Je fais tomber les masques

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La cicatrisation des plaies peut parfois être un véritable défi. Pourquoi certaines plaies prennent-elles tant de temps à guérir ? Que faire lorsque la cicatrisation tarde à se produire ? Et surtout, comment éradiquer le biofilm, ce phénomène bactérien qui retarde la guérison ?

Les facteurs qui entravent la cicatrisation

Lorsqu’une plaie chronique peine à cicatriser, il est essentiel d’identifier les facteurs qui en sont responsables. Certains de ces facteurs relèvent de la santé générale du patient, tels que la dénutrition, les maladies associées à la plaie, le diabète, certains cancers ou traitements médicaux. Les professionnels de la santé doivent donc être attentifs à ces comorbidités, qui peuvent ralentir la guérison. Par ailleurs, des facteurs locaux peuvent également s’installer et entraver la cicatrisation, tels qu’un tissu nécrotique non éliminé, de la fibrine ou une infection. Il est donc primordial de prendre en compte l’état général du patient, ses traitements habituels, ainsi que ces facteurs locaux qui affectent la guérison de la plaie, que ce soit au niveau de la plaie elle-même, de ses bords ou de sa périphérie.

Tabac et âge : des freins à la cicatrisation

Le tabac constitue l’un des principaux ennemis à combattre dans ce domaine. Les plaies chroniques touchent souvent les personnes âgées, qui font face à des difficultés supplémentaires en raison de leur âge et de leurs comorbidités. Les règles d’hygiène et d’alimentation, ainsi que le manque d’activité physique – notamment si les personnes marchent peu – peuvent également contribuer à retarder la cicatrisation.

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Le biofilm : un frein invisible à la cicatrisation

Selon des études récentes, le biofilm serait présent dans près de 80% des plaies chroniques qui guérissent difficilement. Ce phénomène est encore peu connu, mais grâce aux progrès de l’analyse des cellules de la plaie, nous avons pu identifier cette communauté de bactéries qui se lient les unes aux autres et communiquent entre elles pour former une matrice extracellulaire, un “mur” qui empêche les antibiotiques et les antiseptiques de pénétrer la plaie, entravant ainsi la cicatrisation. On parle parfois de “slime”, cette pellicule invisible à l’œil nu qui se dépose et empêche la guérison.

Des règles d’hygiène essentielles pour prévenir et traiter le biofilm

Le biofilm est souvent présent sans que nous puissions le détecter. C’est pourquoi il est essentiel de prendre des mesures quotidiennes pour prévenir l’installation de ces bactéries invisibles en effectuant des lavages et des nettoyages réguliers de la plaie, ainsi que des soins d’hygiène appropriés pour éliminer toutes les bactéries liées entre elles. Nous utilisons des produits de lavage, parfois des antiseptiques, ainsi que des pansements adaptés pour empêcher la réapparition du biofilm. L’action mécanique, telle que l’utilisation d’une curette, d’un scalpel ou d’une pince, est très importante pour détacher ces particules et éliminer le film présent sur la plaie.

Des recommandations pour guider les professionnels de la santé

La lutte contre le biofilm est si importante dans le domaine des plaies chroniques qu’un groupe d’experts en cicatrisation s’est réuni pour élaborer des recommandations destinées à guider les professionnels de la santé, en particulier dans les soins techniques tels que le lavage de la plaie, le choix des produits de nettoyage et des pansements appropriés pour empêcher la réapparition du biofilm sur la plaie chronique. Nous avons souvent peur de nettoyer une plaie chronique, mais pour éliminer le biofilm, ces recommandations insistent sur un nettoyage plus actif et plus rigoureux. Ce consensus a été adapté par plusieurs experts français en collaboration avec la Société Française et Francophone de Plaies et Cicatrisation (SFFPC) afin de lutter contre le biofilm.

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Une coordination essentielle entre les soins à domicile et l’hôpital

En cas de retard de cicatrisation et de suspicion de biofilm, il est possible de suivre ces recommandations à domicile pour bien nettoyer la plaie et éliminer mécaniquement le biofilm. Si les plaies sont complexes et difficiles à prendre en charge en raison de la douleur qu’elles causent, il est préférable de confier la prise en charge à une équipe hospitalière spécialisée en cicatrisation, capable de maîtriser des gestes spécifiques et de fournir des outils pour gérer la douleur, difficile à traiter quotidiennement à domicile. Une équipe soignante peut également intervenir régulièrement (HAD). Bien entendu, la prise en charge peut se faire conjointement avec des échanges entre le domicile et l’hôpital, en collaboration avec le médecin traitant, qui doit être tenu informé de l’évolution de la plaie, qu’elle s’améliore ou se détériore.

Pour en savoir plus

Les plaies chroniques difficiles à cicatriser ont un impact considérable sur la qualité de vie des patients et constituent un véritable problème de santé publique. Parmi les facteurs qui retardent la cicatrisation, le biofilm est présent dans près de 80% des cas. Ce phénomène bactérien résiste aux antiseptiques et aux antibiotiques, exposant la plaie à des infections récurrentes. Son traitement repose sur des soins locaux. De nombreux experts soutiennent donc l’importance de l’hygiène des plaies, un protocole simple basé sur quatre étapes de soins, en tant que moyen préventif et curatif pour lutter contre le biofilm. Convatec, l’un des leaders mondiaux de la cicatrisation, s’engage activement dans la lutte contre le biofilm et dans la sensibilisation médicale. Améliorer les connaissances, former les professionnels de la santé et encourager de bonnes pratiques en matière d’hygiène des plaies est essentiel pour optimiser la guérison des plaies difficiles à cicatriser.

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Interview réalisée dans le cadre de la web TV “Plaies et Cicatrisation” avec le soutien institutionnel de Convatec.