les glandes surrénales situées au-dessus de nos reins. Les surrénales sécrètent de l’adrénaline, l’hormone du stress, et c’est alors que tout s’emballe : le cœur s’accélère, on ressent une bouffée de chaleur, les vaisseaux sanguins se dilatent et le sang afflue dans les vaisseaux proches de la peau, comme sur le visage. Résultat : on rougit.
Le rougissement est comme une alerte, comme si notre organisme détectait un danger et se mettait immédiatement en état d’alerte. En réalité, les personnes qui souffrent de rougissement ne courent aucun danger lorsqu’elles doivent parler en public par exemple, mais cela les stresse suffisamment pour déclencher cette réaction. Les personnes les plus sensibles rougissent intensément. Leurs joues deviennent rouges comme des pivoines…
Le rougissement, un problème d’anxiété ou de timidité ?
Ce complexe lié au rougissement fait partie des motifs de consultation les plus fréquents chez les psychologues et est souvent associé à un problème plus large de timidité ou de manque de confiance en soi. Le rougissement attire l’attention et trahit les émotions de la personne. Les thérapeutes recommandent dans un premier temps de s’attaquer à la cause du problème en utilisant des techniques de relaxation pour se détendre, pour lâcher prise, pour atténuer le stress…
Certains praticiens proposent des thérapies comportementales et cognitives afin de confronter progressivement la personne aux situations qui la stressent et provoquent le rougissement. Il peut s’agir de jeux de rôle basés sur une prise de parole en public. Le psychologue peut également provoquer volontairement le rougissement chez le patient afin de lui montrer que même si cela est désagréable, cela n’a pas de conséquences dramatiques.
Un ouvrage très complet intitulé “Ne plus rougir et accepter le regard des autres”, écrit par le psychiatre Antoine Pelissolo, donne de précieux conseils. L’auteur recommande notamment de ne pas fuir les situations potentiellement stressantes, même si cela est difficile, car la fuite ne fait qu’accentuer la peur du rougissement. Il vaut donc mieux y faire face et assumer son rougissement devant son interlocuteur, en utilisant par exemple l’humour. Une autre astuce intéressante pour se détacher de son rougissement consiste à s’intéresser à son interlocuteur, à se concentrer sur son discours, à lui poser des questions, à le regarder dans les yeux… Le but est de focaliser son attention sur autrui plutôt que sur soi-même.
Comment traiter le rougissement ?
Il n’existe pas de médicament permettant de stopper le rougissement. Les dermatologues rappellent que l’utilisation de fond de teint peut atténuer légèrement la rougeur du visage, mais l’effet reste limité car ce sont de petits vaisseaux sanguins disséminés sous la peau qui provoquent des rougeurs importantes, et cela n’enlève en rien la sensation désagréable de bouffée de chaleur et le stress de la situation.
Une option chirurgicale existe, mais elle est réservée aux cas les plus problématiques, lorsque le rougissement a un impact significatif sur la vie sociale. Elle est également utilisée pour traiter la transpiration excessive. Il s’agit de la sympathicectomie. Cette intervention consiste à localiser le nerf sympathique le long de la colonne vertébrale à l’aide d’une minicaméra introduite dans le thorax. Le nerf est alors pincé ou sectionné. Cela entraîne une réduction importante du rougissement. Cependant, cette chirurgie n’est pas sans risques et peut provoquer des effets secondaires tels qu’une chute de la paupière, une transpiration compensatoire, une sécheresse des mains ou encore une modification du rythme cardiaque. Il est donc essentiel de peser soigneusement les avantages et les risques.
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